Tahiti Infos

Le Taatira no te hau en appelle à la jeunesse


Tahiti, le 3 mai 2025 – Le Taatira no te hau a rassemblée une centaine de sympathisants ce samedi pour son séminaire de travail organisé autour de quatre ateliers. Le “plus petit parti qui existe encore”, selon Robert Tanseau, peut toujours compter sur sa base essentiellement composée de la communauté chinoise. Il cherche néanmoins du sang neuf pour se renouveler avec, dans le viseur, les élections municipales où le parti compte se positionner sur Papeete, Punaauia, Arue et “peut-être Pirae”.

Il ne renaît pas de ses cendres car il a toujours gardé son identité, même s’il s’est allié au fil des années à différents partis autonomistes pour les élections territoriales (le Tahoera’a de Gaston Flosse, To Tatou Ai’a de Gaston Tong Sang ou plus récemment le Tapura d’Édouard Fritch). C’est la nuance que tient à préciser le président du Taatira no te hau, Charles Fong Loi : “Nous n’avons pas été absorbés, je n’aime pas ce terme, je préfère dire que nous sommes des partenaires”, a-t-il ainsi souligné ce samedi à la sortie du séminaire de travail qui s’est tenu au Swing à Mama’o devant une centaine de personnes.

“Le Taatira no te hau est le plus petit parti qui existe encore”, s’est réjoui de son côté l’ancien président du parti, Robert Tanseau, qui a rappelé que le fait d’avoir également été signataire de la plateforme Amui tatou (pour les dernières législatives) avec les autres formations autonomistes est une “belle preuve de stabilité pour nous et de reconnaissance”.

Le Taatira no te hau se met donc lui aussi en ordre de bataille pour affronter les prochaines élections municipales prévues l’année prochaine, laissant pour l’instant les territoriales de côté. Et le parti n’est pas gourmand. Il vise trois ou quatre communes.

Papeete d’abord, où le parti devra “choisir, le 31 mai prochain lors de son assemblée générale, entre les candidatures de René Temeharo et de Rémy Brillant”. Mais aussi à Punaauia sur la liste de Simplicio Lissant, et à Arue avec celle de Teura Iriti, et “peut-être aussi à Pirae avec Édouard (Fritch)”, glisse Charles Fong Loi avec un sourire qui, pour mémoire, siégeait à l’assemblée avec le Tapura sous la précédente mandature.

“Nous sommes résolument autonomistes”, a-t-il ainsi martelé. Mais “on se fait vieux aussi”, dit-il en souriant, et “on a besoin des jeunes pour nous remplacer, c’est vrai. Aujourd’hui, ce séminaire est un tremplin pour les appeler à nous rejoindre”. 

”​Faire valoir la voix de nos jeunes”

Un visage de la jeunesse incarné par Danilo Tuahivaatetonohiti qui est engagé au sein du Taatira no te hau depuis 2014 et qui souhaite représenter le parti à Punaauia pour ces prochaines municipales. “Il est important de faire valoir la voix de nos jeunes”, nous a-t-il expliqué, précisant avoir été séduit par une approche différente : “Le Taatira no te hau m’a fait comprendre que la politique, c’est tous les jours et chacun a des idées à faire véhiculer”.

Pour Lionel Lao qui, organisait ce séminaire (et qui a récemment démissionné du cabinet de la ministre Nahema Temarii), ce rendez-vous visait d’abord à faire un état des lieux de la situation autour de quatre ateliers thématiques, l’idée étant d’en dégager “une vision politique sur la prochaine décennie”. Une vision qui n’est pas forcément “différente” de celle des autres partis autonomistes mais qui pourrait “enrichir” le débat.

Ce séminaire était donc le marchepied à d’autres rendez-vous réguliers pour aborder les prochaines échéances électorales avec une vraie carte à jouer et la possibilité de peser dans la balance.

Danilo Tuahivaatetonohiti : “La politique, c’est tous les jours”


“Je ne suis pas dans le groupe de travail de Simplicio Lissant pour décider qui sera ou non sur la liste, mais il est important pour le Taatira no te hau d’être représenté à Punaauia et de représenter la voix de nos jeunes (...) J’ai rejoint le Taatira no te hau il y a onze ans parce qu’il m’a montré la politique d’une autre manière. Il m’a fait comprendre que la politique, c’est tous les jours. On est influenceurs dans notre famille, notre foyer, etc. et la politique, c’est faire véhiculer. Ce qui m’a charmé quand j’ai commencé à côtoyer ce parti en 2014, c’est que Robert Tanseau est un entrepreneur investi dans la cause de la société. Et c’est bien d’avoir des personnes qui se sont réalisées par elles-mêmes (...) Comment on fait avec la jeunesse ? Il y a plusieurs méthodes, il faut toutes les essayer mais le plus important, je pense, c’est d’avoir la bonne démarche, le faire avec sincérité et pas pour son propre intérêt. De toute façon, les jeunes sont assez avisés et c’est important d’avoir un réel intérêt pour eux. Ensuite, s’intéresser à travailler sur les différents canaux qu’ils utilisent. Aujourd’hui, les jeunes sont souvent sur les réseaux sociaux donc peut-être les développer. Comment partager l’information, les méthodes, les mots utilisés ? Il faut avoir des personnes plus à l’aise avec la jeunesse.”

Rédigé par Stéphanie Delorme le Dimanche 4 Mai 2025 à 16:01 | Lu 1620 fois