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La nourrice dont le pitbull avait attaqué un enfant condamnée à trois mois de prison avec sursis


(Photo d'illustration). La nounou n'a respecté aucune des dispositions de la réglementation en vigueur sur les chiens dangereux de catégorie 1. Le pitbull n'était pas déclaré, n'avait pas de vaccination à jour, n'était pas stérilisé.
(Photo d'illustration). La nounou n'a respecté aucune des dispositions de la réglementation en vigueur sur les chiens dangereux de catégorie 1. Le pitbull n'était pas déclaré, n'avait pas de vaccination à jour, n'était pas stérilisé.
PAPEETE, le 22 septembre 2015. En décembre 2014, un enfant de trois ans, gardé au domicile de sa nourrice, avait été férocement mordu à la tête par le chien de sa nounou à Paea. Elle a été condamnée à trois mois de prison avec sursis.

"Pour nous c'est un accident. Notre fils va bien. Il ne fait pas de cauchemar et n'a pas peur des chiens". A la barre du tribunal, les parents de l'enfant sévèrement mordu à l'arrière de la tête par le pitbull de la nounou ne se portent pas partie civile. Ils n'en veulent pas à la celle qui a gardé leurs jumeaux jusqu'à ce qu'ils aient quatre ans, c'est-à-dire même après les faits. Ce matin de décembre 2014, les jumeaux sont dans le jardin avec les deux enfants de la nourrice, âgés de 5 et 8 ans. Ils jouent dans la cour dans laquelle évolue également le chien pitbull de la maison que l'on vient de nourrir. Il n'a pas été remis dans son enclos.

Puis surviennent les cris, le chien a attrapé un des enfants à la tête, au-dessus de l'oreille droite et ne lâche pas prise. Il faudra le frapper pour qu'il finisse par laisser libérer l'enfant de ses crocs. Le pitbull âgé de 8 ans et qui n'avait jamais fait montre d'agressivité jusque-là est euthanasié le jour même dans une clinique vétérinaire. L'expertise médicale de l'enfant fait état de "blessures de gravité modérées", la plaie est toutefois longue de 14 cm et dans l'épaisseur, la boîte crânienne de l'enfant est visible. Neuf mois plus tard, la cicatrice n'est pas encore "consolidée".

A l'audience, la nounou éponge ses larmes dans un pareo en répondant aux questions de la présidente du tribunal. Elle n'a pas vu ce qui s'était passé : elle était sur la terrasse à une dizaine de mètres lorsque le chien a attaqué l'enfant. Y-a-t-il eu des coups de pieds comme le suggère son avocat ? Nul ne le sait et la question n'est pas vraiment là.

Le problème, c'est qu'en étant propriétaire d'un chien dangereux de catégorie 1, la nounou n'a respecté aucune des dispositions de la réglementation. Le pitbull n'était pas déclaré, n'avait pas de vaccination à jour, n'était pas stérilisé. "Ce n'est pas ce que l'on peut appeler un accident malheureux. Ce n'est pas un pot de fleurs qui est tombé sur la tête de l'enfant. Ces chiens sont dangereux, c'est bien pour cela qu'on doit les stériliser, qu'on a fixé des règles. On vise l'anéantissement de la race. Il faudrait que cela pénètre enfin les consciences" expose le procureur de la République. Même si ce pitbull était considéré comme un membre de la famille, même s'il n'a pas été élevé pour agresser, il reste un chien d'attaque avec des réflexes parfois incontrôlables.

"Elle a été imprudente" reconnaît Me Aureille, l'avocat de la défense. Négligente aussi de ses obligations parce que "les soins vétérinaires c'est cher". La leçon a été bien comprise depuis. La prévenue n'a plus de chien et n'exerce plus son activité de nourrice familiale. Le tribunal l'a condamné à trois mois de prison avec sursis et d'une amende de 20 000 Fcfp. Elle a également l'obligation de rembourser à la CPS les soins avancés pour les frais chirurgicaux de l'enfant. Soit un total de 1,2 million de Fcfp.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 22 Septembre 2015 à 17:37 | Lu 2617 fois