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Ivresse et surcharge : les 300 passagers du naufrage d'un ferry miraculeusement sauvés aux salomons


HONIARA, vendredi 20 décembre 2013 (Flash d’Océanie) – Une nouvelle catastrophe maritime en Mélanésie a probablement été évitée de justesse aux îles Salomon, où les quelque trois cents passagers d’un ferry inter-îles sont tous sortis indemnes du naufrage, rapporte vendredi le quotidien salomonais Solomon Star.
Le navire, MV Francis Gerena, était parti de la capitale Honiara en milieu de semaine.
Après avoir quitté le port de Point Cruz (centre de l’archipel) mercredi, il a sombré une dizaine d’heures plus tard au large de la petite île d’Anuha, un peu plus au Nord de la même région, alors qu’il se dirigeait vers l’île de Malaïta (Nord), selon les mêmes sources.
Avec plus de trois cents passagers à bord et une surcharge de fret, l’agence de sécurité maritime salomonaise (Solomon Islands Maritime Safety Administration, SIMSA) avait jugé utile d’ordonner mardi 17 décembre 2013 au capitaine de ne pas poursuivre, après l’escale de Point Cruz.
« En dépit de cet ordre, le capitaine a réussi à appareiller tôt dans la matinée (de mercredi) sans autorisation. Ensuite, on a appris que le navire avait coulé, mercredi, vers 14h00 [locales, GMT+9] », a précisé le capitaine Tim Harrison, de la SIMSA.
Les passagers miraculés ont pu être pris en charge et rapatriés sur Honiara à bord d’autres navires, dont des patrouilleurs du gouvernement.
Facteur aggravant : de nombreux témoignages de passagers affirment que la plupart des membres d’équipage « avaient commencé à boire avant même le départ d’Honiara » et que pendant le reste du voyage, « ils étaient saouls ».
« Ensuite, nous avons tous vu que le bateau a commencé à tanguer de manière inhabituelle, alors même que la mer n’était pas particulièrement agitée », a raconté l’un des passagers survivants.
Les inquiétudes se sont confirmées après que les moteurs se soient arrêtés.
« C’est là que le ferry a commencé à couler et qu’on nous a dit de nous préparer au pire », a confié un autre passager miraculé.
À ce stade, les pompes étaient également tombées en panne, rendant impossible l’évacuation de l’eau qui remplissait déjà la salle des machines.
S’en est suivie une procédure d’évacuation d’urgence, à l’aide du matériel de bord, a expliqué un membre d’équipage, qui a aussi reconnu que la plupart de ses camarades étaient ivres au moment du drame.

Plusieurs catastrophes maritimes se sont produites ces dernières années et concernent toutes des navires inter-îles : les plus meurtrières se sont produites en Papouasie-Nouvelle-Guinée le 2 février 2012.
Le ferry inter-îles, Rabaul Queen sombrait au large de la ville de Lae (côte Nord de l’île principale de Papouasie-Nouvelle-Guinée).
237 personnes ont été officiellement sauvées, mais le nombre de victimes reste toujours inconnu en raison de l’absence de chiffres exacts et de manifeste concernant le nombre de passagers à bord au moment du drame.
Début juin 2012, une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le naufrage a évoqué un « manque de responsabilité », mêlé à de l’ « incompétence » et de la « négligence » de la part de la société armatrice et du capitaine.
La société, pour sa part, avait maintenu une ligne de défense basée sur un « cas de force majeure », en raison des très mauvaises conditions en mer au moment du naufrage qui a fait plus de deux cent victimes mais dont le bilan humain n’a toujours pas été précisément arrêté, faute de manifeste de transport des passagers.

Autre catastrophe récente : à Tonga, celle concernant le ferry Princess Ashika qui avait sombré au large de Nuku’alofa (royaume de Tonga) le 5 août 2009, faisant 74 victimes, dont deux Français.
L’enquête tongienne avait en substance conclu à la non-conformité du Princess Ashika aux normes de sécurité et à de graves manquements aux procédures de vérification avant achat de la part d’une société publique dépendant directement du gouvernement.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 20 Décembre 2013 à 05:29 | Lu 482 fois