Tahiti, le 29 mai 2025 - Du 2 au 6 juin, l’Adie se mobilise pour permettre à chacun d’accéder à une mobilité adaptée à son activité et plus respectueuse de l’environnement.
Que l’on soit entrepreneur, salarié ou demandeur d’emploi, aller au travail, c’est d’abord y aller. Et pour certains Polynésiens, c’est de plus en plus compliqué.
Parce que trop de Polynésiens passent à côté d’opportunités professionnelles faute d’un moyen de transport efficace, l’Adie se mobilise du 2 au 6 juin pour permettre à chacun d’accéder à une mobilité adaptée à son activité et plus respectueuse de l’environnement.
Manquer une opportunité professionnelle faute de moyen de transport, c’est une réalité pour de nombreux Polynésiens. En dehors du centre urbain bien desservi en transports collectifs, la voiture reste souvent indispensable pour pouvoir travailler. “Il faut admettre cette réalité : des milliers de Polynésiens à faibles revenus, particulièrement dans les îles ou dans les zones périurbaines, dépendront pour longtemps encore de leur voiture. On ne réussira pas la transition écologique en faisant de la bicyclette et du véhicule électrique l’alpha et l’oméga des politiques publiques, en ignorant les femmes et les hommes pour qui ils ne sont pas aujourd’hui une solution crédible, que ce soit pour des raisons économiques ou pratiques”, explique Wendy Mou Kui, directrice de l’Adie en Polynésie française.
De nombreux Polynésiens ont manqué ou renoncé à une opportunité professionnelle – qu’il s’agisse d’un emploi, d’un entretien d’embauche, d’une formation ou d’un rendez-vous client – faute de moyen de transport efficace. Ce qui leur manquait pour cela, c’était une voiture.
L’Adie facilite l’accès à des modes de transports individuels adaptés aux besoins des publics les plus éloignés de l’emploi. Un quart des entreprises financées par l’Adie ne pourraient pas naître ou se développer sans le véhicule que le microcrédit de l’Adie permet d’acheter. Il peut s’agir d’une voiture pour devenir chauffeur, coiffeur à domicile ou jardinier. Il peut aussi s’agir d’un moteur pour équiper un bateau de pêche ou d’une camionnette pour transporter des marchandises ou des vélos transformés en panneaux publicitaires itinérants.
Achetés avec de petits budgets, les véhicules financés par l’Adie demeurent, dans l’ensemble, très kilométrés. C’est pourquoi l’association développe également des partenariats pour offrir des solutions financières innovantes permettant de donner accès à coût supportable à des véhicules récents, thermiques le plus souvent, mais plus efficients énergétiquement et beaucoup moins polluants que ceux qu’ils remplacent.
La mobilité des entrepreneurs aussi
En ce qui concerne la mobilité des entrepreneurs, des progrès sont à noter. Le financement de l’Adie a permis à un quart des bénéficiaires d’acheter un véhicule, et d’accéder à une mobilité jugée de meilleure qualité notamment en achetant des véhicules plus récents. Cependant, seuls 7 % des répondants sont passés d’un véhicule diesel ou essence à une mobilité plus durable, hybride ou électrique.
Du 2 au 6 juin, l’Adie organise près de 40 événements partout en Polynésie afin de faire connaître l’ensemble de ses solutions de financement pour entreprendre et accéder à un mode de transport pour travailler et exercer son activité. “À l’Adie, nous voyons chaque jour à quel point un véhicule peut changer une vie. La mobilité est une clé d’émancipation, d’égalité des chances, de participation à la vie économique et citoyenne et de création de richesses”, explique Wendy Mou Kui.
Pour beaucoup de Polynésiens, cependant, un microcrédit ne suffira pas à “boucler” le budget d’acquisition d’un véhicule de qualité et ils seront alors renvoyés soit à l’assignation à résidence, soit à des véhicules très polluants et émetteurs de gaz à effet de serre.
C’est pourquoi l’Adie plaide pour une politique d’aide à la mobilité individuelle progressive, massive et inclusive. “On ne réussira pas la transition écologique sans tenir compte des contraintes réelles de ces milliers de Polynésiens à faibles revenus. Nous appelons, aujourd’hui, à ce que les politiques de mobilité verte ne soient pas sources de nouvelles exclusions et de nouvelles radicalités écocides, mais qu’elles soient, au contraire, un levier de cohésion et de progrès social”, poursuit la directrice.
Le programme de l’événement est à découvrir sur la page internet de l’Adie et sur ses réseaux sociaux.