Tahiti, le 25 août 2025 - Le président du Pays en charge du tourisme a assisté à la première matinée du brainstorming annuel du GIE Tahiti Tourisme qui se tiendra toute cette semaine. Bilan et perspectives sont au programme de ce rendez-vous qui regroupe les représentants des 14 marchés où le GIE est présent. Pas question pour l'instant de fermer les lignes déficitaires de Seattle et du Japon ou d'ouvrir une ligne directe vers Sydney. Le conseil d'administration d'ATN, qui doit se réunir début octobre, aura le dernier mot sur d'éventuels changements à opérer.
C'est au siège du GIE Tahiti Tourisme à la gare maritime que sont réunis depuis ce lundi matin et jusqu'à vendredi les représentants du GIE Tahiti Tourisme à l'international. Douze représentants des 14 marchés sur lesquels le GIE est présent pour vendre la destination Polynésie, comme la France et les États-Unis évidemment, mais aussi l'Europe avec l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, le Royaume-Uni ou l'Espagne, le marché asiatique avec la Corée du Sud, la Chine et le Japon, ou encore le Pacifique avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie. En préambule, la nouvelle directrice générale du GIE, Vaihere Lissant, a présenté les derniers chiffres du premier semestre 2025 (de janvier à juin) qui sont “positifs” avec 129 944 touristes comptabilisés, soit 5,4 % de plus que l'an dernier sur la même période. Et c'est encore mieux en juillet avec 31 000 touristes au compteur soit un rebond de +17% par rapport à juillet 2024, selon l'Institut de la statistique (ISPF).
Une augmentation du nombre de visiteurs donc, sauf en provenance du Canada, de l'Australie et du Japon, la Polynésie n'étant d'ailleurs pas la seule destination boudée par les Japonais. Si la faiblesse du yen peut faire le bonheur des touristes étrangers venant visiter le pays du soleil levant, l'inverse est moins vrai puisque les Japonais ont moins de pouvoir d'achat et voyagent donc moins qu'auparavant, toutes destinations confondues.
Seattle et le Japon plombent les comptes d'ATN
Fin 2023, après trois ans d'interruption, ATN ouvrait à nouveau sa ligne directe vers le Japon pour conquérir le marché asiatique et atteindre 50 % de taux de remplissage. Mais force est de constater que l'objectif n'est pas atteint et que cette desserte n'est pas rentable. Loin de là puisque selon l'étude commandée par le gouvernement au cabinet de conseil en stratégie Arthur D. Little que nos confrères de Radio 1 ont pu consulter, la ligne directe Papeete-Tokyo fait perdre 875 millions de francs à Air Tahiti Nui avec un taux de remplissage qui ne franchit pas la barre des 50 %. Pire pour le Papeete-Seattle encore plus largement déficitaire pour la compagnie au tiare puisque cette ligne affiche des pertes de plus d'un milliard et demi de francs. Sans surprise – et le constat n'est pas nouveau mais cette étude le confirme –, la desserte rentable et qui tire la compagnie vers le haut est celle de Los Angeles avec un excédent brut d'exploitation de 1,1 milliard de francs. Et si Paris et Auckland affichent un résultat négatif (-212 et -274 millions de francs), ces lignes sont néanmoins considérées à “l'équilibre”.
Est-ce à dire qu'il faut fermer les lignes vers Seattle et Tokyo comme le préconise le rapport d'Arthur D. Little ? Pas si simple, nous répond le président du Pays qui veut rester prudent en attendant la décision de “l'organe souverain qu'est le conseil d'administration” d'ATN qui doit se réunir “début octobre”. D'abord, parce que cette étude n'est pas à appliquer à la lettre mais constitue “une ligne de base, un outil de travail pour savoir où on en est aujourd'hui sur chacune des routes, qu'est-ce qu'on gagne, qu'est-ce qu'on perd et pourquoi. Et ensuite, d'avoir une analyse et de faire des projections sur d'autres routes”, explique-t-il. Car “le prédicat de base d'une compagnie aérienne, c'est qu'elle amortisse ses charges fixes. Ce qui veut dire que si on baisse le nombre d'heures de vol d'un côté, il faut les augmenter de l'autre”. CQFD.
Booster le marché australien
Le cabinet Arthur D. Little préconise d'ailleurs en ce sens l'ouverture rapide d'une route directe entre Sydney et Papeete. Rappelons qu'entre 2005 et 2009, ATN avait ouvert une liaison directe entre ces deux villes, prolongée par une liaison Papeete-New York. Aujourd'hui, la donne a changé et même si le nombre de touristes australiens a baissé sur le premier semestre 2025, le potentiel est là. “On constate un regain d'intérêt du marché australien même si les chiffres ne le démontrent pas là. Car, en termes de valeur, l'Australie maintient son niveau, c’est-à-dire qu'il y a peut-être moins de visiteurs mais ils dépensent autant. Et puis nous pensons que c'est provisoire parce que 300 dollars australiens dans un billet d'avion sont réservés au paiement des taxes aéroportuaires, avec le transit par Auckland. Ce qui fait déjà un gros budget, donc nous pensons qu'avec un vol direct, ils peuvent déjà économiser sur cette partie-là”, nous a expliqué Hironui Johnston, directeur des opérations internationales au GIE Tahiti Tourisme.
L'idée est aussi de tabler sur le tourisme de croisière avec notamment “le groupe Ponant, donc le Paul-Gauguin, et le groupe Windstar qui souhaitent développer le marché australien qui est leur second marché en termes de remplissage de leurs navires, et avec leur soutien, nous pensons que la demande pourrait progresser d'ici 2027”.
“On est à mi-chemin” des objectifs du gouvernement
Concernant la ligne du Japon, Hironui Johnston se veut lui aussi prudent car c'est la seule porte d'entrée vers le marché asiatique et elle permet de capter les voyageurs coréens et chinois. “C'est important pour nous de maintenir notre seule ligne pour l'Asie mais ça ne nous dérange pas de la mettre ailleurs”, précise-t-il.
Enfin, selon le GIE et le président du Pays, “on est à mi-chemin” aujourd'hui de l'objectif souhaité par le gouvernement d'atteindre 600 000 touristes en dix ans, ou alors de l'équivalent en termes de dépenses touristiques, soit environ 200 milliards de francs. Avec une capacité actuelle d'un peu plus de 8 000 clés, et malgré la fermeture d'une petite dizaine d'hôtels à Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea et Rangiroa pour des travaux de rénovation, “nous avons encore de la marge”. Car les hôtels ne sont pas remplis à 100 %, et après le regain d'activité constaté avec le “revenge travel” après la crise Covid, la saisonnalité est de retour et ces travaux se déroulent justement en basse saison. “On le voit, sur la très haute saison juillet-août, on arrive à atteindre 26 500 touristes, alors qu'en basse saison, ils sont entre 14 000 et 15 000 touristes, donc on peut les loger.”
Pendant toute la semaine, les représentants du GIE seront en ateliers de travail et rencontreront tous les professionnels du secteur pour peaufiner leur stratégie et développer “une vision et des objectifs sur 3,5 à 10 ans”.
C'est au siège du GIE Tahiti Tourisme à la gare maritime que sont réunis depuis ce lundi matin et jusqu'à vendredi les représentants du GIE Tahiti Tourisme à l'international. Douze représentants des 14 marchés sur lesquels le GIE est présent pour vendre la destination Polynésie, comme la France et les États-Unis évidemment, mais aussi l'Europe avec l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, le Royaume-Uni ou l'Espagne, le marché asiatique avec la Corée du Sud, la Chine et le Japon, ou encore le Pacifique avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie. En préambule, la nouvelle directrice générale du GIE, Vaihere Lissant, a présenté les derniers chiffres du premier semestre 2025 (de janvier à juin) qui sont “positifs” avec 129 944 touristes comptabilisés, soit 5,4 % de plus que l'an dernier sur la même période. Et c'est encore mieux en juillet avec 31 000 touristes au compteur soit un rebond de +17% par rapport à juillet 2024, selon l'Institut de la statistique (ISPF).
Une augmentation du nombre de visiteurs donc, sauf en provenance du Canada, de l'Australie et du Japon, la Polynésie n'étant d'ailleurs pas la seule destination boudée par les Japonais. Si la faiblesse du yen peut faire le bonheur des touristes étrangers venant visiter le pays du soleil levant, l'inverse est moins vrai puisque les Japonais ont moins de pouvoir d'achat et voyagent donc moins qu'auparavant, toutes destinations confondues.
Seattle et le Japon plombent les comptes d'ATN
Fin 2023, après trois ans d'interruption, ATN ouvrait à nouveau sa ligne directe vers le Japon pour conquérir le marché asiatique et atteindre 50 % de taux de remplissage. Mais force est de constater que l'objectif n'est pas atteint et que cette desserte n'est pas rentable. Loin de là puisque selon l'étude commandée par le gouvernement au cabinet de conseil en stratégie Arthur D. Little que nos confrères de Radio 1 ont pu consulter, la ligne directe Papeete-Tokyo fait perdre 875 millions de francs à Air Tahiti Nui avec un taux de remplissage qui ne franchit pas la barre des 50 %. Pire pour le Papeete-Seattle encore plus largement déficitaire pour la compagnie au tiare puisque cette ligne affiche des pertes de plus d'un milliard et demi de francs. Sans surprise – et le constat n'est pas nouveau mais cette étude le confirme –, la desserte rentable et qui tire la compagnie vers le haut est celle de Los Angeles avec un excédent brut d'exploitation de 1,1 milliard de francs. Et si Paris et Auckland affichent un résultat négatif (-212 et -274 millions de francs), ces lignes sont néanmoins considérées à “l'équilibre”.
Est-ce à dire qu'il faut fermer les lignes vers Seattle et Tokyo comme le préconise le rapport d'Arthur D. Little ? Pas si simple, nous répond le président du Pays qui veut rester prudent en attendant la décision de “l'organe souverain qu'est le conseil d'administration” d'ATN qui doit se réunir “début octobre”. D'abord, parce que cette étude n'est pas à appliquer à la lettre mais constitue “une ligne de base, un outil de travail pour savoir où on en est aujourd'hui sur chacune des routes, qu'est-ce qu'on gagne, qu'est-ce qu'on perd et pourquoi. Et ensuite, d'avoir une analyse et de faire des projections sur d'autres routes”, explique-t-il. Car “le prédicat de base d'une compagnie aérienne, c'est qu'elle amortisse ses charges fixes. Ce qui veut dire que si on baisse le nombre d'heures de vol d'un côté, il faut les augmenter de l'autre”. CQFD.
Booster le marché australien
Le cabinet Arthur D. Little préconise d'ailleurs en ce sens l'ouverture rapide d'une route directe entre Sydney et Papeete. Rappelons qu'entre 2005 et 2009, ATN avait ouvert une liaison directe entre ces deux villes, prolongée par une liaison Papeete-New York. Aujourd'hui, la donne a changé et même si le nombre de touristes australiens a baissé sur le premier semestre 2025, le potentiel est là. “On constate un regain d'intérêt du marché australien même si les chiffres ne le démontrent pas là. Car, en termes de valeur, l'Australie maintient son niveau, c’est-à-dire qu'il y a peut-être moins de visiteurs mais ils dépensent autant. Et puis nous pensons que c'est provisoire parce que 300 dollars australiens dans un billet d'avion sont réservés au paiement des taxes aéroportuaires, avec le transit par Auckland. Ce qui fait déjà un gros budget, donc nous pensons qu'avec un vol direct, ils peuvent déjà économiser sur cette partie-là”, nous a expliqué Hironui Johnston, directeur des opérations internationales au GIE Tahiti Tourisme.
L'idée est aussi de tabler sur le tourisme de croisière avec notamment “le groupe Ponant, donc le Paul-Gauguin, et le groupe Windstar qui souhaitent développer le marché australien qui est leur second marché en termes de remplissage de leurs navires, et avec leur soutien, nous pensons que la demande pourrait progresser d'ici 2027”.
“On est à mi-chemin” des objectifs du gouvernement
Concernant la ligne du Japon, Hironui Johnston se veut lui aussi prudent car c'est la seule porte d'entrée vers le marché asiatique et elle permet de capter les voyageurs coréens et chinois. “C'est important pour nous de maintenir notre seule ligne pour l'Asie mais ça ne nous dérange pas de la mettre ailleurs”, précise-t-il.
Enfin, selon le GIE et le président du Pays, “on est à mi-chemin” aujourd'hui de l'objectif souhaité par le gouvernement d'atteindre 600 000 touristes en dix ans, ou alors de l'équivalent en termes de dépenses touristiques, soit environ 200 milliards de francs. Avec une capacité actuelle d'un peu plus de 8 000 clés, et malgré la fermeture d'une petite dizaine d'hôtels à Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea et Rangiroa pour des travaux de rénovation, “nous avons encore de la marge”. Car les hôtels ne sont pas remplis à 100 %, et après le regain d'activité constaté avec le “revenge travel” après la crise Covid, la saisonnalité est de retour et ces travaux se déroulent justement en basse saison. “On le voit, sur la très haute saison juillet-août, on arrive à atteindre 26 500 touristes, alors qu'en basse saison, ils sont entre 14 000 et 15 000 touristes, donc on peut les loger.”
Pendant toute la semaine, les représentants du GIE seront en ateliers de travail et rencontreront tous les professionnels du secteur pour peaufiner leur stratégie et développer “une vision et des objectifs sur 3,5 à 10 ans”.





































