Moorea, le 15 avril 2025 - Depuis fin mars, le ministère de l’Économie organise des ateliers participatifs, auxquels la population est invitée, autour de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans plusieurs communes. Ces ateliers doivent permettre de recueillir les idées et besoins des acteurs locaux. L’objectif est de construire une loi adaptée aux réalités du Fenua et renforcer la reconnaissance de ce modèle économique.
Le ministère de l’Économie de la Polynésie française, avec l’appui de l’Agence de développement économique de la Polynésie française, ESS France Outre-mer, et le soutien de l’Agence française de développement (AFD), a lancé depuis le 31 mars dernier une série d’ateliers participatifs dans différentes communes afin de préparer les bases d’une future loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) au Fenua. Le dernier atelier en date s’est déroulé lundi à Pihaena, à Moorea, avec la présence notamment d’entrepreneurs, de porteurs de projets et des membres de différentes associations.
“L’idée est de rencontrer les acteurs locaux, recenser leurs besoins et comprendre ce qui se fait déjà sur le territoire, afin de bâtir une loi qui reflète les spécificités et les besoins de la Polynésie française”, explique Nawel Rey, chargée d’ingénierie de projets chez ESS France Outre-mer. Elle rappelle que “l’ESS est un mode d’entreprendre qui repose sur trois grands principes : la gouvernance démocratique, la lucrativité limitée et un objectif d’utilité sociale ou environnementale. Elle peut prendre diverses formes comme les associations, coopératives, mutuelles ou encore entreprises bénéficiant de l’agrément Esus (Entreprise solidaire d’utilité sociale).” Inssafe El Idrissi, juriste à ESS France Outre-mer, insiste : “Aujourd’hui, en Polynésie, beaucoup d’initiatives relèvent déjà de l’ESS, mais faute de cadre juridique, elles ne sont ni reconnues et ni accompagnées. Cette loi permettra de structurer le secteur, d’identifier les acteurs et de renforcer leur visibilité.”
“Valoriser les initiatives locales”
Les ateliers explorent plusieurs thématiques essentielles pour l’avenir de l’économie sociale et solidaire en Polynésie française. Parmi elles : comment ancrer les valeurs locales dans l’ESS et reconnaître officiellement les acteurs engagés sur le territoire. Quels outils et dispositifs pourraient être mis en place pour soutenir concrètement les entreprises et initiatives issues de ce modèle économique. Les discussions portent également sur l’intégration de l’ESS dans les marchés publics, afin de favoriser des achats plus responsables, sociaux et durables. Enfin, une réflexion est menée sur la place que pourrait occuper l’ESS dans les stratégies économiques globales de la Polynésie française, notamment en lien avec l’intégration régionale et la coopération internationale.
Nawel Rey insiste sur l’importance de donner de la visibilité aux structures déjà présentes sur le territoire, tout en les aidant à se structurer. “Par exemple, des patentés exerçant la même activité pourraient se regrouper en coopérative ou en association, afin de mutualiser leurs moyens. Pour le territoire, cela représenterait une économie de proximité, créatrice d’emplois locaux non délocalisables. L’objectif est aussi de rééquilibrer l’emploi en valorisant les initiatives locales et en leur donnant une reconnaissance institutionnelle et juridique. L’ESS pourrait également agir sur l’économie informelle, en aidant les personnes qui entreprennent seules à se structurer, ce qui leur permettrait de mieux se faire connaître, de générer plus de revenus et de fonctionner de manière collective.”
“Changer les comportements”
Cette nouvelle loi sur l’ESS pourrait également être profitable aux entreprises classiques. “Ce ne sont pas elles qui seront directement visées. Cela dit, rien ne les empêche d’entreprendre de manière sociale et solidaire. La mise en place d’un cadre légal pourrait les inciter à ne pas se concentrer uniquement sur le profit, mais aussi à créer des emplois locaux et avoir un impact social positif, par exemple en favorisant l’insertion de personnes éloignées de l’emploi. L’impact environnemental peut également être amélioré, en prêtant attention à ce que l’on fait et à la manière dont on le fait”, précise Inssafe El Idrissi. “Le but, c’est véritablement un changement de comportement. Les entreprises peuvent aussi financer des structures de l’économie sociale et solidaire, à travers des dons ou un soutien direct. Ce financement permettrait à ces structures de développer leurs activités, de générer davantage de résultats et de faire émerger de nouvelles initiatives. C’est un cercle vertueux.”
Outre Tahiti et Moorea, des ateliers seront également organisés prochainement dans les îles éloignées comme Raiatea ou Nuku Hiva.
Le ministère de l’Économie de la Polynésie française, avec l’appui de l’Agence de développement économique de la Polynésie française, ESS France Outre-mer, et le soutien de l’Agence française de développement (AFD), a lancé depuis le 31 mars dernier une série d’ateliers participatifs dans différentes communes afin de préparer les bases d’une future loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) au Fenua. Le dernier atelier en date s’est déroulé lundi à Pihaena, à Moorea, avec la présence notamment d’entrepreneurs, de porteurs de projets et des membres de différentes associations.
“L’idée est de rencontrer les acteurs locaux, recenser leurs besoins et comprendre ce qui se fait déjà sur le territoire, afin de bâtir une loi qui reflète les spécificités et les besoins de la Polynésie française”, explique Nawel Rey, chargée d’ingénierie de projets chez ESS France Outre-mer. Elle rappelle que “l’ESS est un mode d’entreprendre qui repose sur trois grands principes : la gouvernance démocratique, la lucrativité limitée et un objectif d’utilité sociale ou environnementale. Elle peut prendre diverses formes comme les associations, coopératives, mutuelles ou encore entreprises bénéficiant de l’agrément Esus (Entreprise solidaire d’utilité sociale).” Inssafe El Idrissi, juriste à ESS France Outre-mer, insiste : “Aujourd’hui, en Polynésie, beaucoup d’initiatives relèvent déjà de l’ESS, mais faute de cadre juridique, elles ne sont ni reconnues et ni accompagnées. Cette loi permettra de structurer le secteur, d’identifier les acteurs et de renforcer leur visibilité.”
“Valoriser les initiatives locales”
Les ateliers explorent plusieurs thématiques essentielles pour l’avenir de l’économie sociale et solidaire en Polynésie française. Parmi elles : comment ancrer les valeurs locales dans l’ESS et reconnaître officiellement les acteurs engagés sur le territoire. Quels outils et dispositifs pourraient être mis en place pour soutenir concrètement les entreprises et initiatives issues de ce modèle économique. Les discussions portent également sur l’intégration de l’ESS dans les marchés publics, afin de favoriser des achats plus responsables, sociaux et durables. Enfin, une réflexion est menée sur la place que pourrait occuper l’ESS dans les stratégies économiques globales de la Polynésie française, notamment en lien avec l’intégration régionale et la coopération internationale.
Nawel Rey insiste sur l’importance de donner de la visibilité aux structures déjà présentes sur le territoire, tout en les aidant à se structurer. “Par exemple, des patentés exerçant la même activité pourraient se regrouper en coopérative ou en association, afin de mutualiser leurs moyens. Pour le territoire, cela représenterait une économie de proximité, créatrice d’emplois locaux non délocalisables. L’objectif est aussi de rééquilibrer l’emploi en valorisant les initiatives locales et en leur donnant une reconnaissance institutionnelle et juridique. L’ESS pourrait également agir sur l’économie informelle, en aidant les personnes qui entreprennent seules à se structurer, ce qui leur permettrait de mieux se faire connaître, de générer plus de revenus et de fonctionner de manière collective.”
“Changer les comportements”
Cette nouvelle loi sur l’ESS pourrait également être profitable aux entreprises classiques. “Ce ne sont pas elles qui seront directement visées. Cela dit, rien ne les empêche d’entreprendre de manière sociale et solidaire. La mise en place d’un cadre légal pourrait les inciter à ne pas se concentrer uniquement sur le profit, mais aussi à créer des emplois locaux et avoir un impact social positif, par exemple en favorisant l’insertion de personnes éloignées de l’emploi. L’impact environnemental peut également être amélioré, en prêtant attention à ce que l’on fait et à la manière dont on le fait”, précise Inssafe El Idrissi. “Le but, c’est véritablement un changement de comportement. Les entreprises peuvent aussi financer des structures de l’économie sociale et solidaire, à travers des dons ou un soutien direct. Ce financement permettrait à ces structures de développer leurs activités, de générer davantage de résultats et de faire émerger de nouvelles initiatives. C’est un cercle vertueux.”
Outre Tahiti et Moorea, des ateliers seront également organisés prochainement dans les îles éloignées comme Raiatea ou Nuku Hiva.