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L’Assemblée refuse l’augmentation des indemnités du Président Fritch


Edouard Fritch, le 12 septembre 2014 après son élection à la tête de l'exécutif polynésien
Edouard Fritch, le 12 septembre 2014 après son élection à la tête de l'exécutif polynésien
PAPEETE, 18 décembre 2014 – La commission des finances a rejeté un projet de délibération visant à aligner l’indemnité mensuelle du Président de la Polynésie française avec celle des ministres du gouvernement.

Nouvel exemple de l’ambiance délétère qui règne au sein du Tahoera’a Huira’atira : la commission des finances a rejeté jeudi matin un projet de délibération visant à accorder au Président de la Polynésie française une rémunération mensuelle identique à celle que touchent les ministres de son gouvernement. Le Président pourrait forcer l'évocation de ce texte en séance plénière lors d'une session extraordinaire en début d'année.

Car cette décision contraint le Président Fritch, première institution du Pays, à percevoir une indemnité mensuelle de 378 100 Fcfp alors que les ministres du gouvernement émargent à 650 580 Fcfp et les représentants de l’Assemblée à 633 815 Fcfp voire 742 815 Fcfp pour ceux qui ne résident pas à Tahiti.

Edouard Fritch, présent lors de cette commission, aurait lancé jeudi matin aux représentants Tahoera’a à l’origine de cette décision que, s'il s'agissait de le sanctionner pour une procédure dont il conteste être à l’origine, dans l’affaire de la vaisselle, "il faut être plus direct et franc et déposer une motion de défiance".

En juin 2013, quelques semaines avant le vote de la réforme fiscale, l’exécutif Flosse avait communiqué sur le thème de l’exemplarité, appelant les institutions à diminuer le niveau de rémunération de leurs membres. C’est ainsi que les ministres du gouvernement et les représentants de l’Assemblée avaient vu leurs indemnités diminuées de 10%. Une délibération avait acté cela le 11 juin et cette règle n’a pas été révisée depuis.

Le Président Flosse avait même observé une réduction de 50% de ses indemnités les portant à 378 100 Fcfp. Mais Gaston Flosse, alors sénateur nouvellement élu à la Présidence de la Polynésie française était sous le coup d’une contrainte légale fixant son plafond de rémunération. En tant que sénateur exerçant un mandat local, il ne pouvait percevoir plus de 378 100 Fcfp d’indemnités mensuelles de Président, en plus des 1,69 million Fcfp reçus chaque mois en vertu de sa fonction parlementaire (14157 euros mensuels en incluant les indemnités de fonction mais sans compter les indemnités de représentant).

Avec un luxe de communication, le Président Flosse s’était en somme soumis dès son accession à la tête du Pays à un plafond légal de rémunérations en diminuant de moitié son indemnité mensuelle de chef de l’exécutif.

L'indice de calcul de l'indemnité mensuelle brute allouée au Président de la Polynésie française, au vice-président et aux autres membres du gouvernement est passé 844 à 760 (avec un point d'indice à 995 Fcfp) en août 2011 suite à l'application des dispositions de la "loi Penchard". L'indice de calcul de l'indemnité mensuelle brute du Président a ensuite été diminué à 380 en juin 2013.

Rédigé par JPV le Jeudi 18 Décembre 2014 à 16:55 | Lu 5732 fois