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Le collège de Ua Pou manque toujours de professeurs


Tahiti, le 21 septembre 2025 – La présidente de l’association des parents d’élèves du collège de Ua Pou pointe du doigt l’État et le Pays considérant que, pour eux, “l'éducation n’est pas une priorité”. Depuis la rentrée scolaire en août dernier, deux postes ne sont toujours pas pourvus et elle craint qu’il en soit ainsi jusqu’à la fin de l’année : Personne ne viendra pour un mi-temps”.
   
Six semaines après la rentrée scolaire, le collège de Ua Pou aux Marquises manque encore de professeurs. Les interventions auprès du ministre de l'Éducation Ronny Teriipaia, du vice-recteur Thierry Terret, du président de la commission de l'éducation au sein de l'assemblée Heinui Le Caill et de l'élue de Ua Pou Marielle Wagner Kohumoetini sont restées sans réponse.
 
La présidente de l'association des parents d'élèves Marita Kohumoetini monte au créneau pour dénoncer le fait que personne ne bouge et que Ua Pou n’aura toujours pas, pour la rentrée de ce lundi après la première période de vacances, de professeur de sciences de la vie et de la terre ni de musique.

“Personne ne viendra pour un mi-temps”

Il manque en effet un professeur de sciences de la vie et de la terre (SVT) pour onze heures de cours et un professeur de musique pour huit heures de cours. “Nous avons eu un candidat il y a une semaine de cela (pour le poste de SVT, NDLR). Pour une personne qui vient de Papeete, ce n'est pas intéressant du tout car c'est un mi-temps et, avant même qu'ils partent (les contractuels, NDLR), il faut qu'ils déboursent au moins 250 000 francs, et ils ne sont pas payés tout de suite mais trois mois après. Le billet d'avion varie entre 40 000 et 80 000 francs. Sur place, il faut qu’ils trouvent un logement, c'est entre 80 000 et 120 000 francs, puis il y a les charges et il faut qu'ils se nourrissent aussi. C'est pour cela qu'ils ne veulent pas venir chez nous. Un poste à mi-temps, ce n'est pas intéressant car tout son salaire passe dans les charges.”

Et si, selon Marita Kohumoetini, “personne ne viendra pour un mi-temps”, ce sera encore moins le cas “pour un poste de professeur musical à 8 heures par semaine, ce n'est même pas un mi-temps”. Elle précise que le collège de Ua Pou n’est pas le seul établissement à souffrir de cette situation, d'autres collèges et lycées sont également concernés.

“On ne se sent pas du tout entendu”

Marita Kohumoetini est lasse car depuis qu’elle est à la tête de l’APE, elle ne cesse de dénoncer ce fait, mais rien n’y change. “J'en ai marre car on se bat contre un mur”, déplore-t-elle. La semaine dernière, elle a envoyé un mail au ministre de l’Éducation, au vice-recteur, au directeur général de l’éducation et des enseignements (DGEE) et au service de recrutement, mais aucune réponse ne lui est parvenue. “Il est où votre ‘on est là pour vos enfants’ ou encore ‘l'enfant au centre de l'éducation’ ? On en a marre, nos enfants ont droit à une éducation (…).  Dès qu’il y a un souci, il n'y a plus personne (...). C’est le silence radio, ce n'est pas ça le fa’atura.” Marita Kohumoetini en vient même à penser que pour l’État et le gouvernement, “l'’éducation n’est pas une priorité”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Dimanche 21 Septembre 2025 à 20:30 | Lu 2190 fois