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Karel Luciani recycle les déchets de poissons


PAPEETE, le 3 avril 2017. Karel Luciani a reçu le deuxième prix dans la catégorie "économie circulaire" lors du concours de création et développement économique des entreprises organisé par le gouvernement à la fin de l’année 2016. Un encouragement pour cet homme qui, à 50 ans, s’est lancé dans ce nouveau challenge : créer son entreprise d’engrais naturels à base de déchets de poissons.

Après une vie passée dans l’administration, Karel Luciani a voulu se lancer un challenge : celui de créer sa propre entreprise et de concrétiser un projet sur lequel il a travaillé pendant plusieurs années. Après des études de biologie en métropole, un passage à l’Ifremer, une expérience en crevetticulture à Fidji, il travaille pendant 13 ans au secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), basée à Nouméa, où il va notamment développer un processus de valorisation des déchets de poissons. Quand les réglementations sur des systèmes de pêche plus écologiques sont arrivées, il a fallu proposer des systèmes anti-gaspillage. La politique du zéro déchet est devenue évidente et la CPS a donc travaillé sur des méthodes pour recycler les restes de poissons. Et c’est Karel Luciani qui a notamment fait ce travail pour proposer des solutions aux pêcheries du Pacifique. Expert consultant en développement halieutique, Karel est également écolo. Il a toujours été investi dans le développement durable. Une idée d’économie circulaire émerge : utiliser ces déchets de poissons pour en faire un engrais naturel. Une technique est mise sur pied et proposé aux pays du Pacifique. Mais à Tahiti, personne ne se lance.

Dans la transformation du poisson, 50 % finissent à la poubelle. Aujourd’hui, à Tahiti, tous ces déchets (1 400 tonnes par an, selon Karel) terminent à la mer. Une solution problématique car déverser ces déchets revient à nourrir les animaux sauvages, ce qui engendre des bouleversements sur l’écosystème. Après 20 années passées à l’étranger, Karel Luciani décide de rentrer sur Tahiti et constate cette situation. "J’avais l’expertise et les connaissances, pourquoi ne pas me lancer ?" En juillet 2015, son entreprise de recyclage des déchets de poissons en engrais est créée : Patiri. Pour valider tout son business plan, il prend conseil auprès de la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM). "On a retravaillé mes documents et ça m’a conforté." Il étudie le marché des engrais à Tahiti et sait que les Polynésiens connaissent les vertus des déchets de poissons pour le jardin, il est donc confiant. Mais le chemin est semé d’embûches et le démarrage est assez difficile. "Je n’ai pas de regrets, c’est un challenge pour moi et je vais continuer ! Après des années dans l’administration, je suis content d’avoir relevé ce défi. Ça me plaît toujours autant et je suis convaincu du bien-fondé de ma société."

En décembre 2016, Karel a reçu le deuxième prix dans la catégorie "économie circulaire" lors du concours de création et développement économique des entreprises organisé par le gouvernement. "Ça a légitimé mon travail." Et puis les clients de Karel commencent à partager leurs remarques positives sur la qualité du produit : leurs plantes n’ont jamais été aussi belles, lui assurent-ils. Certains agriculteurs, qui souhaitent se tourner vers une culture raisonnée en limitant les produits chimiques, s’initient à cet engrais à base de poissons. "Je voulais concrétiser une belle idée." C’est chose faite !

Lucie Rabréaud

Établir son business plan grâce aux conseillers de la CCISM

La Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers propose un accompagnement dans la conception technique d’un plan d’affaire réaliste. Le business plan est un outil incontournable pour modéliser, mettre au clair son projet économique et assurer la pérennité de son projet. Avec l’atelier "1, 2, 3… J’entreprends !" la CCISM sensibilise et informe les porteurs de projets et les futurs chefs d’entreprise sur l’organisation et la gestion de leurs projets. Plusieurs thèmes sont développés afin de vous guider : vous et votre projet, l’étude de marché, les prévisions financières, les formalités obligatoires, les obligations fiscales et sociales et la nécessité d’avoir une comptabilité claire dès le départ. Un premier pas dans le monde de la gestion d’une entreprise, pour éviter les faux pas ! Karel Luciani ne regrette pas d’être aller chercher des conseils auprès de la CCISM. Il a trouvé l’expertise nécessaire pour fignoler son projet. Avec "1, 2, 3… J’entreprends !", vous saurez par quoi et par où commencer.

L’atelier est gratuit et proposé tous les 15 jours, le mardi, de 8 heures à midi, au pôle Entreprises de la CCISM.

Site internet de la CCISM

Rédigé par Une rencontre proposée par la CCISM le Mardi 4 Avril 2017 à 03:22 | Lu 22404 fois