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L’armée prépare l’envoi de "8 à 10" postes de réanimation Covid


Ce soutien du service de santé des armées porterait la capacité d’accueil pour les malades victimes de complications respiratoires graves liées au Covid-19 à 45 lits au CHPF.
Ce soutien du service de santé des armées porterait la capacité d’accueil pour les malades victimes de complications respiratoires graves liées au Covid-19 à 45 lits au CHPF.
Tahiti, 3 novembre 2020 - Le service de santé des armées prévoit de mettre en place un module de "8 à 10 lits" de réanimation Covid et le personnel de santé nécessaire dès l’instant où 30 postes seront occupés dans ce service de soins intensifs de l’hôpital. Le dispositif sera opérationnel sous 72 heures dès cette jauge franchie.
 
Un seuil d’alerte fixé à 30 postes occupés en service de réanimation au CHPF. C’est ce qui ressort des conclusions par la mission militaire du service de santé des armées dépêchée depuis samedi pour évaluer les conditions d’un renfort supplémentaire à l’hôpital. L’analyse a été rendue lundi après-midi en présence du haut-commissaire Dominique Sorain, du vice-président, Tearii Alpha, du ministre de la Santé, et du médecin-chef des services de classe normale Migot, directeur de la Direction Interarmées du service de Santé des Forces Armées en Polynésie française. Ce dispositif est susceptible de monter en puissance en fonction des besoins exprimés par l’hôpital, mais dès que la jauge de 30 postes occupés en réanimation Covid sera atteinte à l’hôpital de Taaone, le service de santé des armées s’engage à dépêcher sous 72 heures "8 à 10 lits" supplémentaires et le personnel soignant nécessaire pour épauler le service de soins intensifs du centre hospitalier. 72 heures : le temps pour l’armée d’acheminer en Polynésie ce "module" de secours.
 
Un service sous surveillance
 
Mardi, 26 cas Covid nécessitaient un placement en service de réanimation, soit deux de plus que la veille. La jauge fixée par la mission de préfiguration militaire pourrait être atteinte dès cette semaine, en fonction de l’aggravation de la situation épidémiologique en Polynésie française. Un renfort qui permettrait de porter la capacité d’accueil pour les malades victimes de complications respiratoires graves liées au Covid-19 à 45 lits au CHPF, contre 20 pour les réanimations "autres". Indépendamment de cette aide matérielle, 12 infirmières de la réserve sanitaire nationale sont aussi attendues en fin de semaine en Polynésie, afin de prêter main forte au personnel soignant de l'hôpital sur le front du coronavirus.

​Le 27 octobre dernier à l’Assemblée nationale, interpellée par le député Moetai Brotherson à propos du soutien en ressources humaines que pouvait promettre l'Etat à la Polynésie française, la ministre déléguée chargée de l'autonomie avait assuré que le centre de crise était alors pleinement mobilisé à ce sujet : "La question d'un appui supplémentaire est en cours de discussion. Nous y sommes favorables", avait-t-elle ajouté sans autre précision.
 
303 nouveaux malades dépistés
 
L'épidémie de coronavirus est toujours en forte propagation en Polynésie française. Mardi, 303 nouveaux cas Covid avaient été dépistés en à peine 24 heures dans la collectivité, selon le carré épidémiologique transmis à la mi-journée. Le tout dans un contexte où les services sanitaires avouent ne pas être en mesure de "recenser tous les cas positifs". Surveillée comme de l'huile sur le feu, la donnée qui inquiète les autorités du Pays et de l'Etat depuis plusieurs jours maintenant est le nombre d'hospitalisations, notamment en service de réanimation. En 24 heures, avec 87 hospitalisations en cours on en dénombrait 8 de moins que la veille. Mais, dans cet effectif, l'état de santé de 26 malades nécessitait un placement en service de réanimation. 

La collectivité ne comptait pas de décès supplémentaire lié au Covid-19. Le bilan est toujours de 38 morts suite à une infection par ce coronavirus depuis le 10 septembre en Polynésie française où le nombre total de cas Covid identifiés depuis mars dernier se porte dorénavant à 8 949. Après une première vague épidémique maitrisée à 62 cas par un confinement général de fin mars à mai derniers et l'arrêt des vols commerciaux vers ou depuis l'étranger, le rebond épidémique s'est produit le 2 août dernier, deux semaines après la réouverture des frontières polynésiennes.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 3 Novembre 2020 à 14:25 | Lu 3909 fois