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Iran: 7 personnes blessées par un séisme près d'une centrale nucléaire


Téhéran, Iran | AFP | mercredi 08/01/2020 - Sept personnes ont été blessées par un séisme de force modérée, survenu mercredi matin dans la région de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr, et dont les dégâts matériels apparaissent très limités, selon les médias locaux.

Plusieurs heures après les faits, les autorités n'ont fait part d'aucun dégât dans cette centrale, située dans la région de Bouchehr, au sud-ouest de l'Iran.
La secousse a été ressentie à Bouchehr, où se trouve la centrale nucléaire iranienne éponyme, située sur la côte, selon l'agence officielle iranienne Irna. 
Cité par la télévision d'Etat iranienne, Jahanguir Dehghani, directeur général de la cellule de crise de la province de Bouchehr, indique que "7 personnes ont été blessées par ce séisme", dont trois sont déjà sorties de l'hôpital.
En ce qui concerne les dégâts matériels, la télévision d'Etat ne mentionne que des "fissures sur quelques bâtiments".
Et selon M. Dehghani, "l'équipe de la cellule de crise est (sur place) et en train d'évaluer les dégâts".
Avec un épicentre situé 10 kilomètres sous terre, le séisme a secoué une zone située à 17 kilomètres au sud-est de la ville de Borazjan à 06H49 (03H19 GMT), selon le site internet de l'institut géologique américain (USGS).
Ce tremblement de terre survient deux semaines après qu'un séisme de magnitude 5,1 a frappé la même région, sans faire de victime ni provoquer de dégâts importants. 
Situé aux confins de plusieurs plaques tectoniques et traversé par plusieurs failles, l'Iran est une zone de forte activité sismique. Le dernier séisme majeur remonte à novembre 2017, lorsqu'un tremblement de terre de magnitude 7,3 dans la province de Kermanshah (ouest) avait fait 620 morts.
 

- Programme nucléaire -

 
La centrale de Bouchehr, qui produit 1.000 mégawatts, a été construite par la Russie et a officiellement été livrée en septembre 2013, après des années de retard.
En 2016, des entreprises russes et iraniennes ont commencé à construire deux réacteurs de 1.000 mégawatts de plus à Bouchehr. Les travaux devraient durer 10 ans.
Les pays du Golfe voisins de l'Iran ont maintes fois dit leurs craintes concernant la fiabilité de la centrale de Bouchehr et évoqué un risque de fuites radioactives en cas de tremblement de terre important.
La République islamique souhaite construire 20 centrales nucléaires à terme afin de diversifier ses ressources énergétiques, afin d'être moins dépendante des énergies fossiles pour sa consommation intérieure.
Son programme nucléaire est au coeur d'un contentieux avec les Etats-Unis, qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de la bombe atomique, ce que nie catégoriquement Téhéran.
Les tensions entre les deux pays ne cessent de s'intensifier depuis le retrait unilatéral en mai 2018 du président américain Donald Trump de l'accord international sur le nucléaire iranien, suivi du rétablissement de dures sanctions économiques contre Téhéran.
Elles ont atteint un nouveau pic ces derniers jours avec l'assassinat par Washington vendredi d'un général iranien en Irak et des frappes de missiles tirés en représailles par la République islamique, dans la nuit de mardi à mercredi contre une base irakienne utilisée par l'armée américaine.
Depuis mai, l'Iran a cessé de respecter certains de ses engagements pris dans le cadre de l'accord en riposte aux sanctions américaines, alors qu'il les avait jusque-là respectés, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
A la suite de la mort du général iranien, Téhéran a annoncé le 5 janvier ne plus se sentir tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses".
Conclu en 2015 entre l'Iran, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, l'accord sur le nucléaire iranien avait permis la levée d'une partie des sanctions contre Téhéran en échange de son engagement de ne pas se doter de l'arme nucléaire.

le Mercredi 8 Janvier 2020 à 05:41 | Lu 202 fois