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Le Contre-amiral fidjien en visite officielle à Moscou


Le Contre-amiral fidjien en visite officielle à Moscou
SUVA, mercredi 26 juin 2013 (Flash d’Océanie) – Le Contre-amiral fidjien Franck Bainimarama, qui dirige un gouvernement issu de son putsch du 5 décembre 2006, a quitté l’archipel mercredi pour une visite officielle en Russie, où il devrait mener une délégation de haut niveau et rencontrer, entre autres, le chef de l’exécutif russe, Dmitri Medvedev, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
Au cours de cette visite d’État, il devrait être question d’intensifier les relations entre les deux pays, avec notamment comme étape symbolique l’ouverture d’une ambassade fidjienne à Moscou.
Des dossiers d’éducation et d’échanges commerciaux devraient aussi figurer au menu des entretiens.
Ce voyage, que le gouvernement fidjien qualifie d’ « historique », devrait comporter des entretiens en tête-à-tête avec M. Medvedev, à la résidence de ce dernier, selon les mêmes sources.
Ces rencontres, selon le gouvernement fidjien, « soulignent la politique étrangère robuste » de l’archipel, qui « s’aligne sur celle d’autres nations insulaires du Pacifique et recherche de nouvelles opportunités, au-delà de ses partenaires régionaux traditionnels ».
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, se trouvait à Fidji en visite officielle en février 2012.
Le ministre fidjien de la défense, Joketani Cokanasiga, devrait pour sa part emboîter le pas du Contre-amiral en se rendant lui aussi en Russie dans les jours à venir, à l’occasion d’un salon maritime militaire international, à Saint Petersburg, du 3 au 7 juillet 2013.

Mi-février 2013, le conseil des ministres des îles Fidji, sur avis du ministre Cokanasiga, a entériné le principe du lancement d’une nouvelle coopération avec la Russie, y compris au plan militaire.
Cette coopération devrait prendre la forme d’un accord bilatéral portant sur une coopération « militaire et technique », annonçait alors le ministère fidjien de l’information.
Ce concept a été approuvé par le Cabinet fidjien, sur recommandation du ministre de la défense, de la sécurité nationale et de l’immigration, Joketani Cokanasiga, l’autorisant à aller plus en avant.
Selon le ministre, cette coopération « aidera les Forces Militaires de Fidji à améliorer ses capacités en vue d’acquérir les technologies et le matériel appropriés pour ses troupes, dans le cadre de ses missions au sein des Nations-Unies ».
Les prémices de cette coopération remontent à une mission à Suva d’une délégation russe, déployée à partir de l’ambassade basée à Canberra (Australie), début juin 2010.
Objectif : formaliser une coopération en matière de renseignement avec cet archipel océanien, boudé par les grandes armées de la région depuis le putsch militaire mené le 5 décembre 2006 par le Contre-amiral Franck Bainimarama.
En confirmant la présence de cette mission, le Contre-amiral avait alors confié qu’il accordait une grande importance à cette nouvelle alliance potentielle, car la Russie « est une grande nation et qui est membre du Conseil de Sécurité de l’ONU ».
Au menu des discussions, selon l’homme fort de Suva : des sujets d’ordre bilatéral et, de manière pratique, une coopération technique entrevue dans le cadre de la formation d’une nouvelle agence fidjienne spécialisée dans le renseignement, la lutte contre le terrorisme et la sécurité nationale.
« Les russes ont l’expertise, et nous pourront en bénéficier », déclarait alors M. Bainimarama.
Début février 2010, Isikeli Mataitoga, magistrat de carrière, devenait le premier ambassadeur fidjien en poste à Moscou, où il présentait alors ses lettres de créances au Président russe de l’époque, Dmitri Medvedev.
M. Medvedev est, depuis mai 2012, Président du gouvernement russe.
Il a laissé sa place à Vladimir Poutine.
« Nous sommes prêts à bâtir une coopération (russe) avec la République des îles Fidji, notamment par le truchement des Nations-Unies et d’autres organisations internationales », déclarait alors M. Medvedev.
« Il y a de bonnes opportunités pour développer une coopération dans des domaines tels que les pêcheries et le tourisme », ajoutait alors le Président russe devant le diplomate océanien.
Dans la ligne de ces pistes annoncées le diplomate fidjien a d’ores et déjà rencontré, outre le ministre russe des affaires étrangères, de hauts responsables des ministres du développement économique, du ministère de l’agriculture, de l’agence fédérale des pêcheries et de la fédération des chambres de commerce et d’industrie.
Courant décembre 2009, le Président de Nauru, à l’époque Marcus Stephens, effectuait une visite remarquée d’abord à Moscou, puis en Ossétie du Sud et en Abkhazie, où il annonçait la reconnaissance par son État de ces provinces géorgiennes.

Coopération militaire aussi avec la Chine

À Fidji, une délégation militaire de haut niveau conduite par le Général Qian Lihua, Chef de la cellule affaires étrangères au sein du ministère chinois de la défense, a rencontré lundi 21 janvier 2013 le contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama.
À l’ordre du jour des entretiens annuels de coopération de défense sino-fidjienne, qui se sont tenus au QG de l’armée, à Suva : le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, a souligné le ministère fidjien de l’information.
Cette coopération pourrait concerner la fourniture d’équipements, sous forme de véhicules, d’uniformes et de matériel de bureau, ou encore de machines destinées à entretenir et remettre à niveau les routes et les ponts, en particulier en milieu rural, selon les mêmes sources, qui évoquent aussi la possibilité d’échange de personnel et de stages de formation au bénéfice des soldats fidjiens.

Remplacer les patrouilleurs australiens par des chinois

À l ‘issue de ces entretiens, le Contre-amiral Bainimarama a également évoqué la possibilité que la flotte vieillissante de patrouilleurs de la marine fidjienne, fourni s par l’Australie au cours des années 1980, soit renouvelée par la Chine.
« Nous cherchons actuellement à remplacer nos vaisseaux de la marine et aussi une aide éventuelle à notre fanfare », a précisé le Contre-amiral.
À cette occasion, le Contre-amiral Bainimarama a réitéré sa reconnaissance vis-à-vis de Pékin pour le soutien apporté à cet archipel.
Un premier lot de matériel avait été livré par la Chine courant 2011, dans le cadre d’un programme de soutien à la capacité de l’armée fidjienne à intervenir dans les domaines des travaux publics et des infrastructures.
La coopération militaire fidjienne avec la Chine s’est significativement renforcée depuis le putsch de décembre 2006, les grands partenaires traditionnels dans ce domaine, Australie et Nouvelle-Zélande en tête, ayant gelé leurs relations militaires avec le gouvernement fidjien issu du coup d’État.

Coopération militaire sino-papoue

Les gouvernements papou et chinois ont poursuivi ces derniers jours un processus de renforcement de leur coopération militaire, à l’occasion d’une visite à Pékin du ministre papou de la défense, Fabian Pok, qui y a rencontré fin janvier 2013 son homologue chinois, Liang Guanglie.
Au cours des entretiens entre les deux responsables, l’approfondissement de la coopération militaire a été considéré comme découlant du renforcement, ces dernières années, des relations économiques et commerciales, ainsi que de la coopération en matière de santé, d’éducation, d’énergie ou d’infrastructures entre les deux pays.
Du point de vue de Pékin, le Général chinois a motivé ce désir de renforcer les liens militaires par le souhait de la Chine de « contribuer à la paix et à la stabilité régionales ».

La Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Chine ont signé mi-janvier 2013 un traité de coopération « technique et économique », pour une valeur de près d’une dizaine de millions d’euros.
Le document a été signé par Mme Lucy Bogari, directrice par intérim des affaires étrangères et Zhong Shan Vice-ministre chinois du commerce.
En annexe de cet accord figure aussi un protocole concernant la fourniture de matériel pour la police nationale et un projet d’appui à une station de recherche agronomique, à Mont Hagen (province des hauts Plateaux).

Toujours en appui aux polices mélanésiennes, une autre délégation chinoise, fin janvier 2013, lors d’une visite dans la capitale vanuatane Port-Vila, a annoncé son intention de consacrer 115 millions de Vatu (950.000 euros) à la police nationale de Vanuatu.
Cette aide comprendrait, entre autres, un camion de pompiers et une ambulance.
Une autre délégation chinoise, de passage mi-janvier 2013, annonçait pour sa part une enveloppe plus générale de l’ordre de 900 millions de Vatu (7,5 millions d’euros).
Dans la lise de projets censés être financés par Pékin à Vanuatu, figure en bonne place un projet de centre de conventions, qui serait construit à côté de l’actuel complexe parlementaire de l’archipel (également don de la Chine au début des années 1990).

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 26 Juin 2013 à 05:51 | Lu 342 fois