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"La sieste, un allié santé", par le docteur Frédéric Précloux, chiropracteur à Papeete


"La sieste, un allié santé", par le docteur Frédéric Précloux, chiropracteur à Papeete
Pr Frédéric PRÉCLOUX, D.C.(Doctor of Chiropractic) Chiropracteur diplômé de Los Angeles (1986) exerçant au Centre Polynésien de Réhabilitation Vertébrale

De tradition latine, la sieste constitue un moment privilégié de repos pendant l’après-midi, elle représente une coupure dans la journée qui est pour beaucoup synonyme de bien être. Cependant, la sieste est-elle une bonne chose pour les adultes, et que se passe t-il réellement au niveau du système nerveux au moment où on la pratique ?

* Les séniors sont souvent des adeptes de la sieste.
Au moment de la retraite, le temps libre au quotidien n’étant plus chronométré, près de la moitié des séniors renouent avec la sieste : 3 à 6 fois par semaines pendant 28 minutes en moyenne (la durée idéale de sieste recommandée par les spécialistes étant de 20 minutes).
Le besoin de sieste est un besoin physiologique qui existe dès l’enfance et qui revient avec l’âge. A partir de 50 ans, le nombre de siestes par semaine augmente, allant de 3 entre 50 et 60 ans, à 6 siestes après 80 ans.

* Chez l’adulte
Toute personne travaillant dans un bureau, par définition lieu de stress, vous dirait que si l’on organisait des siestes sur le lieu de travail, cela relèverait du rêve…
Le mot sieste vient du latin « sixta », qui signifie « la sixième heure du jour » et qui désigne en fait l’heure de midi chez les Romains.

- Définition : la sieste représente le repos accompagné ou non de sommeil, qui suit le repas de midi. Le simple fait de s’allonger quelques instants en cours de journée peut être considéré comme une sieste, et donc comme un acte réparateur.

- Bénéfices : la sieste réduit le stress, améliore la mémoire et la concentration, en bref elle accroit les performances.
Faire une sieste de quelques minutes permet de recharger nos batteries, pour rester dynamiques et efficaces, plutôt que diminués et ronchons. D’ailleurs, les personnes à l’emploi du temps hyperchargé, utilisent fréquemment la sieste pour pouvoir réduire leur temps de sommeil de nuit. En effet, pratiquer la sieste peut nous faire gagner jusqu’à 2 heures de sommeil par nuit.



* Mais qu’en est il au niveau de notre système nerveux pendant une sieste ?
Réfléchissons ensemble : A partir du moment ou nous nous levons, jusqu’au moment où nous nous couchons (soit pendant 16 heures environ), notre colonne vertébrale est placée en position verticale. Or, il faut savoir qu’entre chacune de nos vertèbres existe un coussinet-amortisseur que l’on appelle disque intervertébral. Ce disque s’avère constitué principalement de tissu fibreux entourant un matériel gélatineux, et, une bonne partie de ce gel est en fait de l’eau. Donc pendant 16 heures, tout le poids du haut du corps va imprimer sur l’ensemble des disques intervertébraux une force permanente verticale du haut vers le bas. Les disques vont donc perdre une partie de leur contenu en eau, à cause de cette pression régulière et ininterrompue. A cet égard, il est connu que tout individu mesuré sous une toise, sera de plus petite taille le soir par rapport au matin du même jour ! Et c’est en mi-journée que les effets de ce tassement vont commencer à se faire sentir, sous la forme du fameux coup de barre post-déjeuner.

* Mais comment une pression sur les disques peut elle entrainer une fatigue ?
Il ne faut pas oublier qu’à l’intérieur de notre colonne vertébrale se trouve notre moelle épinière. Cette dernière étant la partie du système nerveux central directement reliée au cerveau. La moelle épinière possède il est vrai une réelle souplesse, mais lorsque les disques ont déjà bien entamé leur perte en eau, la colonne vertébrale a perdu de sa hauteur. En conséquence, la moelle épinière subit de subtils phénomènes d’ondulation (c’est à dire des micro-plis) qui vont légèrement perturber la circulation des informations de notre cerveau vers notre moelle épinière, puis de celle-ci vers l’ensemble des nerfs du corps. C’est l’exemple du tuyau d’arrosage plié ; la personne qui arrose ne peut pas profiter de toute la pression à laquelle elle est en droit de s’attendre. Mais, lorsqu’elle va redresser le tuyau, elle va de nouveau bénéficier de toute la puissance potentielle.
La prochaine fois que vous allez vous allonger en position horizontale pour une sieste bien méritée, vous permettrez à votre colonne vertébrale de ne plus subir cette compression mécanique verticale néfaste. Vos vertèbres auront alors la possibilité de s’entrouvrir les unes par rapport aux autres, et vos disques pourront réintégrer l’eau qu’ils auront perdu. Au bout de 20 minutes, votre colonne vertébrale sera décompressée, votre système nerveux se trouvera décomprimé, et c’est ce qui expliquera ce regain d’énergie tant espéré. Vous vous sentirez prêt pour un nouveau départ, alors que votre entourage montrera déjà des signes de fatigue ou d’énervement…

Tous les spécialistes de la colonne vertébrale l’affirment ; non seulement la sieste est une excellente habitude à développer puisqu’elle recharge nos batteries naturellement et efficacement, mais elle va permettre aussi sur le long terme de ralentir l’usure mécanique de notre colonne vertébrale. Pour ne rien négliger, avouez qu’une bonne sieste c’est toujours agréable, et en prime, ça ne coûte rien. Alors qu’attendez vous ? Jetez-vous sur votre lit, et profitez de la position horizontale. Il est même permis d’abuser de la sieste sans modération, qu’elle soit d’ailleurs réparatrice ou coquine… Alors à bon entendeur : Salut !



Tel : 42 23 30 - Immeuble Tinirouru, 1er étage-gauche
Website : chiropratiquedoucetahiti.pf

Rédigé par Frédéric Précloux le Jeudi 28 Février 2013 à 11:38 | Lu 1839 fois