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La Polynésie domine le monde du va’a


Enviropol remporte le titre de champion du monde en catégorie seniors V6.
Enviropol remporte le titre de champion du monde en catégorie seniors V6.
Tahiti, 21 août 2025. Les championnats du monde de va’a longue distance, qui se déroulaient au Brésil, sont terminés. Pendant cinq jours de compétition intense, quinze nations se sont affrontées dans la baie de Guanabara, à Niterói. Nos rameurs et rameuses étaient bien sûr présents et ont, une fois de plus, porté haut les couleurs de la Polynésie. Avec vingt et une médailles au total, dont treize en or, cinq en argent et trois en bronze, Tahiti a devancé le Brésil et le Canada. Une magnifique performance portée par toutes les catégories, des cadets aux vétérans 80. Malgré l’absence de certains cadres, la délégation tahitienne a prouvé que son réservoir était illimité et qu’elle pouvait compter sur un vivier de champions toujours aussi important pour représenter le pays.
 
Après un périple long et fatigant pour rejoindre le Brésil, on pouvait se demander dans quel état physique allaient arriver nos athlètes aux championnats du monde de va’a marathon. Seulement deux jours d’acclimatation leur étaient donnés avant d’attaquer cette grande compétition internationale, qui regroupait seize nations et voyait, pendant cinq jours, un millier de rameurs et rameuses s’affronter en V1 et en V6 sur des distances de 8 km, 12 km, 16 km et 24 km. Mais c’était sans compter sur les qualités et le niveau d’entraînement dont avaient bénéficié nos ‘aito. Malgré la fatigue et le décalage horaire, nos champions ont frappé fort dès la première journée, le samedi 16 août. C’est sur la plage de São Francisco, face au célèbre Corcovado, que les hostilités ont été lancées dès le lever du soleil.
 
Une première journée qui marque les esprits
 
Ce sont les juniors qui ont été les premiers à prendre l’eau. Dans une belle course de V6, nos jeunes rameurs du club de Mataiea Hoe n’ont pas pu prendre le dessus sur les Brésiliens. Une médaille d’argent qui a servi d’exemple et de motivation pour le reste de la journée. Conscients du niveau proposé par les Brésiliens, les va’a qui ont pris le relais ont démontré une domination nette et sans discussion de notre délégation. En Open dames V1, c’est notre ‘aito Iloha Eychenne qui décroche la médaille d’or. Inscrite sous la bannière française, elle devance Ranitea Mamatui, la nouvelle championne de Polynésie. En juniors filles V1, c’est Nateahi Sommer qui monte sur la première marche du podium. Dans la foulée, les vétérans hommes 40 du club Hinaraurea et les vétérans hommes 60 du club Nunue Bora Bora ont remporté leur course en V6. Une belle première journée qui voyait Tahiti prendre la tête du classement général. Une place que le pays gardera tout au long de la compétition.
 
Des leaders au rendez-vous
 
Après le succès de la première journée et l’exemple donné par les équipages, c’était au tour des V1 hommes de prendre le départ. Catégorie phare de la compétition avec le V6 hommes, elle a tenu toutes ses promesses. Tous les grands champions de la discipline étaient présents. Pour le Fenua, c’était Hotuiterai Poroi qui avait la lourde charge d’aller chercher une médaille pour le pays. Face au Néo-Zélandais Tupuria King et au Brésilien Robert Almeida, rien n’était joué. Mais le peperu d’Air Tahiti a vite pris les choses en main, imposant un gros rythme et menant tout au long de la course. Il devient champion du monde. Un succès mérité au vu de sa très belle saison. Derrière, les jeunes et les moins jeunes ont pris le relais. Médaille d’or pour les cadets d’EDT, les cadettes d’Heiva’a Hoe et les vétérans hommes 50 de To’atai en V6.
 
Une troisième journée mitigée
 
Trois catégories étaient en lice pour cette troisième journée : les vétérans hommes 40 et les juniors garçons en V1, ainsi que les juniors filles en V6. Face à des oppositions américaines, néo-zélandaises et brésiliennes très relevées, nos représentants ont bien bataillé et ramené trois médailles supplémentaires : deux en bronze pour nos jeunes et une en argent pour Charles Taie, qui échoue de peu face à l’Américain Brent Campbell.
Le bilan à mi-parcours est impressionnant, puisque Tahiti cumule déjà douze médailles, dont sept en or, trois en argent et deux en bronze. Et ce n’est pas fini.
 
 
La moisson de médailles continue
 
Pour cette avant-dernière journée, la délégation tahitienne a repris les rênes. Avec sept médailles de plus, dont cinq en or, Tahiti a clairement pris une grande option pour remporter le classement général.
C’est d’abord la jeune Maggy Marrere du club EDT qui a montré la voie en or, puis « Ato » Hikutini en vétérans 60 et Tamatoa Arbelot en vétérans 70. Suivait notre doyen exemplaire, Manapamano Temaiana, en catégorie vétérans 80. La beauté du sport veut que notre va’a touche tous les âges : Chance Tevita, en juniors, a pris exemple sur ses aînés en décrochant lui aussi le titre de champion du monde. Une belle histoire, à l’image de notre sport et de notre culture.
 
Rien n’est joué
 
Dans ce dernier acte des championnats du monde de va’a marathon, rien n’était joué entre Tahiti et le Brésil. Même si notre délégation menait au nombre de médailles d’or, le classement général n’était pas encore définitif, car la délégation auriverde était présente sur davantage de courses, notamment chez les femmes, et avait encore l’opportunité de revenir en tête. Deux épreuves restaient au programme pour nos rameurs : le V1 vétérans 50 et la course suprême, le V6 Open hommes. En individuel, Rauhiri Varuahi a bien tenu son rang. Arrivé en deuxième position derrière le rameur des îles Cook Ruben Dearlove, le pensionnaire de la Team Paddling Connection a fait honneur à son club et au pays.
Dans la course reine, l’équipe d’Enviropol était présente sur la ligne de départ. Vainqueurs du championnat de Polynésie et donc logiques représentants du V6 Open hommes, les coéquipiers de Tamaititahio Tapuarii ont dominé de la tête et des épaules leurs concurrents brésiliens, avec quarante et une secondes d’avance à l’arrivée.
L’hymne du pays a retenti une dernière fois dans le ciel brésilien pour entériner la domination de notre va’a dans le monde. Même si les locaux échouent à une médaille près au classement général, la supériorité des titres mondiaux (13 contre 7) confirme une suprématie polynésienne qui est loin d’être finie.



Rédigé par Manu Rodor le Jeudi 21 Août 2025 à 15:46 | Lu 1440 fois