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Le manifestant frappé au sol déféré pour violences sur policier, selon ses avocats


Paris, France | AFP | lundi 20/01/2020 - Le manifestant frappé au sol samedi par un policier lors de son interpellation a été déféré au parquet de Paris qui envisage de le faire juger en comparution immédiate lundi pour des violences envers les forces de l'ordre, ont dénoncé ses avocats dans un communiqué.

"Nous ne pouvons que nous insurger contre ce choix alors qu'une enquête est ouverte à l'IGPN à la demande du parquet de Paris concernant les violences reprochées au policier", écrivent les avocats Me Alice Becker, Raphaël Kempf, Eliot Sourty et Camille Vannier.
Clément F., 19 ans, "doit pouvoir être libéré au plus vite pour qu'il puisse panser ses blessures". "Aucun policier n'a jamais été jugé en comparution immédiate, contrairement à des milliers de manifestants", affirment les avocats, déplorant une "différence de traitement". 
Une vidéo filmée samedi en marge de la manifestation des "gilets jaunes" montre ce manifestant allongé au sol devant l'armurerie de la gare de l'Est, le visage ensanglanté, se faire frapper à deux reprises par un policier.
Sur un autre angle de la scène, filmée autour de 14H30 par l'AFPTV, le jeune homme -- couché sur le ventre et déjà menotté -- crie de douleur quand le fonctionnaire lui appuie son genou sur le bras.
Sur la base de ces images, le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à l'IGPN, la police des polices. 
De son côté, le préfet de police a lancé une enquête administrative afin "de faire toute la lumière sur cette action", quelques jours après un rappel à l'exemplarité formulé par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Selon le récit d'une source policière, Clément F. a été arrêté après avoir jeté une bouteille en verre sur un fonctionnaire de police, puis asséné des "coups de poings dans la tête" et des "coups de pieds dans le dos" d'un commandant en train d'interpeller un autre manifestant.
Des policiers seraient alors intervenus pour l'interpeller et le mettre à l'écart. L'un deux, ayant constaté que Clément F. était blessé au visage, aurait voulu lui porter les premiers soins. Mais ce dernier aurait refusé et lui aurait craché à plusieurs reprises "au visage et dans la bouche", déclarant avoit le sida.
C'est alors que le policier lui aurait, selon sa version, asséné une gifle puis un coup de poing pour le faire cesser. "Il était maintenu au sol et ne représentait aucune menace", assurent de leur côté les avocats de Clément F.

le Lundi 20 Janvier 2020 à 04:24 | Lu 443 fois