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Le chef des catholiques d'Australie, cardinal électeur, éraille Benoît XVI


Photo d'archives: Georges Pelle aux côtés de Benoît XVI en 2008
Photo d'archives: Georges Pelle aux côtés de Benoît XVI en 2008
SYDNEY, 28 fév 2013 (AFP) - Le chef de l'Eglise catholique d'Australie, qui participera au conclave pour élire le nouveau pape, a publiquement éraillé Benoît XVI jeudi, jour de sa démission, lui reprochant sa renonciation "déstabilisante" et son incapacité à réaliser l'unité des catholiques.

Le cardinal George Pell, électeur australien au conclave qui devrait se tenir en mars pour désigner un nouveau souverain pontife, a estimé que "le gouvernement n'était pas (le) point fort" de Benoît XVI.

"Je préfère quelqu'un qui puisse mener l'Eglise et la rassembler un peu", a-t-il déclaré à la télévision, citant en particulier comme point noir du pontificat de Joseph Ratzinger le scandale de Vatileaks qui a jeté le discrédit sur la Curie romaine.

"Je pense que le gouvernement (du Vatican) est assuré par la plupart des gens entourant le pape et ça n'a pas toujours été brillant. Je ne révèle rien, c'est une opinion largement partagée", a souligné le cardinal dans un autre entretien, diffusé à la radio depuis le Vatican.

George Pell a également critiqué la démission de Benoît XVI --premier pontife à le faire librement en sept siècles-- qui selon lui établit un fâcheux précédent.

"Ceux qui, par exemple, seraient en désaccord avec un futur pape, seront tentés de lancer une campagne pour le pousser à la démission", a suggéré le cardinal australien.

En annonçant sa retraite le 11 février, le pape allemand "savait bien qu'il s'agit d'une rupture avec la tradition, un peu déstabilisante", selon lui.

Son successeur, a-t-il poursuivi, devra "maintenir la tradition, tant dans la foi que dans la morale, laquelle se trouve attaquée". Le futur pape devra aussi montrer "une solide expérience pastorale dans un diocèse et être capable d'élever la morale de la Curie romaine, et peut-être y renforcer la discipline".

Le pontificat de Benoît XVI a été ponctué de controverses, notamment la protection hiérarchique dont auraient bénéficié des centaines de prêtres pédophiles et le scandale Vatileaks.

Ce jeudi à 19H00 GMT, Joseph Ratzinger quittera le Vatican, sans cérémonie, pour se retirer sous le titre de "Sa Sainteté Benoît XVI, pape émérite" dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo. Puis il s'installera dans un monastère, caché aux yeux du monde, sur la colline du Vatican.

ajc/sls/gab/jr

Rédigé par () le Mercredi 27 Février 2013 à 16:53 | Lu 1347 fois