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La Réunion: tensions après la mort d'un motard dans une collision avec la police


Saint-Denis de la Réunion, France | AFP | vendredi 16/01/2020 - Des affrontements ont opposé dans la nuit de jeudi à vendredi jeunes et forces de l'ordre dans un quartier populaire de Saint-Denis, sur l'île de la Réunion, après la mort d'un jeune motard suite à une collision avec un véhicule de police la semaine dernière, a-t-on appris de source policière.

La mère du jeune de 18 ans, qui a succombé jeudi à ses blessures, a déposé plainte pour connaître "les raisons exactes du drame". Le parquet a ouvert une enquête et ordonné une autopsie.
L'accident s'est produit au cours de la soirée du 10 janvier dans un quartier limitrophe des Camélias, quartier populaire de Saint-Denis dont le jeune décédé était originaire. Au moment de la collision, une voiture de la brigade anti-criminalité (BAC) remontait une avenue que le deux-roues descendait en sens inverse.
Grièvement blessé à la tête, le motard avait été hospitalisé dans un état désespéré.
Les tensions aux Camélias ont débuté jeudi en début d'après-midi lorsque la nouvelle de sa mort clinique s'est répandue. Elles ont atteint leur paroxysme à la confirmation de son décès en fin de journée.
Des groupes de jeunes ont installé des barrages enflammés dans plusieurs rues. De brefs affrontements ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre qui ont riposté aux jets de pierres par des tirs de grenades lacrymogènes.
Des poubelles et des voitures ont été brûlées. Le calme est revenu en milieu de nuit.
"Nous avons 17 véhicules brûlés sur la voie publique et dans les parkings", a recensé vendredi Eliard Bordier, responsable de la cellule propreté de la commune de Saint-Denis.
Le lendemain de l'accident, le procureur Eric Tuffery avait indiqué qu'il n'y avait pas eu de course poursuite, et que le jeune homme n'avait "pas de casque" et "semblait aller assez vite".
Sur les images d'une caméra située près du lieu de la collision, "on voit bien le véhicule (de police, ndlr) qui se déporte à une vitesse relativement basse", avait indiqué le magistrat. Les policiers ont appliqué "la procédure habituelle dans ce cas, on ne se met pas en travers de la route parce que c'est dangereux, mais on se rapproche de la ligne médiane pour montrer que l'on veut s'intéresser" à la personne, avait-il précisé.
Selon lui, le jeune homme aurait paniqué et "perdu le contrôle du deux-roues".
L'enquête a déterminé que le motard, connu de la justice, circulait sans permis sur une moto avec de fausses plaques d'immatriculation et sous l'emprise de stupéfiants.

le Vendredi 17 Janvier 2020 à 05:44 | Lu 279 fois