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La vie d’Henri Hiro à TFTN


Tahiti, le 5 mars 2024 - Pour le 80e anniversaire du défunt Henri Hiro, la Maison de la culture célèbre tout au long de l'année cette figure polynésienne incontournable. Ce samedi, une exposition retraçant sa vie, ses luttes et ses œuvres a ouvert ses portes dans la salle Muriāvai de TFTN. L'exposition Henri Hiro : fou ou visionnaire restera ouverte jusqu'au 9 mars.
 
Henri Hiro : fou ou visionnaire ? Encore faut-il visiter l'exposition, qui a lieu jusqu’au 9 mars dans la salle Muriāvai de la Maison de la culture, pour se faire une idée. Ce qui est sûr, c'est qu'il était quelqu'un de passionné. Assez pour que son passage sur terre marque de son empreinte, de manière indélébile, la Polynésie tout entière. Son épouse Do Carlson témoignait d'ailleurs : “Tout ce qu'Henri écrivait et disait, il le vivait”.
 
À l'occasion de ce qui aurait été l'année de ses 80 ans, la Maison de la culture a choisi d'honorer sa mémoire tout au long de l'année. Cette exposition s’inscrit dans cette série d’hommages, pour retracer la vie pleine et dévouée qu'a menée Henri Hiro, au service de la culture de sa très chère Polynésie.
 
Cette célébration vise à honorer son œuvre, sa pensée et la philosophie qu'il a instillée, une source d'inspiration constante pour les générations actuelles”, déclarait TFTN dans un communiqué de presse. Tirée du livre Le héros polynésien de Jean-Marc Pambrun, l’exposition propose plusieurs photos, archives et enregistrements audio inédits, accessibles via des QR codes afin de retracer sa vie “côté familial, politique, artistique, social, culturel et cinématographique”.
 
Une vie bien remplie
 
Il faut dire qu'il y a matière à exposer, quand on constate la vie du monsieur. Car Henri Hiro a porté plusieurs casquettes dans son épopée terrienne. Mais qu'il ait été directeur de Te Fare Tauhiti Nui, du département recherche et création de l'Office territorial d'action culturelle (Otac), poète dramaturge ou cinéaste, “le héros polynésien” n'a toujours eu qu'un but : défendre les intérêts de la Polynésie et faire briller la culture de son Fenua.
 
C'était l'objet de sa lettre ouverte au ministre de la Défense Yvon Bourges, ou encore celle adressée à Paul Dijoud au sujet des essais nucléaires en Polynésie qu'il titrera “Je ne comprendrai jamais”. Mais aussi de ses pièces de théâtre, puis de ses films comme Ariipaea vahine qui ont marqué la naissance du cinéma polynésien ; ou encore de ses nombreux poèmes comme son préféré Oihanu e, dit “le dieu de la culture” dans sa traduction. Leur point commun, défendre la terre qui l'a vu naître dans un contexte colonial et affirmer l'identité des Polynésiens afin d'insuffler un renouveau culturel.
 
Mettre la Polynésie au 1er plan
 
Cette mission, il l'aura réussie avec brio car la culture polynésienne lui doit beaucoup aujourd'hui. “Il voulait qu'on apprenne la vie sur notre terre : celle qui nous nourrit, celle qui donne la vie”, témoignait sa fille Hitihiti-I-Te-Marama-Tea Hiro alors que la famille Hiro était partie s'exiler à Huahine. Henri Hiro était un Mā'ohi libre et indépendant, et prêchait sa philosophie à qui voulait bien l'entendre. Cette dernière a été entendue. L'exposition d'aujourd'hui serait donc une manière de dire que même s'il n'est plus présent physiquement, son héritage, lui, demeure.

Poème extrait du recueil d’Henri Hiro “Message poétique”, “Pehepehe i tau nunaa”

Qu'en sera-t-il ?
Ceci est une prière !
Oh, l'amour de mon pays,
dont le flot sans relâche a baigné ma jeunesse
en son âge le plus tendre !
Qu'il joigne encore mon corps tout mortel,
Et vive cet amour !
Vive ! Vive ! Vive encore et toujours !
Qu'il vive et abreuve ma terre natale,
Pour que fleurissent en leur essaim
Les enfants de ce sol,
enfants de mon pays.
 
E aha atu ra ?
Eiaha na pai !
Te here o to u aia i tavai ia u mai te hii mai i apiti
mai i to u nei tino tahuti.
E, ia vai a, e ia vai a !
E, ia vai a, e ia vai noa atu a !
Ei para haamaitai i to u aia tumu,
ia ruperupe, e ia hotu te huaai,
no to u nei aia.
 
 
 
 

Rédigé par Tom Larcher le Mercredi 6 Mars 2024 à 09:23 | Lu 1818 fois