Paris, France | AFP | jeudi 10/03/2022 - De nouvelles "vagues" à venir: le gouvernement anticipe l'arrivée massive dans les prochaines semaines en France de 50.000 à 100.000 personnes fuyant le conflit en Ukraine, un scénario qui nécessite de redimensionner le dispositif d'accueil prévu.
Sur les plus de 2,1 millions de déplacés en raison de l'invasion russe de l'Ukraine, débutée le 24 février, la France avait reçu jeudi plus de 7.000 personnes, selon les données du ministère de l'Intérieur.
Mais "nous essayons de nous tenir prêts pour des volumes qui seront vraisemblablement beaucoup plus significatifs dans les jours ou semaines à venir", a déclaré jeudi le préfet Joseph Zimet, qui pilote la cellule interministérielle de crise (CIC) sur le sujet, lors d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur.
"Nous devons anticiper pour être prêts le cas échéant à accueillir 50.000, peut-être 100.000 réfugiés", a-t-il estimé à l'issue de la première réunion de la CIC.
"Il faut se préparer, planifier, organiser, réguler le système et d'ores et déjà identifier les capacités d'hébergement" pour pouvoir accueillir, a expliqué l'ancien conseiller en communication d'Emmanuel Macron à l’Élysée.
Après une "première vague" de personnes fuyant l'Ukraine qui "rejoignaient des gens en Europe" car ils y avaient des proches, "nous anticipons une deuxième et une troisième vagues de gens qui seront des réfugiés plus démunis" et qui pourront moins se reposer sur l'hébergement chez leurs proches, a souligné Joseph Zimet.
"Il y aura de nouvelles approches à développer, un énorme travail de planification à engager."
A ce stade, déclarait quelques heures plus tôt la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa auprès de quelques journalistes, "on peut faire face, il n'y a pas de pénurie de logements".
Selon les remontées de la police aux frontières, 7.251 personnes, dont 6.967 Ukrainiens, étaient sur le sol français ou y avaient transité jeudi matin et 3.054 d'entre elles bénéficiaient d'une prise en charge.
"Pays de fixation"
Mais que se passera-t-il si ces chiffres décuplent, si les hypothèses du gouvernement se concrétisent, alors que les dispositifs d'hébergement d'urgence sont saturés ?
"Dans la vague migratoire qui arrive vers nous, il faut arriver à distinguer les personnes qui ont vocation à rester et ceux qui ne font que passer, notamment pour rejoindre des communautés plus substantielles dans le sud de l'Europe", a repris Joseph Zimet.
L'Italie, par exemple, accueillait une communauté d'environ 225.000 Ukrainiens avant la guerre, et ils étaient près de 100.000 en Espagne, selon les données Eurostat. La France, elle, recense quelque 18.000 titres de séjours délivrés à des Ukrainiens.
"Nous étions jusqu'à présent un pays de transit. Nous allons devenir plutôt un pays de fixation", résume le préfet Zimet.
Pour l'instant, il ne s'agit que de projections et d'"hypothèses", mais déjà "on constate énormément de flux" entre les pays où les Ukrainiens se sont massivement réfugiés (notamment plus d'un million en Pologne), via l'appareil diplomatique français, explique le coordinateur de la CIC.
"On a eu des alertes par exemple sur des départs d'Allemagne, de Pologne" vers la France, dit-il. "Tout ça est déchiffré par le ministère des Affaires étrangères. La commande passée à la CIC est de produire des modèles pour la semaine prochaine" en vue de se préparer à l'accueil.
"Si Odessa tombe", par exemple, "ça va être encore une nouvelle vague dont une partie va arriver chez nous", estime-t-il encore.
Ces flux dépendront surtout de l'évolution du conflit.
Les personnes qui ont pris la route de l'exode "sont pour beaucoup des femmes et des enfants qui sont dans l'attente de ce que vont devenir les pères, les frères, les maris qui se battent courageusement", a nuancé le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), lors de la conférence de presse.
"Elles n'ont pas forcément envie, toutes, de s'éloigner très loin" des pays limitrophes. "Les personnes souhaitent surtout repartir au plus vite."
Sur les plus de 2,1 millions de déplacés en raison de l'invasion russe de l'Ukraine, débutée le 24 février, la France avait reçu jeudi plus de 7.000 personnes, selon les données du ministère de l'Intérieur.
Mais "nous essayons de nous tenir prêts pour des volumes qui seront vraisemblablement beaucoup plus significatifs dans les jours ou semaines à venir", a déclaré jeudi le préfet Joseph Zimet, qui pilote la cellule interministérielle de crise (CIC) sur le sujet, lors d'une conférence de presse au ministère de l'Intérieur.
"Nous devons anticiper pour être prêts le cas échéant à accueillir 50.000, peut-être 100.000 réfugiés", a-t-il estimé à l'issue de la première réunion de la CIC.
"Il faut se préparer, planifier, organiser, réguler le système et d'ores et déjà identifier les capacités d'hébergement" pour pouvoir accueillir, a expliqué l'ancien conseiller en communication d'Emmanuel Macron à l’Élysée.
Après une "première vague" de personnes fuyant l'Ukraine qui "rejoignaient des gens en Europe" car ils y avaient des proches, "nous anticipons une deuxième et une troisième vagues de gens qui seront des réfugiés plus démunis" et qui pourront moins se reposer sur l'hébergement chez leurs proches, a souligné Joseph Zimet.
"Il y aura de nouvelles approches à développer, un énorme travail de planification à engager."
A ce stade, déclarait quelques heures plus tôt la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa auprès de quelques journalistes, "on peut faire face, il n'y a pas de pénurie de logements".
Selon les remontées de la police aux frontières, 7.251 personnes, dont 6.967 Ukrainiens, étaient sur le sol français ou y avaient transité jeudi matin et 3.054 d'entre elles bénéficiaient d'une prise en charge.
"Pays de fixation"
Mais que se passera-t-il si ces chiffres décuplent, si les hypothèses du gouvernement se concrétisent, alors que les dispositifs d'hébergement d'urgence sont saturés ?
"Dans la vague migratoire qui arrive vers nous, il faut arriver à distinguer les personnes qui ont vocation à rester et ceux qui ne font que passer, notamment pour rejoindre des communautés plus substantielles dans le sud de l'Europe", a repris Joseph Zimet.
L'Italie, par exemple, accueillait une communauté d'environ 225.000 Ukrainiens avant la guerre, et ils étaient près de 100.000 en Espagne, selon les données Eurostat. La France, elle, recense quelque 18.000 titres de séjours délivrés à des Ukrainiens.
"Nous étions jusqu'à présent un pays de transit. Nous allons devenir plutôt un pays de fixation", résume le préfet Zimet.
Pour l'instant, il ne s'agit que de projections et d'"hypothèses", mais déjà "on constate énormément de flux" entre les pays où les Ukrainiens se sont massivement réfugiés (notamment plus d'un million en Pologne), via l'appareil diplomatique français, explique le coordinateur de la CIC.
"On a eu des alertes par exemple sur des départs d'Allemagne, de Pologne" vers la France, dit-il. "Tout ça est déchiffré par le ministère des Affaires étrangères. La commande passée à la CIC est de produire des modèles pour la semaine prochaine" en vue de se préparer à l'accueil.
"Si Odessa tombe", par exemple, "ça va être encore une nouvelle vague dont une partie va arriver chez nous", estime-t-il encore.
Ces flux dépendront surtout de l'évolution du conflit.
Les personnes qui ont pris la route de l'exode "sont pour beaucoup des femmes et des enfants qui sont dans l'attente de ce que vont devenir les pères, les frères, les maris qui se battent courageusement", a nuancé le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), lors de la conférence de presse.
"Elles n'ont pas forcément envie, toutes, de s'éloigner très loin" des pays limitrophes. "Les personnes souhaitent surtout repartir au plus vite."