
Virginie Tanquerel, directrice du centre de détention de Tatutu, et Claire Saddy, conférencière, entourées d’Émilie Rondelet, responsable des services administratifs et financiers, et de Clémence Lefort, directrice adjointe (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 9 mars 2025 – Une conférence sur l’égalité femmes-hommes s’est tenue vendredi au centre de détention de Tatutu, à l’intention des membres du personnel. La spécialiste Claire Saddy avait été conviée par l’équipe de direction, qui ne compte pas moins de trois femmes. L’occasion d’une “prise de conscience”, mais aussi d’encourager à “la bienveillance” et à “l’audace”.
Vendredi midi, une vingtaine de membres du personnel du centre de détention de Papeari ont participé à une conférence sur l’égalité femmes-hommes, dans une salle attenante à la cafétéria qui affichait complet.
À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Claire Saddy, formatrice à l’Institut national du service public (INSP), dirigeante d’entreprise et ancienne adjointe dans le 7e arrondissement de Lyon en charge de l’Économie et de l’Égalité femmes-hommes, est intervenue pendant un peu plus d’une heure, distillant des informations précieuses de façon ludique et participative, l’occasion de parler stéréotypes, compétences, écarts salariaux ou encore progression de carrière.
Vendredi midi, une vingtaine de membres du personnel du centre de détention de Papeari ont participé à une conférence sur l’égalité femmes-hommes, dans une salle attenante à la cafétéria qui affichait complet.
À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Claire Saddy, formatrice à l’Institut national du service public (INSP), dirigeante d’entreprise et ancienne adjointe dans le 7e arrondissement de Lyon en charge de l’Économie et de l’Égalité femmes-hommes, est intervenue pendant un peu plus d’une heure, distillant des informations précieuses de façon ludique et participative, l’occasion de parler stéréotypes, compétences, écarts salariaux ou encore progression de carrière.

Stéréotypes, compétences, écarts salariaux ou encore progression de carrière ont été évoqués sous un angle participatif.
“Bienveillance” et “audace”
“Ce que je veux transmettre avant tout comme message, c’est qu’une meilleure égalité femmes-hommes, c’est bénéfique pour tous ! En réalité, on a tous envie de vivre dans un milieu bienveillant. Et la bienveillance commence par l’acceptation de nos différences en apprenant à mieux se comprendre. L’autre message, c’est que l’égalité femmes-hommes est loin d’être acquise. Elle existe dans les textes, mais pas dans les faits. Pour que les choses changent, il faut commencer par une prise de conscience et sortir du déni. Et pour y remédier, je donne quelques conseils aux femmes pour les aider à avoir plus d’audace et à oser. Dans toutes les administrations, les femmes progressent un peu plus difficilement que les hommes, donc à elles aussi de se mettre en avant”, souligne la conférencière, récemment intervenue auprès de cheffes d’entreprises, d’étudiants universitaires et de services publics du Fenua, mais dont c’était la première intervention en milieu carcéral.
C’était également une première à Tatutu, sous l’impulsion de l’équipe de direction qui ne compte pas moins de trois femmes. “Toutes les catégories étaient représentées avec des personnels de surveillance et de commandement, du CHPF, des services de probation et d’insertion, techniques et administratifs, des hommes et des femmes. C’était l’occasion d’échanger sur le sujet dans un cadre moins formel avec une spécialiste”, souligne Virginie Tanquerel, en tant que cheffe du centre de détention de Papeari. “Notre ministère prône l’égalité femmes-hommes et œuvre pour la promotion des femmes dans les métiers de la justice. En tant que référente Égalité depuis l’année dernière, ce sont des sujets qui me tiennent à cœur et que je diffuse au quotidien”, poursuit Émilie Rondelet, responsable des services administratifs et financiers, qui a encouragé les participants à relayer l’information en milieu professionnel comme dans leur entourage familial.
À Tatutu, des actions de sensibilisation similaires ont été menées dans le cadre de la lutte contre les cancers du sein (Octobre rose) et de la prostate (Movember) avec la participation d’associations.
Ariifano Katupa, officière au centre de détention de Tatutu : “J’ai dû batailler”
“Je fais partie du corps de commandement et je suis responsable des ATF, les Activités de travail et de formation. Ça fait 29 ans que je travaille en milieu pénitentiaire. C’est un métier dit ‘d’hommes’ et j’ai dû batailler sur plusieurs sujets : à l’époque, quand j’ai accédé au grade de première surveillante, j’ai eu du mal à entrer en détention hommes à cause des mentalités, vu que j’ai fait partie des premières femmes à ce poste. On se met des barrières alors qu’on est complémentaires dans le travail. Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de femmes à la direction et nous sommes quatre officières à Tatutu. Ça va mieux, mais il y a encore des efforts à faire. Je sais aussi que je peux compter sur le soutien de mon mari, qui est major au centre pénitentiaire de Faa’a”.
Roland, kinésithérapeute au centre de détention de Tatutu : “Un sujet très important”
“Le sujet de l’égalité entre les femmes et les hommes est très important à l’heure actuelle, même si on pourrait penser que c’est acquis. Dans notre secteur médical, je trouve qu’on travaille dans un bon esprit de coopération. De façon plus globale, étant papa de deux filles, je suis sensible à cette question pour leur avenir. Les chiffres qui nous ont été présentés ne m’ont pas surpris, car je suis assez bien informé sur tout ça. Je retiens quand même que notre créativité diminue considérablement à mesure qu’on grandit, sans distinction de genre, d’où l’intérêt de la laisser s’épanouir librement dès l’enfance”.