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L'association Nonahere organise la première Coupe du monde de 'ori tahiti


Matani Kainuku, le président de l'association Nonahere, et quelques compétiteurs étrangers.
Matani Kainuku, le président de l'association Nonahere, et quelques compétiteurs étrangers.
PAPEETE, le 1er avril 2016 - Dans le cadre du lancement du premier Heiva international, une Coupe du monde de 'ori tahiti se tiendra sur l'aire de Tō'ata, samedi 9 avril. À l'origine de cet événement inédit : Matani Kainuku, président de l'association Nonahere, dont le leitmotiv est de "mieux interpréter la danse tahitienne à travers la langue".


Un nouveau concours de danse tahitienne, d'envergure internationale, s'apprête à voir le jour. En effet, 30 compétiteurs sont d'ores et déjà inscrits pour la première édition de la Coupe du monde de 'ori tahiti, organisée le 9 avril par l'association Nonahere. Parmi les candidats étrangers, neuf d'entre eux viendront des États-Unis, deux du Mexique et 14 du Japon ; des Chiliens feront par ailleurs le déplacement mais ne participeront pas. Ils se confronteront ainsi aux cinq Tahitiens en lice, lors de passages solo en 'ōte'a (thème libre) et 'aparima (thème imposé, tiré au sort). Ils seront départagés par les sept membres du jury présidé par Makau Foster (voir encadré). Des intermèdes réalisés par Nonahere et Hei Tahiti ponctueront le spectacle. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'à lundi 4 avril, 20 heures.

Pour Matani Kainuku, le président de Nonahere, qui a créé cet événement, l'objectif principal de cette initiative est "l'expression d'une identité culturelle" qui repose "sur le sens de la langue". Et d'insister sur la différence avec la 'Ori Tahiti Nui Competition, un autre concours lancé en 2012 par Tumata Robinson et Manouche Lehartel, dont le premier 'Ori Tahiti Nui World Championship a été remporté par une Californienne l'année dernière : "Les critères de jugement sont basés sur la technicité, tandis que nous nous attachons davantage à la langue. En Polynésie, berceau incontestable du 'ori tahiti, la culture, c'est la danse et la langue." Ce rendez-vous, coréalisé par la Maison de la culture, s'inscrit dans "la défense du patrimoine du 'ori tahiti et des traditions polynésiennes", a souligné pour sa part Martin Coeroli, le directeur par intérim de l'établissement. Et de poursuivre : "L'approche de Matani Kainuku est remarquable, il effectue un travail de fond et voit dans le long terme. En outre, il réinsère les jeunes en souffrance scolaire par le biais d'une éducation culturelle."

LE PREMIER HEIVA INTERNATIONAL

Cette Coupe du monde de danse tahitienne fait partie du premier Heiva international, qui commencera en réalité ce dimanche, par un tour de l'île, avec notamment au programme, la visite des sites culturels et historiques du fenua. Des master class seront ensuite dispensées au Conservatoire artistique de la Polynésie française à partir de lundi et jusqu’au 7 avril. Ces formations, qui s’adressent aux formateurs locaux et étrangers, permettront d'échanger sur les projets en cours et d'avenir. Puis, place à la 'Ori Tahiti Competition i Matavai le 7 avril, au Tahiti Pearl Beach Resort, ouverte aussi à toutes les nationalités et dédiée aux solistes et aux groupes. Enfin, un concert de Mévina Liufau, interprète de Nonosina et aujourd’hui de Tavake Rereata, clôturera les festivités le 9 avril. L'artiste chantera une quinzaine de titres bien connus et sera accompagné par un chœur, un orchestre traditionnel et un band mené par Hans Parker. Cerise sur le gâteau, Tiare Trompette (Hei Tahiti) et Kohai Foster (Tamariki Poerani) danseront pour l'occasion.

Cet événement, qui sera retransmis en streaming par l'OPT, répond à l'engouement croissant pour le 'ori tahiti à l'extérieur du fenua et développera les échanges artistiques. "Il sera aussi synonyme de croissance économique grâce aux vecteurs que sont la danse, la musique et le chant", explique encore Matani Kainuku. "En effet, les participants devront payer leurs billets d'avion et leur hébergement, sans compter les frais inhérents aux costumes végétaux dont bénéficieront les artisans locaux. Le mois d'avril est par ailleurs une période creuse pour le pays, donc tout cela est favorable à une plus grande productivité du fenua." Et de conclure : "La compagnie au tiare n'a pas souhaité me suivre dans ce projet, je le regrette, mais je montre aujourd'hui qu'on peut entreprendre des choses chez nous, et réussir.

Le jury

Makau Foster - Tamariki Poerani
Tiare Trompette - Hei Tahiti
Poerava Taea - Manohiva
Anthony dit Coco Tirao - Ahutoru Nui
Fabien Mara Dinard - directeur du Conservatoire artistique
Denise Raapoto - membre de l’Académie tahitienne
Rose Pereira -Tahiti Nui International/Heiva i Honolulu Okinawa - Las Vegas

Samedi, après la Coupe du monde de 'ori tahiti, Mévina Liufau se produira pour un concert unique.
Samedi, après la Coupe du monde de 'ori tahiti, Mévina Liufau se produira pour un concert unique.
Infos pratiques

Samedi 9 avril, à 18 heures
Concours de solos, suivi d’un concert unique de Mevina Liufau
Tarifs : 1 000 Fcfp (tribune côté) ; 2 000 Fcfp (tribune centrale) ; 2 500 Fcfp (places assises en fosse)
Billets en vente à la Maison de la culture du lundi au jeudi, de 8 heures à 16h30 et le vendredi de 8 heures à 15h30
Aire de spectacle de Tō'ata

Inscriptions ouvertes jusqu'au 4 avril, à 20 heures

Renseignements au 87 78 60 73 (Matani Kainuku)

Rédigé par Dominique Schmitt le Vendredi 1 Avril 2016 à 17:27 | Lu 1972 fois