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Le CESC est favorable au projet de réforme réglementaire sur les paquebots de croisières

Les membres du Conseil économique, social et culturel se sont réunis en session plénière pour statuer sur le projet de ‘loi du pays’ portant réglementation applicable aux paquebots effectuant des croisières touristiques en Polynésie française


Parmi les personnalités présentes, le ministre Steeve Hamblin et Dick BAILEY
Parmi les personnalités présentes, le ministre Steeve Hamblin et Dick BAILEY
Résultant de l’analyse de la commission « économie », le projet d’avis a été rapporté par messieurs Jean TAMA et Mahinui TEMARII.

Le ministre du tourisme, monsieur Steeve HAMBLIN, à assisté aux débats et pris note des préconisations de la société civile sur ce projet de réforme réglementaire sur lequel il fonde beaucoup d’espoir pour attirer de nouveaux navires de croisière.


Les rapporteurs (de droite à gauche) : Mahinui TEMARII et Jean TAMA
Les rapporteurs (de droite à gauche) : Mahinui TEMARII et Jean TAMA
Outre la régression progressive des croisières transpacifique faisant escale en Polynésie, les navires de croisières basés dans nos îles ont quitté nos eaux au fil des ans (Tahitian Princess, Pacific Princess, Windsong, Star Flyer…). Ainsi, le tourisme de croisière polynésien a accusé un effondrement de la fréquentation touristique de –30.5 % entre 2008 et 2009.

La flotte de navires de croisière basés en Polynésie se compose aujourd’hui d’une seule unité de moyenne capacité, le Paul GAUGUIN avec ses 160 cabines, de trois unités de petite capacité, le Tu Moana et le Tia Moana disposant de 20 cabines chacun et le Haumana de 19 cabines. À ceux-là, il faut ajouter le cargo mixte Aranui III qui offre 86 cabines de croisière.

Le tourisme de croisière avait généré en 2005 pas moins de 10 milliards de recettes touristiques, soit 24% des recettes touristiques globales. Le CESC déplore l’absence de bilan récent sur cette activité qui représente aujourd’hui 20% de la fréquentation touristique internationale.

D’après les compagnies de croisières, la fuite des navires vers d’autres cieux s’expliquerait par un manque d’infrastructures d’accueil, le manque d’animations, et plus particulièrement une réglementation et des procédures trop complexes.



L’avis a ainsi été adopté par 26 voix pour, 3 contre et 6 abstentions.
L’avis a ainsi été adopté par 26 voix pour, 3 contre et 6 abstentions.
Le projet de texte en l’état répond globalement à l’objectif de simplification recherché mais mérite encore quelques efforts, notamment dans la rédaction d’un texte unique consolidant toutes les normes relatives à la croisière (hygiène, sécurité, fiscalité…), et dans les barèmes de la nouvelle redevance créée en remplacement de la taxe sur l’activité de croisière et la redevance de promotion touristique.

Alors qu’aucune pression fiscale n’était exercée sur les croisières internationales, la nouvelle redevance pour le développement de la croisière (RDC) leur sera appliquée. Les taxes actuelles rapportent au Pays 70 millions de francs CFP par an. La nouvelle taxe rapporterait 112 millions et coûterait au maximum 500 francs par passager et par escale aux compagnies.

Les taxes actuellement en vigueur sont affectées au budget de promotion du GIE Tahiti Tourisme. La RDC sera par contre affectée sur un compte spécial qui, outre la promotion, financerait également les aménagements des sites. Alors que le projet de texte renvoie à une délibération le soin de créer et de fixer les missions du compte d’affectation, le CESC déplore qu’aucun projet n’ait été communiqué sur ce point.

L’institution regrette qu’aucune prospective n’ait pu établir combien cette taxe va rapporter, quand les premiers effets de cette réforme se feront sentir, quelles seront les premières actions financées et dans quelles îles.

Le CESC se félicite de la suppression des systèmes de conventionnement, de conditionnement, et d’exonération, qui va vers la simplification recherchée par les opérateurs de croisière, notamment sur la durée conventionnelle d’activité du navire.

L’élaboration d’un schéma directeur sur 5, 10 ou 15 ans constituerait un outil important en terme de prospective. Le tourisme de croisière est un secteur très concurrentiel qui a besoin de liberté, mais son développement doit être prévu et encadré par un schéma directeur.

Ainsi, pour juger de l’efficacité de cette réforme, le CESC souhaite qu’un bilan du nouveau dispositif soit réalisé au bout de 2 ans d’application.

Par ailleurs, le CESC remarque que l’aspect environnemental doit être pris en compte dans le développement de cette filière. Il est préconisé que les touristes puissent disposer d’une assurance, permettant ainsi à la Caisse de Prévoyance Sociale de s’exonérer de la prise en charge des dépenses liées aux accidents et maladies des croisiéristes survenant pendant leur séjour en Polynésie française.

La mise en place d’une « zone Pacifique » de croisière, à l’instar d’une zone Caraïbes ou Méditerranée par exemple, doit être étudiée.

En conclusion, le CESC estime que ce texte constitue une première étape pour améliorer les conditions de développement durable et équilibré du tourisme de croisière en Polynésie française. Il enjoint néanmoins le gouvernement à accompagner ce projet d’un schéma directeur du développement du tourisme de croisière en Polynésie française.

En conséquence, le CESC émet un avis favorable au projet de « loi du pays » qui lui a été soumis, sous les réserves ci-dessus évoquées, et avec obligation que les producteurs et artisans locaux bénéficient directement des retombées de cette activité.

L’avis a ainsi été adopté par 26 voix pour, 3 contre et 6 abstentions.

Rédigé par communiqué du CESC le Mardi 20 Juillet 2010 à 20:58 | Lu 467 fois