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L'armée syrienne près de Deir Ezzor pour la bataille décisive contre l'EI


Beyrouth, Liban | AFP | lundi 04/09/2017 - L'armée syrienne s'approchait lundi inexorablement de Deir Ezzor pour briser le siège imposé par le groupe Etat islamique (EI) depuis plus de deux ans à l'enclave gouvernementale dans cette ville, chef-lieu de la dernière province de Syrie encore aux mains des jihadistes.
La perte de la ville de Deir Ezzor et de sa province riche en pétrole et frontalière de l'Irak sonnerait le glas de la présence de l'EI en Syrie, trois ans après sa montée en puissance fulgurante dans ce pays. L'organisation extrémiste a déjà perdu plus de la moitié de son bastion de Raqa, plus au nord, attaqué par des forces kurdo-arabes. 
Sous une chaleur accablante, les troupes gouvernementales appuyées par l'aviation russe avancent depuis des semaines en direction de la ville de Deir Ezzor. Durant la nuit de dimanche à lundi, elles ont atteint la périphérie ouest de la base de la brigade 137, encerclée par l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"La ligne de front de Daech (acronyme en arabe de l'EI) dans l'ouest de la province s'est effondrée à plusieurs endroits, permettant à l'armée d'avancer rapidement et de parvenir à 10 km des forces assiégées", a indiqué à l'AFP une source militaire.
"Le siège des troupes gouvernementales sera brisé dans les prochaines heures", a-t-elle ajouté.
Le gouverneur de la province, Mohammad Ibrahim Samra, cité par l'agence officielle Sana, a assuré lundi que les habitants de la ville fêtaient déjà la victoire.
"Hier, il y a eu des célébrations dans la ville de Deir Ezzor et des réjouissances au sein de toute la population en prévision de la prochaine victoire, alors que l'armée avance vers la périphérie de la ville assiégée", a-t-il dit.
 

- Crise humanitaire -

 
A l'été 2014, l'EI s'est emparé de la plus grande partie de la province de Deir Ezzor, notamment des champs pétroliers, puis de la majorité de la ville, en chassant ses anciens alliés rebelles et jihadistes d'Al-Qaïda.
Le siège de la partie gouvernementale de la ville s'est encore resserré au début de l'année quand l'EI a réussi à couper le secteur en deux, séparant l'aéroport militaire au sud de la partie nord.
Environ 100.000 personnes vivent dans le secteur gouvernemental, contre 300.000 avant la crise en 2011.
Selon l'OSDH, environ 10.000 civils se trouvent dans les quartiers tenus par l'EI mais il est difficile d'avoir un chiffre précis, alors que d'autres sources font état de 50.000 personnes.
Le siège a provoqué une crise humanitaire dans la ville, avec une pénurie alimentaire et de médicaments provoquant une hausse des prix.
Le gouvernement et l'ONU ont largué des produits de première nécessité par hélicoptère mais la situation demeure très difficile pour les habitants.
Les conditions de vie sont aussi très pénibles pour les civils vivant dans les quartiers tenus par l'EI, où des informations font également état de pénuries en tout genre.
L'armée progresse rapidement pour empêcher toute velléité de la part des Forces démocratiques syriennes --la coalition kurdo-arabe appuyée par les Etats-Unis qui combat l'EI à Raqa--- d'intervenir dans ce secteur. Elle a avancé en direction de Deir Ezzor à partir de différents fronts ces dernières semaines: à l'ouest depuis la province de Raqa et au sud depuis celle de Homs.
Selon le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, les forces gouvernementales se trouvent à moins de 20 km de l'aéroport militaire de Deir Ezzor. 
La capture de Deir Ezzor représentera une victoire considérable pour le gouvernement syrien, qui a déjà engrangé ces derniers mois une série de succès avec l'appui de la Russie.

le Lundi 4 Septembre 2017 à 03:11 | Lu 306 fois