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Le gouvernement étoffé réuni en séminaire de rentrée


Paris, France | AFP | mercredi 04/09/2019 - Le gouvernement, étoffé après l'arrivée de Jean-Paul Delevoye aux retraites et Jean-Baptiste Djebbari aux transports, se  réunit mercredi en séminaire à l'Elysée afin de caler l'agenda mais aussi la méthode de l'acte II du quinquennat cher à Emmanuel Macron.

En milieu de matinée, les deux nouveaux ont pris place autour de la table du Conseil des ministres, Jean-Paul Delevoye aux côtés de la porte-parole Sibeth NDiaye et Jean-Baptiste Djebbari au milieu des secrétaires d'Etat. 
Une fois le conseil hebdomadaire terminé, les 37 membres du gouvernement - ministres, secrétaires d'Etat, haut-commissaire - se retrouveront autour du chef de l'Etat pour le séminaire qui, trimestre après trimestre, devient un rendez-vous traditionnel, organisé afin de définir "les enjeux et la méthode de travail" du gouvernement, selon Matignon.
Mardi, l'équipe s'est vu adjoindre M. Delevoye, qui conserve son titre de Haut-Commissaire aux retraites, mais dont l'entrée officielle au gouvernement lui permettra de défendre le futur projet de loi au Parlement, après avoir remis un rapport mi-juillet. M. Djebbari, jusque-là député de La République en marche, prend du galon avec un poste de secrétaire d'Etat auprès d'Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique.
Ce pilote d'avion écoutera attentivement les consignes de la tête de l'exécutif concernant l'acte II du quinquennat, qui se veut plus délibératif, conformément aux promesses formulées après la crise des "gilets jaunes".
"On veut mettre le paquet sur la concertation", et charge donc à chaque membre du gouvernement de le répercuter dans son champ, confirme un conseiller gouvernemental quand un ministre abonde: "Là où il y avait plus de verticalité, on veut mettre plus d'humanité".
"Sans doute on a été grisé. L'année que l'on vient de vivre a remis de la gravité dans le système", convient encore un proche du chef de l'Etat.
Edouard Philippe, qui s'exprimera à l'issue du séminaire, montrera le chemin en recevant jeudi et vendredi les organisations syndicales et patronales à Matignon au sujet de la réforme des retraites. Un dossier dans lequel l'exécutif avance à pas comptés, promettant une "consultation citoyenne" dont les contours comme le calendrier restent à définir et ne seront dévoilés qu'après les réunions bilatérales avec les partenaires sociaux.
 

- Pas "d'effet d'annonce" -

 
Le sujet inflammable des retraites fera évidemment l'objet d'un "focus" mercredi au séminaire, tout comme l'écologie, érigée en priorité de la rentrée, et la sécurité du quotidien, précise-t-on dans l'entourage du Premier ministre. "Mais ce n'est pas un séminaire où l'on cherchera les effets d'annonce", avance-t-on de même source.
L'agenda des trois prochains mois est dans l'ensemble connu, entre les inévitables discussions budgétaires (PLF et PLFSS) et les projets de loi en examen au Parlement (statut de l'élu, loi anti-gaspillage et révision des lois bioéthiques comprenant l'autorisation de la PMA pour toutes). La présentation d'une grande loi sur la dépendance est également attendue dans les semaines à venir.
Durant le séminaire, seront aussi évoqués le premier anniversaire du plan pauvreté sur lequel l'exécutif souhaite insister, ou encore le mouvement de déconcentration des services de l'Etat, suivant la promesse de déployer davantage de fonctionnaires sur le terrain. 
Conformément au mantra de MM. Macron et Philippe - "la politique est un art de l'exécution" - les têtes de l'exécutif réaffirmeront leur "ambition d'un pilotage plus fin des réformes", selon l'entourage du Premier ministre. 
Après deux ans d'exercice, les ministres seront invités à porter "une attention particulière à la déclinaison sur le terrain" de ce qui a été décidé, dit-on de même source, en prenant pour exemple la question du travail, marquée par plusieurs réformes (ordonnances travail, plan d'investissement dans les compétences, soutien à l'apprentissage, assurance-chômage...) dont "il faut être certains qu'elles atteignent leur plein effet".
Enfin, les municipales de mars 2020 pourraient aussi s'inviter en fin de réunion, après la présentation très formelle du décret portant convocation des électeurs. S'il est acquis que plusieurs membres du gouvernement figureront sur des listes, en tête ou comme simple équipier, aucune règle collective n'a pour l'heure été définie.

le Mercredi 4 Septembre 2019 à 06:11 | Lu 180 fois