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La nécessité de réquisitions “très sévères”


Tahiti, le 3 octobre 2025 - Lors des deux audiences solennelles d’installation de nouveaux magistrats qui s’est déroulée vendredi matin au palais de justice de Papeete, le procureur général, Frédéric Benet-Chambellan, a invoqué la “nécessité pour chaque magistrat du ministère public de réquisitions d’audience très sévères” face à “tous les comportements criminels ou délictuels qui déstabilisent profondément la société polynésienne”.
 
C’est dans une salle d’audience entièrement rénovée que les nouveaux magistrats du tribunal de première instance et de la cour d’appel de Papeete ont été installés vendredi matin en présence, notamment, du haut-commissaire de la République, Alexandre Rochatte, de la vice-présidente du Pays, Chantal Galenon, du commandant de la gendarmerie pour la Polynésie, le colonel Stéphane Brunet, et du général de corps d’armée Poty, commandant de la gendarmerie d’outre-mer.
 
Lors de la première audience consacrée à l’installation de nouveaux magistrats à la cour d’appel, la première présidente, Gwenola Joly-Coz, a rappelé qu’un observatoire des violences faites aux femmes a récemment été créé, en “coopération étroite” avec le Pays, afin de “travailler sur les données et fabriquer des chiffres inédits” au Fenua. “Au pénal, nous avons étudié les jugements correctionnels et les arrêts criminels, pour compter les femmes tuées, les enfants battus et les familles brisées. Nous avons constaté les modes opératoires des violents conjugaux – coups de poing, coups de pied – avec tous les objets de la vie courante : bâtons, clés, morceaux de bois, vaisselle.” La haute magistrate a également indiqué que les chiffres et données seront rendus publics le 18 novembre.
 
Une “crédibilité à défendre”
 
Le procureur général près la cour d’appel, Frédéric Benet-Chambellan, a ensuite pris la parole pour évoquer la politique pénale du ministère public et la “nécessité” pour ses membres de prendre de “sévères” réquisitions car “nous avons une crédibilité à défendre”. “Il ne s’agit pas de complaisance ou de démagogie mais de garantir à nos concitoyens et aux victimes, dans l’impartialité qui nous incombe explicitement depuis une loi de juillet 2013, que le crime ne paie jamais, mais qu’il se paie au prix fort pour les auteurs.”
 

Alors qu’une affaire récemment jugée par le tribunal correctionnel avait permis de démontrer que des dizaines de millions de francs issus de la drogue avaient été blanchis via des entreprises locales, le procureur général a assuré que le ministère public menait une “lutte implacable” contre le trafic de stupéfiants, “y compris contre ce qui l’alimente ou le facilite, à commencer par le blanchiment et l’utilisation illégale du numéraire dans l’économie locale”.

Les nouveaux magistrats

Cour d’appel :
  • Clélia Prieur, conseillère
  • Marion Vinault, vice-procureure placée
  • Carounagarane Ady, directeur du greffe de la cour d’appel
Tribunal de première instance :
  • Martine Danielou, vice-présidente chargée des fonctions de juge de l’application des peines
  • Michel Soriano, vice-président chargé du service de la section détachée d’Uturoa
  • Stéphanie Pradelle, procureure adjointe
  • Cyril Gory, vice-procureur
  • Myriam Jarry, directrice de greffe du tribunal de première instance

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 3 Octobre 2025 à 16:12 | Lu 2381 fois