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L’enseignant de l’UPF placé en détention provisoire


PAPEETE, le 24 avril 2018 - Le maître de conférences de l’UPF mis en examen jeudi dernier pour des abus sexuels sur mineures de plus et moins de 15 ans a été placé en détention provisoire. Le juge des libertés et de la détention (JLD) a refusé que l’individu soit placé sous surveillance électronique comme il le souhaitait.

Le 19 avril dernier, l’individu, enseignant chercheur à l’UPF, avait été mis en examen pour avoir commis ou tenté de commettre des atteintes sexuelles et des agressions sexuelles sur des jeunes filles mineures de plus et moins de 15 ans. L’homme est également poursuivi pour recours habituel à la prostitution de mineures et incitation à la consommation d’alcool et de stupéfiants. L’enquête, menée par la brigade de recherches de Faa’a, avait permis de démontrer que de jeunes femmes, mineures pour certaines, se rendaient chez l’individu où elles buvaient de l’alcool et consommaient du paka.

A l’issue de son audition devant le juge d’instruction, l’enseignant avait demandé un débat différé afin de pouvoir être de nouveau présenté devant le JLD. Il a donc comparu ce mardi devant le magistrat qui devait décider de son placement en détention. Face au juge, le maître de conférences a indiqué qu’il pensait que les jeunes femmes étaient plus âgées, « j’en étais intimement persuadée. Je tiens à dire que je réprouve la prostitution. Je ne banalise rien, je cherche à expliquer, à comprendre. » Alors que le JLD interrogeait l’homme sur les raisons de la présence de ces jeunes filles chez lui, l’individu a déclaré : « car elles s’emmerdaient. » Parmi les victimes, une enfant de 13 ans affirme qu’elle a eu une relation tarifée avec le prévenu.

Plaidant pour une assignation à résidence sous surveillance électronique (ARSE), le conseil de l’enseignant, Me Bouleret, a évoqué un dossier complexe : « cette affaire est moins simple qu’elle ne paraît. Il ne banalise pas et l’on voit dans ses déclarations qu’il a même tenté de repousser ces jeunes femmes qui ont un profil particulier et dont il faudra tenir compte. Il a, par ailleurs, pris conscience de sa problématique. Certes, il y a eu des attouchements mais il a toujours dit s’être arrêté à temps. Il ne s’achetait pas des relations sexuelles mais une présence. »

Considérant que le juge d’instruction devait pouvoir travailler en « toute sérénité » et que l’enseignant avait tendance à « banaliser » les faits, le JLD a ordonné le placement en détention provisoire.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 24 Avril 2018 à 11:20 | Lu 7306 fois