Tahiti, le 1er juillet 2025 - Depuis trois ans, la mission “Aller vers”, mise en place par le haut-commissariat, renforce l’accès au dispositif d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, notamment pour les habitants des îles éloignées. En 2024, elle a accompagné 662 nouveaux dossiers.
Créée fin 2021 dans le sillage d’un engagement présidentiel, la mission “Aller vers” poursuit un objectif clair : permettre aux habitants des îles éloignées de la Polynésie française d’accéder, malgré les obstacles géographiques, linguistiques et administratifs, au dispositif d’indemnisation prévu par la loi Morin. Cette loi de 2010 reconnaît un droit à réparation pour les personnes atteintes d’une maladie radio-induite liée aux essais nucléaires français réalisés entre 1966 et 1996.
Rattachée au haut-commissariat, la mission “Aller vers” se déplace régulièrement sur le terrain pour informer, aider à la constitution des dossiers et transmettre les demandes au Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), basé à Paris.
Faire face aux contraintes logistiques
Entre 2022 et 2024, les agents de la mission ont ainsi visité 45 îles ou communes réparties sur les cinq archipels. En 2024, les actions ont particulièrement ciblé les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, peu couvertes les années précédentes. Ces déplacements permettent de contourner les difficultés logistiques rencontrées par les habitants, notamment l’absence de liaisons aériennes ou maritimes régulières, les frais de transport élevés et l’éloignement des services administratifs centralisés à Tahiti.
En trois ans, plus de 1 500 personnes ont été rencontrées dans les archipels. L’accompagnement va de la simple information à la prise en charge complète du dossier, avec procuration du demandeur. Le médecin de la mission établit également les certificats médicaux exigés par le Civen.
Plus de dossiers complétés en 2024
L’année 2024 a marqué une accélération notable de l’activité. Le nombre de dossiers complets transmis au Civen est passé de 254 en 2023 à 462 en 2024, soit une hausse de 81 %. En tout, depuis 2022, plus de 1 955 dossiers ont été ouverts auprès de la mission. Environ 95 % d’entre eux ont été transmis ou sont en voie de l’être. Seule une poignée a été abandonnée ou remise au demandeur sans suite, notamment en cas d’inéligibilité manifeste.
Le profil des demandeurs montre une légère évolution : la part des victimes directes, par rapport à celle des ayants droit, progresse régulièrement et représentait 53 % des dossiers en 2024, contre 39 % en 2022. Les femmes sont également majoritaires parmi les personnes accompagnées (60 % en 2024).
Plus de dossiers, moins de reconnaissance
La mission du haut-commissariat constitue aujourd’hui l’un des principaux vecteurs d’entrée dans le dispositif d’indemnisation. Selon le Civen, plus de la moitié des dossiers polynésiens reçus en 2023 provenait du travail de la mission “Aller vers”.
Cependant, le taux de reconnaissance du statut de victime connaît une baisse en 2024. Il s’établit à 29 % au niveau national, contre 48 % en 2023. Pour les dossiers transmis par la mission “Aller vers”, le taux d’acceptation est de 21 %, en raison notamment de la hausse des dossiers dits “hors décret”, ne remplissant pas les critères fixés par la loi (période, localisation ou pathologie). Si l’on exclut ces dossiers non éligibles, le taux d’acceptation des dossiers accompagnés par la mission remonte à 38 %. En parallèle, l’allongement des délais d’instruction par le Civen reste un facteur contraignant. Fin 2023, la durée moyenne de traitement d’un dossier complet avoisinait les deux ans. Les décisions concernant les dossiers déposés en 2024 sont, pour la plupart, encore en attente.
Des résultats, mais des limites
Malgré ces limites, le rapport d’activité du haut-commissariat souligne l’efficacité du dispositif, qui a permis une hausse significative du nombre de demandes. Le maintien de cette mission au-delà de 2024 reste à confirmer. Si sa présence sur le terrain a permis de combler une part importante du déficit d’accès aux droits dans les zones reculées, son avenir dépendra des moyens alloués par l’État pour pérenniser ce travail de proximité. Selon l’État, la mission continue son travail en 2025, notamment en ayant déjà visité quatre atolls des Tuamotu, deux îles marquisiennes et deux îles des Australes. Ainsi que deux communes des îles du Vent. “Elle continue d’assurer, en plus de ces missions ponctuelles dans les îles ou communes associées, une permanence dans les locaux du haut-commissariat à Papeete, ouverte du lundi au vendredi sans rendez-vous”, écrit également le haut-commissariat, dans un communiqué.
Créée fin 2021 dans le sillage d’un engagement présidentiel, la mission “Aller vers” poursuit un objectif clair : permettre aux habitants des îles éloignées de la Polynésie française d’accéder, malgré les obstacles géographiques, linguistiques et administratifs, au dispositif d’indemnisation prévu par la loi Morin. Cette loi de 2010 reconnaît un droit à réparation pour les personnes atteintes d’une maladie radio-induite liée aux essais nucléaires français réalisés entre 1966 et 1996.
Rattachée au haut-commissariat, la mission “Aller vers” se déplace régulièrement sur le terrain pour informer, aider à la constitution des dossiers et transmettre les demandes au Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), basé à Paris.
Faire face aux contraintes logistiques
Entre 2022 et 2024, les agents de la mission ont ainsi visité 45 îles ou communes réparties sur les cinq archipels. En 2024, les actions ont particulièrement ciblé les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, peu couvertes les années précédentes. Ces déplacements permettent de contourner les difficultés logistiques rencontrées par les habitants, notamment l’absence de liaisons aériennes ou maritimes régulières, les frais de transport élevés et l’éloignement des services administratifs centralisés à Tahiti.
En trois ans, plus de 1 500 personnes ont été rencontrées dans les archipels. L’accompagnement va de la simple information à la prise en charge complète du dossier, avec procuration du demandeur. Le médecin de la mission établit également les certificats médicaux exigés par le Civen.
Plus de dossiers complétés en 2024
L’année 2024 a marqué une accélération notable de l’activité. Le nombre de dossiers complets transmis au Civen est passé de 254 en 2023 à 462 en 2024, soit une hausse de 81 %. En tout, depuis 2022, plus de 1 955 dossiers ont été ouverts auprès de la mission. Environ 95 % d’entre eux ont été transmis ou sont en voie de l’être. Seule une poignée a été abandonnée ou remise au demandeur sans suite, notamment en cas d’inéligibilité manifeste.
Le profil des demandeurs montre une légère évolution : la part des victimes directes, par rapport à celle des ayants droit, progresse régulièrement et représentait 53 % des dossiers en 2024, contre 39 % en 2022. Les femmes sont également majoritaires parmi les personnes accompagnées (60 % en 2024).
Plus de dossiers, moins de reconnaissance
La mission du haut-commissariat constitue aujourd’hui l’un des principaux vecteurs d’entrée dans le dispositif d’indemnisation. Selon le Civen, plus de la moitié des dossiers polynésiens reçus en 2023 provenait du travail de la mission “Aller vers”.
Cependant, le taux de reconnaissance du statut de victime connaît une baisse en 2024. Il s’établit à 29 % au niveau national, contre 48 % en 2023. Pour les dossiers transmis par la mission “Aller vers”, le taux d’acceptation est de 21 %, en raison notamment de la hausse des dossiers dits “hors décret”, ne remplissant pas les critères fixés par la loi (période, localisation ou pathologie). Si l’on exclut ces dossiers non éligibles, le taux d’acceptation des dossiers accompagnés par la mission remonte à 38 %. En parallèle, l’allongement des délais d’instruction par le Civen reste un facteur contraignant. Fin 2023, la durée moyenne de traitement d’un dossier complet avoisinait les deux ans. Les décisions concernant les dossiers déposés en 2024 sont, pour la plupart, encore en attente.
Des résultats, mais des limites
Malgré ces limites, le rapport d’activité du haut-commissariat souligne l’efficacité du dispositif, qui a permis une hausse significative du nombre de demandes. Le maintien de cette mission au-delà de 2024 reste à confirmer. Si sa présence sur le terrain a permis de combler une part importante du déficit d’accès aux droits dans les zones reculées, son avenir dépendra des moyens alloués par l’État pour pérenniser ce travail de proximité. Selon l’État, la mission continue son travail en 2025, notamment en ayant déjà visité quatre atolls des Tuamotu, deux îles marquisiennes et deux îles des Australes. Ainsi que deux communes des îles du Vent. “Elle continue d’assurer, en plus de ces missions ponctuelles dans les îles ou communes associées, une permanence dans les locaux du haut-commissariat à Papeete, ouverte du lundi au vendredi sans rendez-vous”, écrit également le haut-commissariat, dans un communiqué.