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La manifestation pro-palestinienne prévue samedi à Paris aura bien lieu, malgré les inquiétudes


(Photo AFP)
(Photo AFP)
Paris, France, le vendredi 31 mars 2017 - La manifestation pro-palestinienne prévue samedi à Paris aura bien lieu: la préfecture de police a annoncé vendredi qu'elle ne l'interdisait pas, malgré les inquiétudes exprimées notamment par la maire Anne Hidalgo et le Crif, redoutant un rassemblement "antisémite".

Les organisations CAPJPO-EuroPalestine et Droits Devant ont déposé une déclaration de manifestation auprès de la préfecture de police de Paris (PP) pour "célébrer la résistance palestinienne à l'occupation et à la colonisation de l'occupant israélien" et "exiger des sanctions", à 14H00 sur la place du Châtelet.

Dans un communiqué publié vendredi soir, la PP a fait savoir, après un "examen particulièrement attentif" des demandes d'interdiction, qu'elle n'interdisait pas ce rassemblement, tout en reconnaissant les "très vives inquiétudes notamment au sein de la communauté juive".

"La déclaration (de manifestation) qui a été transmise à la préfecture de police ne comporte pas d'éléments d'appels publics et directs au racisme et à l'antisémitisme", a-t-elle expliqué.

De plus, "une menace grave de trouble à l'ordre public ne peut être caractérisée à l'heure actuelle", a-t-elle estimé.

La préfecture a toutefois annoncé "un dispositif renforcé de maintien de l'ordre". Les policiers ont reçu pour consigne de rapporter à la justice les éventuels discours ou écrits qui appelleraient "au boycott de l'Etat d'Israël". "Si des propos ou écrits racistes ou antisémites étaient constatés", des interpellations seraient effectuées, a-t-elle ajouté.

Plus tôt, la maire de Paris Anne Hidalgo avait indiqué avoir écrit vendredi au préfet pour "attirer (sa) vigilance" sur ce rassemblement.

"Quelles que soient les positions de chacun sur le conflit israélo-palestinien, cet appel peut être considéré comme une offense antisémite publique aux juifs parisiens", a écrit la maire PS, évoquant également des risques de "graves troubles à l'ordre public".

Avant elle, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) avait aussi exprimé ses craintes.

"Un collectif appelle samedi à Paris à une manifestation pro-palestinienne, pour la +séparation du Crif et de l'Etat+, pour le +boycott d'Israël+, en un mot, une manifestation potentiellement +antisémite+", a indiqué le directeur du Crif, Robert Ejnes, sur sa page Facebook.

"Mais, à chaque fois le scénario est connu: la manifestation est déclarée en soutien au peuple palestinien puis rapidement des militants appellent au boycott d'Israël, à l'apartheid et, depuis peu, à la +séparation du Crif et de l'Etat+. Pourtant, tous savent que, lorsqu'on dit Crif, ce n'est pas l'institution que l'on vise, mais bien ce qu'elle représente, les Juifs", ajoutait-il.

Mardi, l'élue de Paris et députée LR Nathalie Kosciusko-Morizet avait demandé sur Twitter l'interdiction de la manifestation, en rappelant un vœu en ce sens voté en Conseil de Paris à l'initiative de son groupe.

Mme Kosciusko-Morizet avait en février alerté le préfet de la "multiplication inacceptable des actions de promotion du +boycott+ de l'Etat d'Israël, notamment celles menées par le mouvement BDS".

Ce mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, associé à l'appel pour la manifestation de samedi, milite en faveur d'un boycott économique, culturel mais aussi scientifique d'Israël jusqu'à la fin de l'occupation des Territoires palestiniens.

Rédigé par Amelie David le Vendredi 31 Mars 2017 à 16:32 | Lu 300 fois