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“Je veux sauver l'emploi de mes gars”


(crédit photo : MMS)
(crédit photo : MMS)
Tahiti, le 6 octobre 2025 - À Hiva Oa, les tensions se poursuivent entre la commune et la société en charge de la station de carénage, Maintenance Marquises Services. En cause, la reconduction d'un bail pour une durée de seulement deux ans qui force l'entreprise à envisager sa fermeture et le licenciement prochain de ses huit employés. Son gérant, Vincent Roche, appelle à la mobilisation et dénonce une posture ambiguë de la municipalité. 
 
Installé depuis près de dix ans (le premier bail a été accordé en 2016), la société Maintenance Marquises Services (MMS) est à l'origine de la station de carénage de Hiva Oa. Son gérant, Vincent Roche, se souvient : “À l'époque, il n'y avait absolument rien, c'était terre rase. Il s'agissait juste d'une ancienne carrière. Aujourd'hui, on y trouve une rampe de mise à l'eau, un treuil, une remorque, un tracteur, un bâtiment avec une salle de voilerie, un atelier de soudure ou encore un magasin d'accastillage. Et puis, surtout, on parle de huit employés marquisiens.” Des murs, des personnes et une histoire qui pourrait se finir dès 2027. En cause, une guerre froide qui s'est installée entre le gérant de la société et la municipalité de l'île.
 
Selon l'entrepreneur, l'objectif de la commune a toujours été de le voir plier bagage : “Depuis le début, depuis que nous avons ouvert le chantier, on nous a parlé de tout un tas de projets”, explique celui-ci. “Au début, il s'agissait d'une route qui devait descendre en plein milieu de chez nous avec un rond-point, après c'était un parking à voitures, puis finalement, ils voulaient refaire le port.”  Autant de projets inquiétants pour l'activité de l'entreprise qui ont conduit Vincent Roche à solliciter, dès 2022, l'aide du gouvernement de l'époque : “On a rencontré le directeur de cabinet du ministre des Affaires foncières et là, on nous a expliqué que c'est notre maire qui ne souhaitait tout simplement pas nous voir à cet emplacement. Suite à cette rencontre, nous avons reçu un mail avec l'avis réservé de la maire où elle disait bien vouloir une station de carénage, mais sans le parking à bateaux. (...) Désolé, mais il n'y a pas de port à sec sans parking à bateaux. On ne peut pas demander à un boulanger de faire du pain sans farine.” Une incompréhension grandissante qui, aujourd'hui, ne permet plus aucun dialogue entre les deux parties.
 
Et dernièrement, alors que la société MMS cherchait désespérément à reconduire son bail, celle-ci a dû se contenter d'une période de deux ans... le temps de fermer boutique. “Nous avons lancé un recours au tribunal administratif la semaine dernière”, affirme Vincent Roche, qui prévient ne pas vouloir en rester là : “On proteste, bien sûr. On a lancé une pétition manuscrite qui a déjà atteint plus de 300 signatures en seulement quelques jours et nous savons qu'il y en aura d'autres. Cela représente quand même une grosse masse de la population locale. Et demain (ce mardi, NDLR), on descend dans la rue avec les engins. On a déclaré notre manifestation et on va se positionner devant la commune de Hiva Oa, à l'occasion de l'inauguration du marché et de la foire agricole de l’île.” Et ce dernier insiste : “Ce n'est pas mon emploi que j'essaie de sauver, c'est celui de mes gars, qui sont tous marquisiens. Ils gagnent, en moyenne, environ 200 000 francs par mois. Ce ne sont pas des emplois que tu trouves facilement dans les îles.” Affaire à suivre dès ce mardi donc.
 

Rédigé par La rédaction le Lundi 6 Octobre 2025 à 16:09 | Lu 4468 fois