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La pastèque veut vivre sous serre à Huahine


Huahine, le 16 décembre 2020 - Un projet pilote de culture de pastèques sous serre s'avère prometteur. Trois mois à peine après la fin de l'installation du bâtiment de 300 m2 de Fouché et Gabrielle Atae, les fruits sont déjà de bonne taille ; le tout sans aucun pesticide. La première récolte est prévue fin janvier.

Serge Amiot, le patron de la Direction de l'agriculture (DAG) aux Îles Sous-le-Vent, a effectué la traversée Raiatea-Huahine vendredi dernier pour se rendre compte de visu de l'avancement du projet pilote largement financé par le Pays. Fouché et Gabrielle Atae possèdent des hectares de plantations à Maeva, non loin de l'aéroport, et y avaient planté des pastèques avec la méthode dite "en agriculture raisonnée". Il y a trois mois, l'agriculteur a construit un bâtiment de 300 m2 pour la culture sous serre. Il peut maintenant comparer ces deux modes de plantation.
Dans le premier cas, il s'agit d'une feuille de polyane au sol avec des trous pour les plants, mais aussi beaucoup de pesticides contre les insectes ravageurs, le tout étant tributaire de la météo puisque trop de pluie ravage les graines en pousse. Dans le second, sous la serre, les contraintes sont moindres puisque l'arrosage est calibré selon les besoins des plantes et surtout plus besoin de pesticides, donc moins de coûts et moins de pollution pour l'homme et la nature. Les premiers résultats se traduisent par une bonne taille des semis plantés sous serre, quand ceux à l'extérieur sont à peine sortis de terre.
Si pour l'heure le couple d'agriculteurs utilise encore des engrais chimiques, prochainement, poussés par le chef de la DAG, ils arroseront leurs plants avec de l'engrais bio. Et peuvent déjà compter sur les abeilles issues de la ruche située à proximité. Ils ont aussi profité des aides du Pays pour installer quelques panneaux solaires afin d'alimenter, à moindre coût, les pompes d'arrosage et les pulvérisateurs. Tous ces systèmes vont considérablement les soulager au quotidien.
 
Le ministre de l'Agriculture, Tearii Alpha, entend bien développer ce secteur et faire des Raromatai le deuxième grenier du fenua.

Une serre subventionnée à améliorer
Il reste un détail à améliorer sur ce bâtiment de 10 x 30 m : des ouvertures latérales pour que les abeilles ne restent pas prisonnières de la toile plastique. Cela se fait déjà à Tahiti. Le projet semble tellement prometteur que Fouché Atae envisage d'abandonner la culture raisonnée pour la remplacer par des serres. Le coût d'une serre est de 2,4 millions Fcfp, financés à 50 % par le Pays. Dans le cadre de ce projet pilote, l'agriculteur n'a rien eu à débourser.

Rédigé par JPM le Mercredi 16 Décembre 2020 à 10:00 | Lu 1903 fois