Tahiti, le 23 février 2024 - Deux jeunes charbonniers ont été condamnés jeudi en comparution immédiate pour avoir ligoté un collègue qu'ils soupçonnaient d'avoir volé un groupe électrogène. Un troisième prévenu, poursuivi pour avoir frappé la victime, a également été reconnu coupable.
Un homme de 37 ans ainsi que l'un de ses collègues âgé de 29 ans ont été jugés en comparution immédiate jeudi pour répondre de faits de séquestration. Un troisième individu, frère du plus âgé des deux premiers prévenus, était quant à lui poursuivi pour des violences volontaires. L'affaire avait éclaté le 18 février lorsqu'un jeune homme, employé au noir dans une entreprise de charbonnerie située non loin de la Papeno’o, s'était présenté à la gendarmerie pour déposer plainte contre les trois prévenus.
Entendu, l'individu avait expliqué qu'il avait été ligoté avec une sangle par les deux prévenus les plus âgés car ces derniers l'accusaient d'avoir volé un groupe électrogène sur le chantier. Durant deux heures, l'individu était resté attaché au sol avant que ses agresseurs ne le libèrent. Quelques jours plus tard, il avait cette fois été frappé par les deux frères et avait finalement décidé de porter plainte.
“Nourri et logé”
À la barre du tribunal correctionnel jeudi, le prévenu de 37 ans – considéré comme l'instigateur de la “séquestration” – a reconnu les faits dans leur intégralité en présentant, à de nombreuses reprises, des excuses à la victime, un homme qu'il a qualifié de “bon travailleur”. Le trentenaire a expliqué que le groupe électrogène avait disparu un jour où il s'était absenté du chantier et alors que la victime s'y trouvait. L'homme a affirmé qu'il s'était en quelque sorte senti trahi par son employé alors qu'il avait “accueilli” ce dernier, l'avait “nourri” et “logé”. Interrogé à son tour, le deuxième prévenu poursuivi pour avoir participé au ligotage a simplement indiqué qu'il avait fait ce que son collègue lui avait demandé de faire. Uniquement poursuivi pour avoir frappé la victime, le troisième et dernier prévenu a quant à lui nié lui avoir mis un coup de poing.
Lors de la plaidoirie, l'avocat de la victime, Me Bruno Loyant, a dépeint une “affaire survenue dans un contexte de vie précaire dans un milieu professionnel extrêmement sale et un métier extrêmement dur”. Rappelant que son client ne touchait que 10 000 francs par semaine, il a ensuite dénoncé le fait que de plus en plus de personnes soient “exploitées” et qu'elles échappent “à tous les indicateurs”. Une situation, selon lui, de “mise en esclavage professionnelle inadmissible”. L'avocat a par ailleurs assuré que son client avait cru mourir lorsqu'il avait été ligoté.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l'“instigateur” à 12 mois de prison dont quatre avec sursis. Son frère a écopé de 12 mois de prison dont huit avec sursis. Les deux peines ont été assorties du maintien en détention. Le dernier prévenu a quant à lui été condamné à six mois de sursis.
Un homme de 37 ans ainsi que l'un de ses collègues âgé de 29 ans ont été jugés en comparution immédiate jeudi pour répondre de faits de séquestration. Un troisième individu, frère du plus âgé des deux premiers prévenus, était quant à lui poursuivi pour des violences volontaires. L'affaire avait éclaté le 18 février lorsqu'un jeune homme, employé au noir dans une entreprise de charbonnerie située non loin de la Papeno’o, s'était présenté à la gendarmerie pour déposer plainte contre les trois prévenus.
Entendu, l'individu avait expliqué qu'il avait été ligoté avec une sangle par les deux prévenus les plus âgés car ces derniers l'accusaient d'avoir volé un groupe électrogène sur le chantier. Durant deux heures, l'individu était resté attaché au sol avant que ses agresseurs ne le libèrent. Quelques jours plus tard, il avait cette fois été frappé par les deux frères et avait finalement décidé de porter plainte.
“Nourri et logé”
À la barre du tribunal correctionnel jeudi, le prévenu de 37 ans – considéré comme l'instigateur de la “séquestration” – a reconnu les faits dans leur intégralité en présentant, à de nombreuses reprises, des excuses à la victime, un homme qu'il a qualifié de “bon travailleur”. Le trentenaire a expliqué que le groupe électrogène avait disparu un jour où il s'était absenté du chantier et alors que la victime s'y trouvait. L'homme a affirmé qu'il s'était en quelque sorte senti trahi par son employé alors qu'il avait “accueilli” ce dernier, l'avait “nourri” et “logé”. Interrogé à son tour, le deuxième prévenu poursuivi pour avoir participé au ligotage a simplement indiqué qu'il avait fait ce que son collègue lui avait demandé de faire. Uniquement poursuivi pour avoir frappé la victime, le troisième et dernier prévenu a quant à lui nié lui avoir mis un coup de poing.
Lors de la plaidoirie, l'avocat de la victime, Me Bruno Loyant, a dépeint une “affaire survenue dans un contexte de vie précaire dans un milieu professionnel extrêmement sale et un métier extrêmement dur”. Rappelant que son client ne touchait que 10 000 francs par semaine, il a ensuite dénoncé le fait que de plus en plus de personnes soient “exploitées” et qu'elles échappent “à tous les indicateurs”. Une situation, selon lui, de “mise en esclavage professionnelle inadmissible”. L'avocat a par ailleurs assuré que son client avait cru mourir lorsqu'il avait été ligoté.
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné l'“instigateur” à 12 mois de prison dont quatre avec sursis. Son frère a écopé de 12 mois de prison dont huit avec sursis. Les deux peines ont été assorties du maintien en détention. Le dernier prévenu a quant à lui été condamné à six mois de sursis.