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La Polynésie française hôte des Jeux du Pacifique en 2027


Les présidents de fédérations sportives ont assisté, ce vendredi, au grand oral du Comité olympique de Polynésie française, face au Conseil des Jeux du Pacifique.
Les présidents de fédérations sportives ont assisté, ce vendredi, au grand oral du Comité olympique de Polynésie française, face au Conseil des Jeux du Pacifique.
Tahiti, le 5 novembre 2021 – Le Conseil des Jeux du Pacifique a octroyé, ce vendredi, à la Polynésie française l'organisation des Jeux du Pacifique pour 2027, au détriment du Vanuatu. C'est la troisième fois que le Pays organise l'événement après 1971 et 1995. 

Candidate déjà pour l'organisation des Jeux de 2019 et de 2023, mais à chaque fois refoulée, la Polynésie française a vu sa chance tourner vendredi. Le Conseil des Jeux du Pacifique a en effet désigné le fenua comme organisateur des Jeux du Pacifique en 2027, au détriment du Vanuatu. 

“C’est le résultat d'un travail collectif et d'une équipe qui a travaillé dur pendant deux ans”, a indiqué le président du Comité olympique de Polynésie française, Louis Provost, très ému à la sortie du grand oral, où il a défendu en visio-conférence, aux côtés du président du Pays, Edouard Fritch, et le ministre en charge des Sports, Heremoana Maamaatuaiahutapu, le dossier de candidature de la Polynésie française. “J’ai été impressionné par le dossier du Vanuatu notamment sur ce qu'ils avaient promis en matière numéraire. Mais je suis resté droit dans mes bottes (...) le Pays peut être fier de l'unité dont nous avons fait preuve. On est tous sur un même projet et tous sur une même vision”, a ajouté le patron du mouvement sportif polynésien. 

Plus de 22 milliards pour les sites de compétition

Le Pays a donc désormais un peu moins de six ans pour se préparer à un événement qu'il accueillera pour la troisième fois, après 1971 et 1995. Près de 5 000 athlètes, issus de 24 nations du Pacifique sont attendus. Et évidemment la rénovation et la construction de nouveaux équipements sportifs représentent la plus grosse partie du travail à abattre jusqu'en 2027. 

Dans son dossier de candidature, le COPF a ainsi estimé à plus de 22 milliards de Fcfp (22 493 250 000 de Fcfp) les investissements nécessaires pour la rénovation et la construction des équipements sportifs. De Papara à Hitia'a, en passant par Opunohu à Moorea, plus d'une vingtaine d'infrastructures (lire encadré) ont ainsi été retenues pour accueillir les 24 sports du programme ou pour servir de lieu d'entraînement pour les athlètes. 

“On a des chantiers qui sont déjà en cours sur certaines installations et d'autres sont déjà finalisés”, a assuré Louis Provost. “Notre programme est prêt et bouclé”, a expliqué de son côté le ministre en charge des Sports, Heremoana Maamaatuaiahutapu. “D’une part il y a évidemment les rénovations. On va profiter de l'organisation de ces Jeux pour rénover les installations sportives des clubs bâtisseurs, tels que Excelsior, Fei Pi, JT ou encore Dragon. Il y aussi des infrastructures communales comme le stade de Mahina à rénover pour 2027 (...) et la rénovation du stade Pater devrait coûter pas mal d'argent aussi.” 

Le stade Pater qui n'a d'ailleurs pas été retenu pour accueillir les épreuves d'athlétisme. Ces dernières se tiendront sur le tout nouveau complexe sportif de Hitia'a qui a été inauguré en avril dernier. “La piste, avec huit couloirs existe déjà, mais on a souhaité attendre la décision du Conseil des Jeux pour ensuite investir dans une piste en tartan”, a ajouté Heremoana Maamaatuaiahutapu. Une piste d'athlétisme qui devrait voir le jour en 2023. 

Mais l'installation la plus attendue est sans aucun doute, le futur Centre nautique de Papeete, qui sera construit sur l'actuel complexe sportif de Aorai, à Taunoa, avec une livraison annoncée pour 2025. Les coûts des travaux sont estimés aux alentours de 4 milliards de Fcpf. “On en est à la phase de concrétisation du projet pour le Centre aquatique”, a affirmé le ministre. “Mais ces investissements vont se faire sur plusieurs années. Tout ne sera pas dépensé en une fois. On va rénover par exemple certaines salles, que l'année précédant la tenue des Jeux. Mais au-delà de la joie d'avoir décroché l'organisation des Jeux, c'est un peu un cauchemar qui commence aussi pour tout mettre en place pour 2027.” Le compte à rebours est donc lancé. 

28 sites de compétition retenus pour les Jeux

Dans leur dossier de candidature, le Pays et le COPF ont retenu 28 sites pour servir de lieu de compétition et d'entraînement. Aujourd'hui quasiment toutes les infrastructures existent déjà mais nécessitent un bon lifting avant juillet 2027. Ne manque aujourd'hui que deux grosses infrastructures : le Centre aquatique qui sera implanté à Taunoa et le Centre des Congrès, à Outumaoro, qui accueillera les combats de boxe et les épreuves d'haltérophilie. On note par ailleurs que les communes de Papeete et de Pirae accueilleront 13 épreuves, sur les 24 sports prévus au programme.

“Gagner les Jeux en 2027”

“Pourquoi pas essayer de gagner les Jeux en 2027 ? Mais c'est un autre combat”, a déclaré le président du COPF, Louis Provost, à l'issue du grand oral. Un combat qui est malheureusement loin d'être gagné notamment face aux rivaux Calédoniens. En 2019, à l'issue des Jeux de Samoa, les Cagous caracolaient en tête des tableaux des médailles avec 182 breloques, dont 76 en or. Les athlètes du fenua avaient ramené de leur côté 119 médailles, dont 35 du plus beau métal, et pointaient à la quatrième place au tableau des médailles. 

“Nous avons lancé avec le COPF, un programme de développement de la pratique sportive. Le but est de pouvoir repérer jusque dans les îles les plus éloignées les futurs champions”, a expliqué le ministre en charge des Sports, Heremoana Maamaatuaiahutapu. 
Ce programme de développement passe entre autre depuis la rentrée 2019 par la mise en place du Centre de performance polynésien (CPP). Aujourd'hui les fédérations de natation, de judo et de tennis de table bénéficient de cette structure, qui propose un échelon entre les clubs et les pôles de performance qui existent en métropole ou dans d'autres pays. 

Pour la natation par exemple, les 13 nageurs retenus, âgés entre 11 et 17 ans, s'entraînent jusqu'à 20 heures par semaine. “Le CPP est effectivement l'un des moyens pour former des futurs champions, mais ce n'est pas le seul. Le rôle des clubs est aussi très important”, indique Sylvain Roux, directeur technique de la Fédération tahitienne de natation. “Mais ce que je remarque depuis la mise en place du CPP c'est que le niveau global est effectivement monté. Nos meilleurs nageurs étaient classés dans le top 30 au niveau national, et aujourd'hui ils sont dans le top 7 (...) On a six ans, mais il faut commencer le plus tôt possible. Et au-delà du COPF et des fédérations, il faut que l'on ait une politique claire en matière de sports. On a besoin de mettre en place des centres de performance, de soutenir l'emploi sportif et la formation sportive pour former au plus vite des éducateurs qui travailleront dans les clubs. Tout cela participera dans quelques années à l'amélioration du niveau général.”

Les Jeux du Pacifique, en 2023 aux Îles Salomon, seront déjà un premier révélateur du niveau des athlètes polynésiens. 

Rédigé par Désiré Teivao le Vendredi 5 Novembre 2021 à 16:25 | Lu 1382 fois