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L’augmentation de la taxe d’aéroport était prévue


La taxe d’aéroport existe en Polynésie française sur les vols domestiques depuis 2011. Les recettes de cette taxe sur les vols domestiques vers (ou en provenance) des aérodromes gérés par le Pays,  sont reversées au Pays.
La taxe d’aéroport existe en Polynésie française sur les vols domestiques depuis 2011. Les recettes de cette taxe sur les vols domestiques vers (ou en provenance) des aérodromes gérés par le Pays, sont reversées au Pays.
PAPEETE, jeudi 20 mars 2014. A compter du 1er avril, la taxe d’aéroport -payée par les passagers- pour assumer le coût des mesures de sécurité des aérodromes va augmenter. Une hausse annuelle, prévue dans le texte de la loi, qui avait institué l’extension de cette taxe à la Polynésie française, en 2011. Au total, entre 2011 et 2014, cette taxe d'aéroport aura quasiment quadruplé en Polynésie française passant de 477 à 1581 Fcfp.

Les tarifs des taxes au profit de l’aviation civile sont revalorisés chaque année, le 1er avril. Pas étonnant, donc de voir que les tarifs des billets d’avion augmenteront à compter du 1er avril prochain, aussi bien pour les vols domestiques que pour les vols internationaux. C’était déjà le cas en 2013, en 2012 et en 2011. Depuis le 1er janvier 2011 en effet, «une taxe d’aéroport (TAP) mise en place par l’Etat est prélevée par Air Tahiti sur chaque billet inter-îles. Cette taxe est reversée par l’Etat à la Polynésie française pour assurer la sécurité sur les aérodromes territoriaux». Cette citation est extraite d’un rapport présenté le 17 juin 2011, aux représentants de l’Assemblée de Polynésie française qui doivent créer, dans le budget du Pays un programme spécifique pour la «sécurité aéroportuaire» où sont regroupées les recettes et les dépenses liées à cette activité.

Cette TAP et son fonctionnement sont explicités par le menu dans le rapport présenté à l’assemblée : «la Polynésie française, en sa qualité d’exploitant d’aérodrome civil a toujours a toujours assuré seule la mise en œuvre des services de sauvetage et de lutte contre les incendies d’aéronefs ainsi que la prévention du péril animalier sur les aérodromes territoriaux, alors que dans les autres aérodromes français, l’Etat finance ces dépenses par le biais d’une taxe d’aéroport». C’est pourquoi, depuis le 1er janvier 2011, la taxe d’aéroport a été étendue à la Polynésie française.

Il a suffi d’un amendement du gouvernement national, en décembre 2010, pour que cette taxe soit étendue aux aéroports domestiques polynésiens, qui assurent un minimum de trafic. En séance plénière, à l’assemblée nationale, le 9 décembre 2010, cet amendement est à peine évoqué et adopté dans la foulée. Les deux députés polynésiens de l’époque, Michel Buillard et Bruno Sandras ne sont pas intervenus. Aussi, depuis le 1er janvier 2011, «sont à cet égard imposables, les opérations d’embarquement de voyageurs, de fret et de courrier sur les vols commerciaux au départ des aérodromes domestiques dont le trafic embarqué s’élève à plus de 5 000 unités de trafic par an (une unité de trafic est égale à un passager ou 100 kg de fret)».

Trois ans plus tard, il est donc étonnant de voir la surprise et la colère affichée par le porte-parole du gouvernement Flosse, ce mercredi, à l’issue du Conseil des ministres qui a découvert «dans la presse» l’augmentation de cette taxe sur les billets d’avion domestiques pratiqués par Air Tahiti. Marcel Tuihani, s'exprimant devant les micros a déclaré : "Nous avons appris cette augmentation grâce aux médias et le gouvernement n'est pas d'accord, mais vraiment pas. Nous allons voir dans quelles conditions ADT a pu se permettre de fixer cette augmentation. Mais nous ne sommes pas d'accord, car au final ce sont les voyageurs qui vont devoir assumer cette taxe". Or, cette taxe n'est pas une émanation d'ADT mais de l'Etat, et, elle devrait être connue des élus polynésiens, puisque le Pays, en tant que gestionnaire d'aérodromes domestiques, touche une partie des recettes de cette taxe pour qu’il assure la sécurité sur les aérodromes dont il a la charge.


La taxe de solidarité augmente aussi !

La taxe de solidarité appelée «taxe Chirac», car elle a été mise en place en 2006 par le président Jacques Chirac, va augmenter de 12,7% à compter du 1er avril 2014. Elle n’avait pas été revalorisée depuis sa mise en place il y a 8 ans. Une revalorisation qui était inscrite dans la loi de finances pour 2014, adoptée le 29 décembre 2013. Ainsi, cette taxe de solidarité qui s’applique en Polynésie française vers les vols à destination (ou en provenance) de métropole passe de 1 euro à 1,13 euro pour les vols intérieurs. Elle passe à 4,51 euros (au lieu de 4 euros), pour les vols internationaux (les tarifs en classe supérieure passent à 11,27 euros pour les vols intérieurs et à 45,07 euros pour les vols internationaux).

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 20 Mars 2014 à 16:40 | Lu 2566 fois