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Le Pays en duel contre la Fédération polynésienne d'escrime


"Nous avons émis des préconisations à la FPE en leur exposant ce qui leur était reproché, et comment il fallait faire pour se remettre en conformité. Malgré nos recommandations les dysfonctionnements n'ont pas cessé", indique Anthony Pheu, directeur de la Jeunesse et des Sports.
"Nous avons émis des préconisations à la FPE en leur exposant ce qui leur était reproché, et comment il fallait faire pour se remettre en conformité. Malgré nos recommandations les dysfonctionnements n'ont pas cessé", indique Anthony Pheu, directeur de la Jeunesse et des Sports.
PAPEETE, le 9 janvier 2019 - ​Jeudi dernier nos confrères de TNTV révélaient qu'une plainte au pénal avait été déposée le mois dernier par le Pays contre la Fédération polynésienne d'escrime, dirigée par Bruno Sanchez. "Nous avons peut-être commis des maladresses mais rien de répréhensible", se défend l'intéressé. Anthony Pheu, directeur de la Jeunesse et des Sports, explique de son côté que, "malgré nos préconisations les dysfonctionnements n'ont pas cessé."

Après le taekwondo, la boxe, ou encore la pétanque une nouvelle discipline sportive est au cœur de l'actualité. La semaine passée, nos confrères de TNTV révélaient qu'une plainte au pénal avait été déposée par le Pays contre la Fédération polynésienne d'escrime (FPE), dirigée par Bruno Sanchez. Manquement aux règles de sécurité, manipulation d'arme sans équipement conforme, ou encore faux et usage de faux sont entres autres les griefs reprochés à la fédération sportive.
 
"Nous n'en voulons pas au Pays ou à la direction de la Jeunesse et des Sports", se défend Bruno Sanchez. Avant d'insister, "au cours des derniers mois nous avons eu pas moins de 8 procédures judiciaires. Toutes intentées par un ancien salarié de la fédération. C'est tout simplement du harcèlement et de l'acharnement de sa part."  
 
Arnaud Bellanger est l'ancien salarié, qui occupait le poste de cadre technique au sein de la FPE, auquel Bruno Sanchez fait référence. Le premier cité a en effet saisi fin 2017 la direction de la Jeunesse et des Sports (DJS) pour signaler des dysfonctionnements au sein de la FPE. "Mais de part et d'autre nous avons récupéré des éléments qui ont démontré qu'ils n'ont pas été totalement honnêtes avec le Pays dans la manière de procéder", insiste Anthony Pheu directeur de la Jeunesse et des Sports.

DES ASSAUTS EN SHORT ET SAVATES

Ainsi sur "la base d'éléments objectifs" une enquête administrative a été menée pendant plus d'un an par la DJS. "En fait nous avons émis des préconisations à la FPE en leur exposant ce qui leur était reproché, et comment il fallait faire pour se remettre en conformité", explique Anthony Pheu. "Mais malgré nos préconisations il y avait toujours un non-respect au niveau de la gestion des comptes et de la sécurité pour les pratiquants."
 
Bruno Sanchez affirme de son côté, "avoir fourni depuis 15 mois des comptes rendus très complets, où nous répondons systématiquement à toutes leurs interrogations. Nous n'avons commis aucune erreur répréhensible. Peut-être des maladresses, parce que nous ne sommes pas parfaits, mais rien de répréhensible et rien qui permet de dire que c'est du pénal."
 
Pour sa part, le directeur de la DJS indique disposer d'éléments, et notamment de vidéos mettant à mal les explications fournies par la FPE. "Une chaîne de télévision locale a filmé des assauts en short et savates. L'escrime reste une discipline de combat avec l'utilisation d'armes. Un entraîneur m'a expliqué que les armes utilisées peuvent se casser au bout d'une heure. Sans équipement de sécurité adéquat on peut facilement se retrouver transpercé, ou avec une artère sectionnée."
 
Au vu de ces éléments Anthony Pheu a recommandé le retrait de l'agrément accordé à la FPE.  "Ils nous ont fourni de nouveaux éléments le 31 décembre qui sont actuellement en cours d'instructions auprès des services juridiques de la DJS. Mais sauf énorme retournement de situation je ne changerai pas d'avis", précise Anthony Pheu.
 
Pour rappel en avril 2018 une nouvelle fédération d'escrime voyait le jour : La Fédération d'escrime du fenua" avec comme cadre technique Arnaud Bellanger. "Il veut notre fédération pour avoir notre agrément et notre délégation de service public. Nous attendons une décision, et non pas une sanction, pour pouvoir poursuivre nos activités. Mais nous restons sereins", s'exclame Bruno Sanchez.

PAROLE A

Anthony Pheu, directeur de la Jeunesse et des Sports
"Une non-considération des éléments proposés par le Pays"

Après plus d'un an d'enquête administrative on a proposé au secrétariat général du gouvernement de porter plainte parce qu'il y avait une non-considération, de la part de la fédération de Bruno Sanchez, des éléments proposés par le Pays (…) Des comptes qui ne sont pas en conformité avec les justificatifs déposés pour les demandes de subvention, des assemblées générales que l'on convoque en comité restreint, la signature du président,  non-accompagnée de celles du trésorier ou du secrétaire, ou encore les vidéos montrant des licenciés combattre en short et en savates sont autant d'éléments objectifs que nous avons pu recueillir.

Bruno Sanchez, président de la Fédération polynésienne d'escrime
"On a prouvé et démontré que nous avions le matériel nécessaire "

Concernant la sécurité, on a prouvé et démontré que nous avions le matériel nécessaire. Nous savons tous que l'escrime reste une discipline encore méconnue à Tahiti,  notamment au niveau de la direction de la jeunesse et des sports. Mais il y a eu des témoignages de cadre technique de la fédération française pour bien tout leur expliquer. En attendant on poursuit nos stages, et nos activités pour préparer nos jeunes aux prochains Oceania.

Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 9 Janvier 2019 à 14:42 | Lu 1831 fois