Tahiti, le 10 juillet 2025 - Si ce rapport n’étudie pas le cas particulier de la Polynésie française, il sonne néanmoins comme une mise en garde. Dans un document publié début juillet, la Cour des comptes alerte sur les lacunes de la prévention et de la prise en charge du diabète de type 2 en métropole. Une pathologie en forte croissance, coûteuse et profondément inégalitaire. Des constats qui résonnent particulièrement au Fenua, où l’obésité et la précarité alimentent une explosion du diabète, qui touche plus de 45 000 personnes.
Alors que la Polynésie française détient la compétence en matière de santé, les conclusions alarmantes de la Cour des comptes sur la prévention et la prise en charge du diabète de type 2 en métropole résonnent avec une acuité particulière au Fenua. Ce rapport, publié début juillet, dresse le portrait d’une pathologie en pleine expansion, coûteuse, inégalitaire et encore trop peu anticipée par les pouvoirs publics. Un signal d’alarme à considérer sérieusement en Polynésie, un territoire où l’obésité et la précarité font le lit du diabète. La Direction de la santé annonce que plus de “45 000 personnes” souffriraient de diabète et que “3 000 nouveaux cas sont recensés tous les ans”.
Une maladie chronique en progression…
Le rapport de la Cour des comptes explique que 92 % des personnes diabétiques sont atteintes d’un diabète de type 2. Or, la Cour constate une progression continue de cette pathologie, corrélée à deux facteurs : l’augmentation de l’obésité et le vieillissement de la population. En France hexagonale, 3,8 millions de personnes étaient traitées pharmacologiquement en 2023, un chiffre qui ne cesse de croître depuis le début des années 2000. À ce total s’ajoutent près d’un million de personnes atteintes mais non traitées, ou non diagnostiquées. Et ce chiffre réel est très probablement sous-estimé, faute de données actualisées.
Le diabète frappe plus durement les populations précaires : les 10 % les plus modestes ont près de trois fois plus de risques d’en être atteints que les plus aisés. Ce constat est encore plus marqué chez les femmes. Ce gradient social très fort s’observe aussi en Outre-mer, où la prévalence du “diabète traité est jusqu’à 1,9 fois supérieur à la moyenne nationale”. Si les données spécifiques à la Polynésie ne sont pas prises en compte dans ce rapport, les réalités sanitaires locales – obésité massive, transition alimentaire rapide, précarité structurelle – laissent peu de doutes quant à la pertinence du diagnostic.
Des dépenses en hausse
Le coût direct du diabète pour l’Assurance maladie (l'équivalent de la CPS dans l'Hexagone) est évalué à 10,2 milliards d’euros en 2022 (1 214 milliards de francs), en hausse de 35 % depuis 2015. En intégrant les soins liés à d’autres pathologies chez les personnes diabétiques, cette facture grimpe à 35,4 milliards (4 213 milliards de francs). Et pourtant, les résultats sanitaires ne progressent pas à la même cadence : les examens de suivi stagnent, les hospitalisations pour complications diminuent à peine. Près d’un tiers des nouveaux patients sont diagnostiqués à un stade déjà avancé de la maladie.
Un appel à la réforme du parcours de soins
La Cour recommande donc de revoir en profondeur la prise en charge du diabète de type 2, en insistant sur la notion de “prévention précoce”. La clef est d'intervenir dès le diagnostic, sans attendre la survenue de complications. Elle propose un parcours de soins systématique incluant trois piliers non médicamenteux : l’éducation thérapeutique du patient, une intervention nutritionnelle personnalisée, et la promotion de l’activité physique adaptée. En d’autres termes, soigner autrement que par la seule prescription de médicaments.
Aujourd’hui, ces approches existent mais restent peu rependues, inégalement réparties sur le territoire, et souvent financées de manière ponctuelle. La Cour appelle donc à une réforme du régime des affections de longue durée (ALD), afin d’y intégrer pleinement ces composantes dans un “panier de soins” remboursé, dès l’annonce du diagnostic.
La prévention avant tout
Mais la réponse ne peut se limiter au système de soins. Le diabète est d’abord un produit de notre environnement : alimentation industrielle, sédentarité, inégalités sociales. La Cour exhorte les pouvoirs publics à intensifier les politiques de prévention primaire. Elle recommande donc, entres autres, un meilleur encadrement de la publicité pour les produits gras, salés et sucrés, y compris sur les réseaux sociaux ; une fiscalité comportementale renforcée, élargie à tous les produits à sucres ajoutés ; une politique nutritionnelle et d’activité physique ambitieuse, cohérente et évaluée.
Ces leviers doivent devenir de véritables politiques publiques, et non plus reposer sur le bon vouloir des industriels. En Polynésie, où la transition alimentaire a été brutale et où les denrées ultra-transformées dominent les rayons, la mise en place de telles mesures devient urgente.
Quid du Fenua ?
Si ce rapport n’étudie pas le cas particulier de la Polynésie française, il sonne néanmoins comme un avertissement. Cela suppose des mobilisations communes : du gouvernement local, des professionnels de santé, des associations, mais aussi des communes et des établissements scolaires. En somme, et c'est ce qui ruisselle du rapport de la Cour des comptes, la bataille contre le diabète ne se gagnera ni en cabinet, ni à l’hôpital, mais bien dans les quartiers, les écoles et les familles.
Alors que la Polynésie française détient la compétence en matière de santé, les conclusions alarmantes de la Cour des comptes sur la prévention et la prise en charge du diabète de type 2 en métropole résonnent avec une acuité particulière au Fenua. Ce rapport, publié début juillet, dresse le portrait d’une pathologie en pleine expansion, coûteuse, inégalitaire et encore trop peu anticipée par les pouvoirs publics. Un signal d’alarme à considérer sérieusement en Polynésie, un territoire où l’obésité et la précarité font le lit du diabète. La Direction de la santé annonce que plus de “45 000 personnes” souffriraient de diabète et que “3 000 nouveaux cas sont recensés tous les ans”.
Une maladie chronique en progression…
Le rapport de la Cour des comptes explique que 92 % des personnes diabétiques sont atteintes d’un diabète de type 2. Or, la Cour constate une progression continue de cette pathologie, corrélée à deux facteurs : l’augmentation de l’obésité et le vieillissement de la population. En France hexagonale, 3,8 millions de personnes étaient traitées pharmacologiquement en 2023, un chiffre qui ne cesse de croître depuis le début des années 2000. À ce total s’ajoutent près d’un million de personnes atteintes mais non traitées, ou non diagnostiquées. Et ce chiffre réel est très probablement sous-estimé, faute de données actualisées.
Le diabète frappe plus durement les populations précaires : les 10 % les plus modestes ont près de trois fois plus de risques d’en être atteints que les plus aisés. Ce constat est encore plus marqué chez les femmes. Ce gradient social très fort s’observe aussi en Outre-mer, où la prévalence du “diabète traité est jusqu’à 1,9 fois supérieur à la moyenne nationale”. Si les données spécifiques à la Polynésie ne sont pas prises en compte dans ce rapport, les réalités sanitaires locales – obésité massive, transition alimentaire rapide, précarité structurelle – laissent peu de doutes quant à la pertinence du diagnostic.
Des dépenses en hausse
Le coût direct du diabète pour l’Assurance maladie (l'équivalent de la CPS dans l'Hexagone) est évalué à 10,2 milliards d’euros en 2022 (1 214 milliards de francs), en hausse de 35 % depuis 2015. En intégrant les soins liés à d’autres pathologies chez les personnes diabétiques, cette facture grimpe à 35,4 milliards (4 213 milliards de francs). Et pourtant, les résultats sanitaires ne progressent pas à la même cadence : les examens de suivi stagnent, les hospitalisations pour complications diminuent à peine. Près d’un tiers des nouveaux patients sont diagnostiqués à un stade déjà avancé de la maladie.
Un appel à la réforme du parcours de soins
La Cour recommande donc de revoir en profondeur la prise en charge du diabète de type 2, en insistant sur la notion de “prévention précoce”. La clef est d'intervenir dès le diagnostic, sans attendre la survenue de complications. Elle propose un parcours de soins systématique incluant trois piliers non médicamenteux : l’éducation thérapeutique du patient, une intervention nutritionnelle personnalisée, et la promotion de l’activité physique adaptée. En d’autres termes, soigner autrement que par la seule prescription de médicaments.
Aujourd’hui, ces approches existent mais restent peu rependues, inégalement réparties sur le territoire, et souvent financées de manière ponctuelle. La Cour appelle donc à une réforme du régime des affections de longue durée (ALD), afin d’y intégrer pleinement ces composantes dans un “panier de soins” remboursé, dès l’annonce du diagnostic.
La prévention avant tout
Mais la réponse ne peut se limiter au système de soins. Le diabète est d’abord un produit de notre environnement : alimentation industrielle, sédentarité, inégalités sociales. La Cour exhorte les pouvoirs publics à intensifier les politiques de prévention primaire. Elle recommande donc, entres autres, un meilleur encadrement de la publicité pour les produits gras, salés et sucrés, y compris sur les réseaux sociaux ; une fiscalité comportementale renforcée, élargie à tous les produits à sucres ajoutés ; une politique nutritionnelle et d’activité physique ambitieuse, cohérente et évaluée.
Ces leviers doivent devenir de véritables politiques publiques, et non plus reposer sur le bon vouloir des industriels. En Polynésie, où la transition alimentaire a été brutale et où les denrées ultra-transformées dominent les rayons, la mise en place de telles mesures devient urgente.
Quid du Fenua ?
Si ce rapport n’étudie pas le cas particulier de la Polynésie française, il sonne néanmoins comme un avertissement. Cela suppose des mobilisations communes : du gouvernement local, des professionnels de santé, des associations, mais aussi des communes et des établissements scolaires. En somme, et c'est ce qui ruisselle du rapport de la Cour des comptes, la bataille contre le diabète ne se gagnera ni en cabinet, ni à l’hôpital, mais bien dans les quartiers, les écoles et les familles.





































