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La Nouvelle-Calédonie en préalerte à l’approche du cyclone June, selon les autorités locales


NOUMÉA, vendredi 17 janvier 2014 (Flash d’Océanie) – La collectivité française de Nouvelle-Calédonie a été placée vendredi en pré-alerte, en prévision d’un probable passage d’une dépression tropicale, devenue cyclone et depuis vendredi nommée June par les autorités régionales, alors que les services de Méteo France indiquait le contraire deux heures plus tard. .

Le système dépressionnaire, qui s’est formé en milieu de semaine entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Salomon, se situait vendredi, en fin d’après-midi, à environ 400 kilomètres au Nord-ouest de la partie Nord de l’île principale de la Nouvelle-Calédonie.
Sa vitesse de déplacement estimée est élevée (environ 20 kilomètres heure) avec un cap Sud-sud-est.
Les effets de June devraient commencer à se faire sentir sur cette région de la Nouvelle-Calédonie dès samedi matin (GMT+11).
La pression mesurée au centre du phénomène est de 995 Hectopascal, selon le centre météorologique régional de Nadi (Fidji).
La vitesse moyenne des vents au centre du système est estimée à 65 kilomètres heure.

L’état de préalerte cyclonique a été déclenchée à partir de 15h00 vendredi (locales, GMT+11), pour l’ensemble du territoire, a annoncé le gouvernement local, qui annonce de fortes pluies en particulier sur la partie Nord de l’île principale (Grande Terre) ainsi que sur la côte Est de cette même île.
D’ores et déjà, vendredi, les centres de loisirs et colonies de vacances, en cette période de grandes vacances scolaires, ont été évacués.
« Le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie appelle tous les Calédoniens à la plus grande vigilance, leur recommande de limiter leurs déplacements ce week-end et d’éviter d’ores et déjà toute sortie en mer. De l’avis des météorologues, de forts vents de secteur Ouest pourraient se faire sentir dès la journée de samedi 18 janvier 2014. C’est pourquoi le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie demande aux plaisanciers et propriétaires de bateaux dans les marinas de prendre toutes les précautions d’usage. Il est par ailleurs demandé aux patients ayant des traitements contraignants (insuffisants rénaux en dialyse, insuffisants respiratoires…) de prendre l’attache de leur médecin, pharmaciens ou de leur centre de traitement afin s’assurer de la continuité de leur traitement. », précise le gouvernement dans un communiqué.

Aux îles Salomon, plus au Nord, où ce système est passé ces dernières heures alors qu’il n’était encore qu’à l’état de dépression, les fortes précipitations associées ont causé plusieurs inondations, rapporte la radio nationale locale.
Les zones touchées sont en particulier l’île principale de Guadalcanal, y compris la région de la capitale Honiara, où les systèmes d’égouts ont été rapidement saturés.
Selon les premières estimations, dans cette même région, de nombreuses cultures ont été sérieusement endommagées, y compris des plantations de cacao ainsi que de nombreux jardins vivriers traditionnels dans les villages de Mbarande, Mbalasuna et Komukama.
Les autorités salomonaises ont activé leur cellule de crise afin de procéder à une évaluation plus complète de l’étendue des dégâts.
Aucune victime ni blessé n’a jusqu’ici été signalée.

Le cyclone June est le second à toucher le Pacifique Sud-ouest depuis le début de cette saison 2013-2014 (de novembre à avril).
La saison avait été ouverte le 11 janvier 2014, avec le passage au-dessus des îles du Nord de Tonga du cyclone, Ian, le plus puissant (catégorie 5, maximale) à jamais avoir frappé ce royaume du Pacifique Sud.
Ian a tué une personne et fait au moins quatre mille sans abri, en particulier dans le groupe des îles Ha’apai (Nord de Tonga), lors de son passage le samedi 11 janvier 2014.

Un cyclone par semaine

La Nouvelle-Calédonie venait d’annoncer, vendredi 17 janvier 2014, le début d’une opération humanitaire de solidarité en faveur des sinistrés de Tonga.
L’intervention française se place dans le cadre de l’accord « FRANZ » (France/Australie/Nouvelle-Zélande), qui, depuis fin 1992, vise à coordonner les moyens militaires déployés par ces trois pays en réponse à des opérations humanitaires en faveur des populations des pays de la zone frappés par des catastrophes naturelles , a annoncé vendredi le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, qui mène cette action de conserve avec le Gouvernement et le Congrès de cette collectivité, en partenariat avec la Croix-Rouge française et grâce au relais de l’ambassade de France à Suva (Fidji, qui est aussi compétente pour plusieurs pays de la proche région, y compris Tonga).

« Cette opération est cofinancée par l’État, le Gouvernement et le Congrès de la Nouvelle-Calédonie avec l’appui matériel de la Croix-Rouge française et des Forces armées de Nouvelle-Calédonie et ce en liaison avec l’Ambassade de France à Suva – qui couvre également le Royaume des Tonga », précise le Haut-commissariat depuis Nouméa dans un communiqué.
Vendredi, un avion CASA des forces armées française basées en Nouvelle-Calédonie a rejoint Tonga, chargé de matériel et d’équipes d’urgence.
À son bord : l’attaché de défense non-résident (basé à Nouméa) pour Tonga, le Lieutenant-colonel Arnaud Bouyssou, qui accompagne une équipe (un médecin militaire et des spécialistes en logistique, maintenance, chargement des aéronefs) qui, sur place, sera chargée d’une évaluation de la situation post-cyclone.

Comme lors de plusieurs interventions précédentes menées depuis la Nouvelle-Calédonie en faveur de pays touchés par de précédents cyclones (comme mi-décembre 2012 le cyclone Evan qui avait frappé Fidji et Samoa, faisant une douzaine de victimes et d’énormes dégâts matériels), le vecteur retenu est l’avion CASA, en raison de sa capacité à se poser sur des pistes relativement courtes et non praticables par des appareils de type Hercule ou Orion utilisés par l’armée australienne et néo-zélandaise.
« Parmi les aéronefs mis en œuvre par les partenaires FRANZ, le CASA est l'appareil adapté aux pistes d'atterrissage relativement courtes de ces petites îles. Il permettra ainsi ’acheminer l’aide apportée par la Nouvelle-Zélande sur la capitale vers l’archipel dévasté ainsi que le matériel de la Croix-Rouge », précisent les mêmes sources.

Toujours dans le Pacifique français, la situation laissée par le cyclone Ian à Tonga, a aussi suscité, jeudi (GMT-10), à Papeete (Polynésie française), un message de « soutien » et de « solidarité » de la part du Président Gaston Flosse.

« Le Président de la Polynésie française, Gaston Flosse, et l’ensemble de son Gouvernement, tiennent à exprimer leur soutien et leur solidarité à la population de Tonga, suite au passage du cyclone Ian, qui a récemment dévasté cet archipel polynésien. Ce phénomène météorologique a été le plus puissant cyclone à avoir jamais frappé Tonga, avec des vents soufflant à plus de 200 Km/h qui ont balayé, à la fin de la semaine dernière, les côtes des îles Ha’apai(…) À la fois en tant que Président de la Polynésie française, mais aussi en tant que Président du Groupe des Leaders Polynésiens, Gaston Flosse exprime toute sa sympathie et sa solidarité avec les familles des sinistrés et le peuple tongien », précise un communiqué » soulignant les termes contenus dans une lettre adressée au Premier ministre de Tonga, Lord Tu’ivakano, « pour l’assurer de l’amitié et du soutien de la Polynésie française dans cette difficile épreuve ».
Ce message fait suite à une demande reçue à Papeete, qui émanait du consul honoraire de France au Royaume de Tonga, a rapporté cette semaine la presse locale.
En milieu de semaine, Marcel Tuihani, porte-parole du gouvernement de la Polynésie française, annonçait une réponse « en fonction des moyens dont on dispose aujourd’hui ».


Quasi-simultanément, la Nouvelle-Zélande, d’où est partie la grande majorité des opérations de solidarité en faveur de Tonga, depuis le début de la semaine, annoncé, par la voix de son ministre des affaires étrangères Murray McCully, une rallonge significative de ses fonds d’urgence.
Des 50.000 dollars (NZ) annoncé initialement, cette enveloppe décuple et passe à 500.000 dollars, a annoncé le chef de la diplomatie néo-zélandaise.
Ces nouveaux fonds interviennent à la demande du gouvernement tongien, précise-t-il.
Ils seront consacrés à l’achat de trois cent nouveaux kits d’urgence, afin de permettre à au moins deux mille Tongiens déplacés de s’abriter.
Une autre partie de ces fonds devrait être mise à profit pour acheminer de l’eau potable sur les îles Ha’apai, où la situation sanitaire continue d’inquiéter.
Le reste des fonds, environ 300.000 dollars, devrait aller aux ONG mobilisées sur le terrain depuis le début de la crise et qui ont besoin de refaire leurs stocks prépositionnés et d’ores et déjà mobilisés.
Ce matériel d’urgence devait lui aussi être acheminé vendredi, d’abord à Nuku’alofa, à bord d’un avion militaire gros porteur Hercule C-130.
L’Australie, pour sa part, annonçait en début de semaine une enveloppe d’urgence de 50.000 de ses dollars.
Jeudi, le bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations-Unies, (OCHA, basé à Suva, Fidji) dans son dernier rapport de situation concernant les suites du passage du cyclone Ian à Tonga, évoquait toujours des milliers de sans-abri (plus de la moitié des huit mille habitants de cette région) et un taux de destruction dépassant les cinquante pour cent (et d’endommagement à des degrés divers frisant les cent pour cent) pour les maisons et infrastructures dans les îles Ha’apai.
Sur les 17 écoles primaires de cette région, 13 sont endommagées, alors que l’archipel s’apprête à donner le coup d’envoi de la rentrée scolaire 2014.
Une grande partie des clôtures vivrières a aussi été fortement endommagée par les vents, mais aussi par l’eau de mer.
Les secours et autorités redoutent aujourd’hui la recrudescence de maladies telles que la leptospirose, la dengue ou la dysenterie liées à la présence de grandes quantités d’eaux stagnantes et à plus brève échéance une pénurie d’eau potable, à la suite de la contamination des réserves par l’eau de mer.
Plusieurs ONG comme la Croix Rouge, Oxfam ou encore Caritas, sont sur place depuis le début de la semaine pour prêter main forte aux autorités.
La société de télécommunications mobiles Digicel, pour sa part, annonçait jeudi le rétablissement complet de son réseau dans les zones affectées, notamment grâce à l’installation, pour les usagers de téléphones mobiles, de stations solaires de recharge des batteries des appareils.
Les abonnés ont aussi reçu des crédits exceptionnels sur leur compte afin de leur permettre d’appeler leurs familles, sur d’autres îles.
En Nouvelle-Zélande, l’importante communauté tongienne expatriée et résidant principalement à Auckland et dans sa région, a aussi décidé de mener sa propre opération de solidarité en déplorant les réticences du gouvernement tongien à faire appel à l’aide internationale.
Ces efforts s’appuient sur le déblocage d’un fonds de solidarité par la municipalité d’Auckland et devaient déboucher sur l’envoi de chargement de matériel de première urgence pour les sinistrés.
Le comité tongien de Nouvelle-Zélande a aussi lancé un appel à donations et des concerts de charité dont les recettes seront reversées aux victimes.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 17 Janvier 2014 à 05:48 | Lu 2490 fois