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L'exécutif choisit le maintien en juin des régionales, mais avec un décalage d'une semaine


Paris, France | AFP | mardi 13/04/2021 - Jean Castex s'apprête a défendre mardi devant les députés le maintien en juin des élections départementales et régionales, mais avec un décalage d'une semaine pour se donner de meilleures chances d'organiser les deux scrutins dans de bonnes conditions face à l'épidémie du Covid-19.

Le Premier ministre, réfutant "toute "arrière-pensée" ou "calcul", s'exprimera à l'occasion de débats suivis de votes consultatifs à l'Assemblée mardi après-midi et au Sénat mercredi. Il avait indiqué la semaine dernière qu'il privilégiait "à ce stade" le maintien au 13 et 20 juin de ces élections qu'on annonce difficiles pour la majorité.

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a expliqué mardi matin sur RTL que l'objectif de ce décalage d'une semaine consiste à "gagner du temps de vaccination, permettre aux campagnes de se faire" et "que ceux qui briguent la succession des sortants puissent se faire connaître, dialoguer avec les Français".

"C'est le bon choix", a estimé sur franceinfo le député européen RN Jordan Bardella. "On gagne une semaine de vaccination, une semaine de campagne et une semaine d'organisation", s'est félicité pour sa part le député LREM Roland Lescure.

La majorité était divisée sur le sujet: M. Ferrand s'était déclaré favorable à un report, alors que Stanislas Guerini, le délégué général du parti présidentiel, et Christophe Castaner, chef de file des députés LREM, défendaient le maintien. 

Un membre de la majorité a d'ailleurs reconnu que le décalage d'une semaine est "une manière de sauver le soldat Ferrand". 

En dépit de leurs critiques sur les hésitations du gouvernement et la consultation ce week-end des maires, les oppositions voteront largement le maintien des élections en juin, y compris si elles sont décalées d'une semaine. 

Après avoir pris acte du maintien prévu en juin, les députés de droite comme de gauche demandent désormais des "garanties" pour la bonne tenue de la campagne électorale.

"J'attends une feuille de route" pour ne "pas avoir une démocratie au rabais et sans participation", a déclaré le chef de file des députés LR, Damien Abad, devant la presse.

"Nous ne sommes pas des candidats Zoom, nous ne sommes pas des candidats désincarnés", a renchéri le communiste Sébastien Jumel, lui-même candidat en Normandie.

Dans la majorité, les députés MoDem, qui plaidaient pour un report, devraient pour la plupart voter contre, a-t-on appris auprès de leur groupe.

Tambouille politicienne

Mais en demandant directement aux maires de répondre via les préfets avant lundi midi par "oui" ou "non" à la question de savoir si les conditions préconisées par le Comité scientifique leur semblaient réunies pour tenir les élections, le gouvernement avait semé le trouble. Il s'est attiré les foudres des associations d'élus et de l'opposition, qui l'ont soupçonné de vouloir reporter des élections a priori défavorables pour la majorité.

"Depuis 4 ans, nous reprochons au gouvernement de ne pas suffisamment consulter les élus locaux (...) et soudainement, il fallait consulter en 24H les 35.000 maires par l'intermédiaire des préfets. Curieux procédé !", s'est étonné dans le Figaro le président LR du Sénat Gérard Larcher.

"Le Premier ministre a consulté la terre entière et il a bien fait", a répondu M. Ferrand.

Devant les députés LREM mardi matin, Jean Castex, rejetant toute "arrière-pensée" ou "calcul", a défendu sa "méthode" et la "règle" de "maintenir autant que faire se peut les élections" si les conditions sanitaires peuvent être respectées. Il n'y a "pas de place pour la caricature", a-t-il ajouté, soulignant que "40% des maires pour un report, ce n'est pas +circulez il n'y a rien à voir+".

Une majorité (56%) de maires directement consultés se sont prononcés pour le maintien des scrutins. Au total, environ deux tiers (69%) d'entre eux ont répondu.

Le scrutin avait déjà été reporté de mars à juin en raison de la crise sanitaire, comme l'avait proposé l'ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré dans son rapport remis au gouvernement à la mi-novembre. 

Revenant sur la polémique des derniers jours autour d'un nouveau report, auquel il était défavorable, M. Debré a trouvé sur BFMTV "fascinant cette capacité du pouvoir actuel de créer des problèmes là où il n'y en a pas".

le Mardi 13 Avril 2021 à 05:58 | Lu 120 fois