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L'Asie-Pacifique en sommet à Bali en l'absence remarquée d'Obama


L'Asie-Pacifique en sommet à Bali en l'absence remarquée d'Obama
NUSA DUA, 4 octobre 2013 (AFP) - L'Asie-Pacifique se réunit à partir de lundi à Bali, un sommet compromis par l'annulation de la participation du président Barack Obama, retenu par la crise budgétaire dans son pays.

Le président américain a dû annuler l'ensemble de sa tournée en Asie prévue la semaine prochaine, en raison de la paralysie de l'administration fédérale aux Etats-Unis, qui dure depuis mardi.

M. Obama devait participer sur l'île indonésienne de Bali au sommet du "forum de Coopération de l'Asie-Pacifique" (Apec), puis à celui de l'Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) et de l'Asie de l'Est à partir de mercredi, avant de conclure sa tournée en Malaisie et aux Philippines.

L'absence du président américain à l'Apec nuit aux efforts de Washington visant à pousser le projet d'une vaste zone de libre-échange qui réunirait 12 pays de la région, à l'exception notable de la Chine.

Les Etats-Unis se fixent pour objectif ambitieux que soit approuvé d'ici à la fin de l'année ce Partenariat transPacifique (TPP), qui veut regrouper 40% du PIB mondial.

M. Obama devait prendre part à un sommet, en marge de l'Apec, avec les onze autres pays lancées dans les négociations en vue du TPP.

Le TPP doit réunir le Japon, l'Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam.

Pékin était initialement opposée au TPP, projet lancé à l'initiative des États-Unis, mais sa position a évolué, ravivant les espoirs de ses partenaires commerciaux.

La semaine dernière à Dalian (nord), devant le Forum économique mondial, le Premier ministre chinois Li Keqiang avait assuré être "ouvert" face au TPP.

Mais l'objectif américain de faire signer ce partenariat d'ici à la fin de l'année semble très ambitieux, souligne Jayant Menon, expert à la Banque asiatique de développement.

"Je ne pense pas que cela sera fait cette année... Et si ça l'est, ce sera un partenariat tellement minimisé qu'il en deviendra insignifiant".

La non-participation de M. Obama compromet également l'avancée des dossiers internationaux régulièrement abordés en marge de ce genre de sommet, en particulier la Corée du Nord et la Syrie.

Le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, avait jeudi évoqué la possibilité d'une rencontre sur le conflit syrien entre M. Obama et le président russe Vladimir Poutine qui, lui, sera présent à l'Apec.

Un entretien devrait en revanche avoir lieu samedi entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui représente M. Obama, et son homologue russe Sergueï Lavrov.

MM. Poutine et Obama avaient dernièrement parlé de la crise en Syrie lors d'un tête-à-tête au sommet du G20 en septembre à Saint-Pétersbourg.

A la fin du même mois, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, à la suite d'un accord entre Moscou et Washington.

La chaise vide laissée par M. Obama laisse de plus la voie libre au président chinois Xi Jinping, lancé dans une offensive de charme en Asie du Sud-Est visant à contrecarrer l'ambition d'Obama de faire de l'Extrême-Orient le "pivot" de sa politique extérieure.

"M. Xi a dorénavant le podium pour lui seul tandis que les Etats-Unis font figure de démocratie faible", estime Ian Storey, analyste à l'Institut de Singapour pour les études du Sud-Est asiatique.

"Pendant ce temps, la Chine a l'air de regorger d'argent et de confiance, tout en étant relativement stable".

M. Xi a entamé jeudi devant le Parlement indonésien une tournée régionale visant à resserrer les liens avec l'Asie du Sud-Est, et en particulier à apaiser les tensions suscitées par les différends maritimes en mer de Chine méridionale entre Pékin et certains de ses voisins.

Ce sujet pourrait être abordé à Bali, tout comme le différend similaire entre Tokyo et Pékin. Mais une rencontre entre M. Xi et le Premier ministre japonais Shinzo Abe est peu probable, selon les Affaires étrangères chinoises.

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Rédigé par Par Karl MALAKUNAS le Vendredi 4 Octobre 2013 à 06:09 | Lu 410 fois