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Le cerveau des "super-seniors" reste plus jeune, plus longtemps


Washington, Etats-Unis | AFP | mercredi 04/04/2017 - Le cerveau de certains "super-seniors" vieillit plus lentement, perdant moins de volume que la majorité des personnes âgées, préservant plus longtemps leurs capacités cognitives, ont constaté des chercheurs, espérant ainsi mieux comprendre la dégénérescence mentale liée au vieillissement.
Ces scientifiques dont les travaux sont parus mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) ont découvert que ces "super-seniors" de 80 ans et plus, avaient un cortex cérébral nettement plus épais que la moyenne.
Cette matière grise qui recouvre les deux hémisphères cérébraux est le siège de la pensée, de la mémoire, de la vision et des autres informations sensorielles. 
Pendant dix-huit mois de l'étude, les "super-seniors" ont subi une perte de volume de leur cortex cérébral deux fois moins rapide que les autres sujets et affichaient, à plus de 80 ans, une mémoire aussi vive que des sujets de 50 à 65 ans.
"Vieillir s'accompagne souvent d'un déclin cognitif ou dans certains cas de démence", relève Amanda Cook, une chercheuse en neuropsychologie clinique à l'Université Northwestern de Chicago, l'une des auteurs de cette étude.
"Le groupe de +super-seniors+ laisse penser que le déclin cognitif avec l'âge n'est pas inévitable", pointe-elle.
Ces chercheurs ont soumis 24 "super-seniors" et douze personnes du même âge d'un niveau de formation comparable à un IRM du cerveau pour mesurer l'épaisseur de leur cortex et déterminer l'évolution de leur santé cérébrale au cours d'une période de dix-huit mois.
Au bout d'un an, la réduction de l'épaisseur du cortex était de 1,06% chez les "super-seniors" contre 2,24% dans le groupe de contrôle.
 

- Exercices mentaux -

 
"Nous avons constaté que les +super-seniors+ étaient plus résistants au taux normal de déclin du cerveau que nous observons dans la moyenne des personnes âgées", explique Emily Rogalski, professeur adjointe de neurologie cognitive à la faculté de médecine de l'Université Northwestern et principal auteur de ces travaux.
"Ces personnes parviennent à rester en bonne santé en vieillissant, avec vraiment une bonne qualité de vie et profitant pleinement des dernières années de leur vie", ajoute-t-elle. 
Ces chercheurs espèrent pouvoir découvrir les facteurs biologiques à l'origine de ce vieillissement ralenti comme une moindre atrophie corticale. Cela pourrait contribuer à préserver les capacités de la mémoire à un âge avancé.
Pour le Dr Ezriel Kornel, un neurologue de la faculté de médecine de Cornell à New York, l'avantage dont bénéficie ce groupe de la population s'explique au moins en partie par la génétique.
Mais, selon lui, l'environnement, surtout dans la petite enfance, joue aussi un rôle et peut contribuer à une meilleure santé cérébrale en vieillissant.
Le professeur Kornel cite des recherches selon lesquelles les enfants élevés dans la pauvreté ont tendance à avoir des cerveaux plus petits.
"Il y a d'innombrables facteurs qui entrent en jeu", dit-il, pointant le fait que des situations stressantes en bas âge peuvent agir sur le développement cérébral.
Bien qu'il n'y ait à ce jour aucune méthode prouvée pour préserver le volume du cortex, plusieurs recherches suggèrent des changements dans le mode de vie des seniors qui peuvent aider à rester plus vif mentalement, notent ces chercheurs.
Ils citent une activité physique régulière, un régime alimentaire sain et des exercices mentaux comme des puzzles, des mots croisés ou des jeux comme le bridge ainsi qu'une vie sociale active.

le Mercredi 5 Avril 2017 à 03:06 | Lu 449 fois