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Le Hava'i s'est amarré en Polynésie


Tahiti, le 30 mars 2023 – Le nouveau navire de la Société de navigation polynésienne (SNP) s'est amarré aujourd'hui au port de Papeete après un mois et demi de navigation depuis les Pays-Bas. Il vient compléter la flotte desservant les îles Sous-le-Vent jusque-là à flux tendu.
 
Jeudi matin, le nouveau navire de la Société de navigation polynésienne (SNP) s'est amarré au quai du port autonome de Papeete après un mois et demi de navigation depuis les Pays-Bas. Baptisé Hava'i, il a été acheté à la société norvégienne Egil Ulvan Rederi pour renforcer la desserte des îles Sous-le-Vent déjà constitué du Hawaikinui et du Nukuhau. Accueilli en fanfare par la SNAP, ce nouveau bateau, âgé de 15 ans, mesure 87 mètres de long et possède une capacité de transport de “1 700 à 2 000” de fret selon son nouvel armateur Tutehau Martin. “On n'a pas tellement eu le choix concernant le tonnage car c'était un navire d'occasion. Ces biens sont d'ailleurs très rares donc on est content d'avoir fait cette acquisition”, a-t-il également souligné jeudi matin lors de l'arrivée du Hava'i, “avec seulement deux navires, c'est vrai qu'on était tendu, mais maintenant on va pouvoir doubler la capacité de transport pour la desserte des Raromat'ai”. En ce qui concerne les rotations, le nouveau bateau en effectuera deux par semaine, “le lundi et le mercredi”. Cependant, avant de pouvoir commencer la navigation, il va devoir faire l'objet de quelques tests et travaux supplémentaires, d'un changement de pavillon et de démarches administratives liées à l'arrivée de ce type de navire dans les eaux polynésiennes. Le nouvel équipage comptera lui 17 à 18 nouveaux marins, “on va créer véritablement une vingtaine d'emplois en plus avec ce navire” a rajouté l'armateur de la SNP.
 
Un manque de marin au fenua
 
A l'occasion de l'arrivée du Hava'i sur les côtes de Polynésie, Tutehau Martin est revenu le manque de marin au fenua : “Il faudrait qu'il y en ait plus. Il faudrait rendre le métier plus attractif, le promouvoir car il est passionnant et surtout indispensable ici. Sans eux, impossible d'alimenter les îles”. Il admet également qu'il a de plus en plus de mal à recruter : “C'est vrai que j'ai eu du mal à équiper le navire de marins. J'ai dû aller recruter en métropole. Le plus compliqué, c'est de trouver des officiers même si débaucher des bons marins n'est pas chose aisée non plus”. Selon lui, il faudrait “former davantage les Polynésiens, j'espère d'ailleurs que les projets qui vont dans ce sens, comme le déplacement de l'école maritime à Arue, se concrétiseront”. Même si ce métier est contraignant vis-à-vis de l'éloignement familial imposé par les traversées, “le jeu en vaut la chandelle, car même sans bac, au bout de 10-15 ans, grâce à la formation continue, on peut devenir capitaine” a-t-il conclu.

 

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 30 Mars 2023 à 16:41 | Lu 3638 fois