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La Polynésie "co-construit" sa stratégie de l'innovation


Tahiti, le 12 décembre 2021 - Deux jours d'ateliers d'échanges et de réflexion pour la “co-construction” de la stratégie de l'innovation de la Polynésie française vont se tenir cette semaine à l'université. Une des trois étapes de l'opération visant à bâtir la feuille de route très ambitieuse de cette stratégie pour le fenua.
 
Pas moins de 150 acteurs institutionnels, publics, académiques, privés et associatifs vont se réunir cette semaine lundi et jeudi à l'INSPE à l'Université de la Polynésie française pour travailler à la “co-construction de la stratégie de l'innovation de la Polynésie française”. Objectif : Bâtir la feuille de route du Pays pour sa stratégie de l'innovation en associant dès le départ les secteurs publics et privés polynésiens à son élaboration.
 
Ce travail de “co-construction”, piloté par les ministères de Tearii Alpha et Yvonnick Raffin, a débuté fin octobre avec une première phase de consultation en ligne. Un questionnaire auquel ont répondu 174 acteurs économiques, administratifs, institutionnel, du monde de la recherche et du tissu associatif a permis d'effectuer un état des lieux de l'innovation au fenua, ses opportunités, ses atouts et ses faiblesses. C'est également à cette étape qu'ont été priorisés six objectifs opérationnels et qu'ont été identifiés six domaines d'activité stratégiques. La seconde phase aura lieu cette semaine avec des réunions d'échanges sous un format innovant. Et la troisième phase, prévue pour février prochain, permettra de déterminer les critères d'évaluation et de suivi des actions pour garantir que la stratégie soit bien opérationnelle.
 
Six domaines stratégiques et six objectifs
 
Pour les six domaines d'activité stratégiques retenus figurent l'ambition de faire de la Polynésie le “poumon de l'économie bleue” durable grâce aux potentiels de l'espace maritime de 4,8 millions de km2, en terme de transformation décarbonée et raisonnée ; de devenir la “référence de la résilience” sur la protection des milieux océaniques, coralliens, terrestres et d'eau douce et de leur biodiversité, en intégrant notamment la réduction et la gestion circulaire des déchets ; d'être la “vitrine d'un tourisme éco-culturel”, intégrant les populations, les savoirs et savoir-faire traditionnels ; de miser sur “l'innovation de la bioéconomie insulaire sur terre et sur mer”, avec la production et la transformation durable des ressources naturelles dans les filières alimentaires ou dans les énergies renouvelables comme l'hydrogène vert et les biocarburants ; de viser un “modèle de production d'excellence” sur la pêche durable et sélective, l'aquaculture, la transformation agro-écologique de l'agriculture ; et enfin de “valoriser les biotechnologies” grâce notamment aux molécules produites par les organismes terrestres et marins.
 
Un programme pour le moins ambitieux, guidé par des objectifs également bien identifiés : identifier les besoins en compétences et métiers pour créer les filières adaptées et favoriser l'accès aux grandes écoles ; établir un cadre social, fiscal et administratif propre à stimuler l'innovation polynésienne et favoriser ces investissements ; développer la culture de l'innovation et de l'entreprenariat ; améliorer la compétitivité de l'économie polynésienne en soutenant des filières d'excellence valorisantes et exportables ; favoriser les solutions issues du croisement entre les domaines d'innovation, les savoirs traditionnels et la préservation de l'environnement ; et créer les conditions de rapprochement entre recherche publique, grands groupes et porteurs de projets.
 
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Dimanche 12 Décembre 2021 à 15:08 | Lu 1891 fois