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L'économie stimulée par la Hawaiki Nui va'a


De nombreux supporters suivent la course à bord ou viennent assister aux départs ou aux arrivées. A Bora Bora, les hébergements touristiques sont combles pour ce week-end.
De nombreux supporters suivent la course à bord ou viennent assister aux départs ou aux arrivées. A Bora Bora, les hébergements touristiques sont combles pour ce week-end.
PAPEETE, le 5 novembre 2014. Prestataires et hébergements touristiques, artisans, restaurateurs et associations profitent de la Hawaiki Nui pour remplir les caisses. Aux îles Sous-le-Vent, c'est l'événement de l'année.



Le front de mer de Huahine était bondé mercredi matin
pour le départ de la course Hawaiki Nui va'a. En face du stand de pesée des va'a, les artisans exposaient leurs créations. « Ils sont installés depuis vendredi. Ils ont bien vendu », constate Tatiana Faahu, du comité de tourisme de Huahine. « Il y avait des touristes. » Jusqu'à la gendarmerie, des stands d'horticulture ont cotoyé produits locaux et vanille.

Lorsque Edouard Maamaatuaiahutapu rêvait dans les années 80 de créer une course qui rivaliserait avec la Molokai, il n'imaginait probablement pas que la Hawaiki Nui va'a, dont la première édition a eu lieu en 1992, deviendrait une course internationale aussi importante. Au-delà de la fête sportive, c'est aussi un événement économique très important pour les îles Sous-le-Vent.

Depuis des semaines, les pensions de Bora Bora, Huahine et Raiatea affichent complet. « Les grandes équipes réservent d'une année sur l'autre leur pension », explique Mélinda Bodin, présidente de l'Association des hôtels de famille de Tahiti et ses îles. Cela représente une dizaine voire une vingtaine de personnes selon les teams.
A Huahine, ce sont néanmoins les hébergements de Fare qui bénéficient le plus de cet « effet » Hawaiki Nui. Les pensions de famille éloignées de Fare voient leur taux de remplissage augmenter cette semaine, mais ils n'affichent pas complet, regrette Tatiana Faahu.

De nombreux stands sont installés sur les lignes de départ ou d'arrivée de chaque îles. Une opportunité pour certains habitants qui exercent une activité spécialement pour la Hawaiki Nui Vaa'a. Ainsi, à la CCISM, à Raiatea, des personnes sont venues ces derniers jours demander une autorisation temporaire d'exercer une activité.



Un « effet » Hawaiki Nui jusqu'à lundi



« L'effet » Hawaiki Nui se fait sentir depuis lundi, voire vendredi. Du côté de la Perle du Pacifique, l'île ne retrouvera son calme que lundi soir. « Comme ce sont les vacances, beaucoup de gens restent à Bora Bora pour passer le week-end », explique Rainui Besineau, du comité du tourisme de Bora Bora. La Hawaiki Nui est une aubaine pour les prestataires. Vendredi, ils pourront en plus accueillir les croisiéristes d'un paquebot de la compagnie Princess Cruises qui mouillera pour l'arrivée de la Hawaiki Nui à la pointe Matira.

La Hawaiki Nui va'a est aussi l'occasion de promouvoir la destination. Le GIE Tahiti Tourisme fait ainsi venir des journalistes de presse écrite et télévision de Nouvelle-Zélande, de Belgique, des Etats-Unis et du Japon. Cela représente 40 millions de Fcfp de contre-valeurs publicitaires, assure le GIE.


Mobilisation des associations


Les associations attendent aussi avec impatience la Hawaiki Nui Va'a pour remplir à nouveau les caisses. Installation de buvettes, vente de tee-shirt… Elles sont prioritaires pour la tenue de stands. Ainsi, le grand bal de la Hawaiki nui va’a est organisé à Bora Bora, vendredi, par le comité Taniera. Les fonds récoltés serviront à la construction de leur maison de prière, à Vaitape. Le président du comité Jordan Hiro espère récolter 6 à 7 millions de Fcfp, soit 10 % des 64 millions de Fcfp qui seront nécessaires pour la construction du fare. La soirée dîner-dansant débute à 19 heures, à 24 000 Fcfp la table de 8 personnes, 1 500 Fcfp les non dîneurs (Renseignements au 87 73 86 21).






Bora Bora prête pour recevoir la course

Pour les communes de Huahine, Raiatea, Taha'a et Bora Bora, la Hawaiki Nui se prépare plusieurs jours à l'avance. Alors que les cas de chikungunya sont de plus en plus nombreux à Tahiti et que Bora Bora et Raiatea sont en alerte 3 (sur une échelle qui en compte 4), les équipes communales se mobilisent. «A Bora Bora, les efforts des agents se concentreront sur Matira et les zones environnantes pour prévenir les risques au maximum », indique la mairie. « En termes de logistique, tout est prévu pour l’accueil des officiels, des équipes, des accompagnateurs, des visiteurs, du transport et des repas. Les services de la gendarmerie et de la police municipale travailleront ensemble pour assurer, de jour comme de nuit, la circulation et la sécurité de tous. »
Des agents de propreté seront mis à disposition du site de Matira pour que la plage reste propre. L’association Ia vai ma noa Bora Bora sera aussi présente vendredi pour sensibiliser la population.

La Billabong pro, l'autre grand événement

Après la Hawaiki Nui, la Billabong Pro est le second événement majeur sportif en Polynésie française. « En 2013, la Billabong Pro a rapporté 93,4 millions de Fcfp en devises directes », expliquaient les organisateurs de l'événement en juillet. « Si l'on ajoute les dépenses indirectes (effet multiplicateur x0,5), la Billabong Pro a rapporté en totalité 140 millions de Fcfp. »
Ces retombées pourraient encore être élargies si on prenait en compte « les entrées de devises dues aux Air Tahiti Nui Von Zipper Trials, les dépenses hors compétition de toutes ces personnes (tourisme, sorties)... » ajoutaient les organisateurs de la compétition de surf.
Entre 2001 et 2011, le rapport du Conseil économique, social et culturel sur le sport de 2013 indique que la « Billabong Pro a rapporté 1,061 milliard de Fcfp en devises directes. Avec l'effet multiplicateur, on peut dire que la Billabong Pro a rapporté au Pays 1,592 milliard de Fcfp. »

Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 5 Novembre 2014 à 17:40 | Lu 1400 fois