Tahiti, le 24 février 2025 – C'est décidé. Après avoir envisagé le “dernier vendredi du mois de novembre” comme jour férié pour célébrer Matari'i en remplacement de la fête de l'autonomie du 29 juin, le gouvernement a finalement fait marche arrière. Dans un texte déposé à l'assemblée, il est revenu sur son idée première de fixer cette fête de la saison de l'abondance au 20 novembre, à partir de 2026. Les partenaires sociaux ont ainsi un an pour renégocier leurs conventions collectives.
Une fois n'est pas coutume, l'avis du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a visiblement été pris en compte par le gouvernement qui a revu sa copie en conséquence. Le 23 décembre dernier en effet, les représentants de la société civile émettaient un avis hybride sur un projet de loi du Pays modifiant la liste des jours fériés fixée par le code du travail. Un texte qui visait à supprimer le 29 juin comme jour férié, pour le remplacer par une date flottante, “le dernier vendredi du mois de novembre”.
Exit la fête de l'autonomie jugée trop politique, pour faire place à une célébration plus culturelle. Sur le papier du moins. Car si les membres du Cesec ont été unanimement favorables au “principe de consacrer la journée du 20 novembre pour la célébration de Matari'i – fête de l'abondance en tant qu'événement culturel majeur”, ils l'étaient beaucoup moins concernant la suppression du 29 juin, estimant la démarche du gouvernement Brotherson “purement politique”.
Toujours 13 jours fériés dans le calendrier
Sur le fond, ils se sont surtout opposés à ce que cette date soit flottante, car elle venait empiéter sur le “Black Friday” et aurait eu un impact économique négatif pour les entreprises. Non seulement elles auraient été obligées de faire travailler leurs salariés ce jour-là, engendrant ainsi un coût supplémentaire, mais elles auraient aussi dû faire face à un risque d'absentéisme plus important le samedi.
Retour à la case départ donc pour le gouvernement avec ce nouveau projet de loi du Pays qui fixe, comme envisagé dès le début par l'ancienne vice-présidente Éliane Tevahitua, la date du 20 novembre comme jour férié en lieu et place du 29 juin. Pas question d'en supprimer, mais pas question non plus d'en rajouter. Le calendrier polynésien aura ainsi toujours 13 jours fériés.
Mais pas tout de suite. Il faudra attendre 2026. Là encore, la nouvelle mouture du texte répond à la demande du Cesec qui avait préconisé “un calendrier de transition” pour que syndicats de patrons et de salariés puissent renégocier leurs conventions collectives. En effet, s'il n'y a pas de souci pour le secteur public puisque c'est un arrêté du conseil des ministres qui modifiera la liste des jours fériés, pour le privé, c'est plus compliqué. Mis à part le 1er mai qui est le seul jour reconnu comme férié, chômé et payé par le code du travail, tous les autres relèvent des conventions collectives propres à des secteurs d'activité différents. Et il y a aussi des particularités.
Un an pour renégocier les conventions collectives
Pour certains secteurs comme les banques, les assurances ou encore le personnel non enseignant des écoles catholiques et protestantes, le remplacement du jour férié se fera automatiquement dès promulgation de ce projet de loi du Pays. Pour d'autres (entreprises de nettoyage, de stockage, de conditionnement et distribution des hydrocarbures, manutention aéroportuaire, presse, imprimerie, transport aérien), il va falloir réviser les conventions collectives. Et le patron de la CPME a déjà pris les devants. “Pour le nettoyage, on a déjà lancé la procédure et envoyé les courriers. Ça prend au moins six mois, on est obligés”, nous a ainsi confié Christophe Plée ce lundi.
Du côté des salariés, les organisations syndicales craignent toujours que ce texte les mette “dos à dos” avec le patronat, comme l'avaient relevé Lucie Tiffenat (Otahi) et Patrick Galenon (CTSP-FO) au Cesec. “On se fait des problèmes pour rien”, dit-il. “On va s'arranger mais il y a quand même plus urgent à faire”, a-t-il réagi ce lundi, nous expliquant qu'instaurer un nouveau jour férié ne devrait logiquement pas poser de problème, mais en supprimer un à la place risque de ne pas être si simple à faire accepter.
Quoi qu'il en soit, le texte sera étudié en commission ce jeudi à l'assemblée avant d'être examiné et adopté a priori en mars prochain en session extraordinaire. Et il laisse une “année transitoire” aux partenaires sociaux pour renégocier leurs conventions collectives d'ici le 1er janvier 2026.
Une fois n'est pas coutume, l'avis du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a visiblement été pris en compte par le gouvernement qui a revu sa copie en conséquence. Le 23 décembre dernier en effet, les représentants de la société civile émettaient un avis hybride sur un projet de loi du Pays modifiant la liste des jours fériés fixée par le code du travail. Un texte qui visait à supprimer le 29 juin comme jour férié, pour le remplacer par une date flottante, “le dernier vendredi du mois de novembre”.
Exit la fête de l'autonomie jugée trop politique, pour faire place à une célébration plus culturelle. Sur le papier du moins. Car si les membres du Cesec ont été unanimement favorables au “principe de consacrer la journée du 20 novembre pour la célébration de Matari'i – fête de l'abondance en tant qu'événement culturel majeur”, ils l'étaient beaucoup moins concernant la suppression du 29 juin, estimant la démarche du gouvernement Brotherson “purement politique”.
Toujours 13 jours fériés dans le calendrier
Sur le fond, ils se sont surtout opposés à ce que cette date soit flottante, car elle venait empiéter sur le “Black Friday” et aurait eu un impact économique négatif pour les entreprises. Non seulement elles auraient été obligées de faire travailler leurs salariés ce jour-là, engendrant ainsi un coût supplémentaire, mais elles auraient aussi dû faire face à un risque d'absentéisme plus important le samedi.
Retour à la case départ donc pour le gouvernement avec ce nouveau projet de loi du Pays qui fixe, comme envisagé dès le début par l'ancienne vice-présidente Éliane Tevahitua, la date du 20 novembre comme jour férié en lieu et place du 29 juin. Pas question d'en supprimer, mais pas question non plus d'en rajouter. Le calendrier polynésien aura ainsi toujours 13 jours fériés.
Mais pas tout de suite. Il faudra attendre 2026. Là encore, la nouvelle mouture du texte répond à la demande du Cesec qui avait préconisé “un calendrier de transition” pour que syndicats de patrons et de salariés puissent renégocier leurs conventions collectives. En effet, s'il n'y a pas de souci pour le secteur public puisque c'est un arrêté du conseil des ministres qui modifiera la liste des jours fériés, pour le privé, c'est plus compliqué. Mis à part le 1er mai qui est le seul jour reconnu comme férié, chômé et payé par le code du travail, tous les autres relèvent des conventions collectives propres à des secteurs d'activité différents. Et il y a aussi des particularités.
Un an pour renégocier les conventions collectives
Pour certains secteurs comme les banques, les assurances ou encore le personnel non enseignant des écoles catholiques et protestantes, le remplacement du jour férié se fera automatiquement dès promulgation de ce projet de loi du Pays. Pour d'autres (entreprises de nettoyage, de stockage, de conditionnement et distribution des hydrocarbures, manutention aéroportuaire, presse, imprimerie, transport aérien), il va falloir réviser les conventions collectives. Et le patron de la CPME a déjà pris les devants. “Pour le nettoyage, on a déjà lancé la procédure et envoyé les courriers. Ça prend au moins six mois, on est obligés”, nous a ainsi confié Christophe Plée ce lundi.
Du côté des salariés, les organisations syndicales craignent toujours que ce texte les mette “dos à dos” avec le patronat, comme l'avaient relevé Lucie Tiffenat (Otahi) et Patrick Galenon (CTSP-FO) au Cesec. “On se fait des problèmes pour rien”, dit-il. “On va s'arranger mais il y a quand même plus urgent à faire”, a-t-il réagi ce lundi, nous expliquant qu'instaurer un nouveau jour férié ne devrait logiquement pas poser de problème, mais en supprimer un à la place risque de ne pas être si simple à faire accepter.
Quoi qu'il en soit, le texte sera étudié en commission ce jeudi à l'assemblée avant d'être examiné et adopté a priori en mars prochain en session extraordinaire. Et il laisse une “année transitoire” aux partenaires sociaux pour renégocier leurs conventions collectives d'ici le 1er janvier 2026.