New Delhi, Inde | AFP | jeudi 07/08/2025 - La crue meurtrière qui a balayé une localité de l'Himalaya en Inde cette semaine a probablement été causée par la libération soudaine des eaux de fonte d'un glacier, due à l'impact croissant du changement climatique, selon des experts.
Au moins quatre personnes sont mortes et plus de 50 personnes manquent toujours à l'appel, selon les secours, depuis que des eaux boueuses mélangées à des débris ont envahi mardi la vallée de la localité de Dharali, dans l’État septentrional d'Uttarakhand.
Des vidéos diffusées par les médias indiens montrent des torrents d'eaux boueuses emporter des habitants et des immeubles de Dharali, un lieu touristique de l'Uttarakhand.
Les autorités ont déclaré peu après le désastre que la crue avait été causée par une intense "averse" de pluie.
Mais des experts évaluant les dégâts estiment que l'averse n'était que le déclencheur final, qui est venue s'ajouter à des jours de pluies soutenues et prolongées qui avaient déjà détrempé et ramolli le sol.
Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Dehli, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier.
"Considérant les pluies persistantes durant les jours précédents et la décharge soudaine observée, une crue glaciaire par débordement de lac (GLOF, de son acronyme anglais, pour "Glacial lake outburst flood"), ou l'effondrement d'un lac retenu par une moraine, est suspectée d'être la cause principale", a-t-il déclaré à l'AFP.
Cela aurait contribué à une "crue éclair soudaine de haute énergie", a expliqué l'expert, notant que le terrain glaciaire au-dessus de la ville comportait des "zones sédimentaires instables".
Mais la couverture nuageuse a empêché de vérifier par satellite la source exacte des débris, et M. Joshi a précisé que les données satellitaires étaient insuffisantes pour arriver à une "confirmation définitive".
- "Gravité de la catastrophe" -
Safi Ahsan Rizvi, conseiller à l'Autorité nationale de gestion des catastrophes, pense lui aussi que la cause "probable" du drame est un "glissement de débris de roche fluvioglaciaires".
Sandip Tanu Mandal, un glaciologue de l'ONG Mobius Foundation de New Dehli, évoque également la "possibilité d'un GLOF", causé par "l'accumulation importante d'eau dans le lac due à une augmentation de la fonte et des précipitations".
M. Mandal note que quoique forte, la pluie juste avant la crue n'était "pas très importante" par rapport aux énormes volumes d'eau qui ont déferlé dans la vallée.
Ce qui semble, là encore, étayer la thèse de l'effondrement d'un lac glaciaire.
Les glaciers de l'Himalaya, qui fournissent une eau essentielle à près de deux milliards de personnes, fondent plus vite que jamais à cause du réchauffement climatique, exposant les populations à des désastres imprévisibles et coûteux, préviennent les scientifiques.
Le ramollissement du pergélisol (ou permafrost, partie du sol gelée en permanence pendant au moins deux années consécutives) augmente les risques de glissements de terrain.
La catastrophe de mardi "met en évidence la nature complexe et interconnectée des dangers himalayens", estime M. Joshi.
Le développement rapide de la région et les constructions en aval ont démultiplié l'ampleur des dégâts, selon lui: "Le schéma d'utilisation des terres dans la plaine inondée a exacerbé la gravité de la catastrophe".
Des pluies de mousson torrentielles continuent de tomber sur la région et compliquent le travail des secours. Les lignes téléphoniques sont endommagées et les communications difficiles.
Une large partie du village est envahie par la boue. Des responsables des opérations de secours estiment qu'elle atteint dans certains lieux jusqu'à 15 mètres d'épaisseur, de quoi engloutir entièrement des bâtiments.
11 soldats sont également portés disparus à Harsil, un village en aval, selon les secours. L'armée a été mobilisée.
"Les gens ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Les eaux de la crue les ont frappés en 15 secondes", a rapporté un habitant, Suman Semwal, au journal The Indian Express, expliquant que son père a vu, depuis un village situé en amont, cette crue "d'une ampleur inimaginable" frapper Dharali dans "un bruit sourd".
Au moins quatre personnes sont mortes et plus de 50 personnes manquent toujours à l'appel, selon les secours, depuis que des eaux boueuses mélangées à des débris ont envahi mardi la vallée de la localité de Dharali, dans l’État septentrional d'Uttarakhand.
Des vidéos diffusées par les médias indiens montrent des torrents d'eaux boueuses emporter des habitants et des immeubles de Dharali, un lieu touristique de l'Uttarakhand.
Les autorités ont déclaré peu après le désastre que la crue avait été causée par une intense "averse" de pluie.
Mais des experts évaluant les dégâts estiment que l'averse n'était que le déclencheur final, qui est venue s'ajouter à des jours de pluies soutenues et prolongées qui avaient déjà détrempé et ramolli le sol.
Pour P.K. Joshi, expert des dangers de l'Himalaya à l'université Jawaharlal Nehru de New Dehli, il semble que la crue ait été causée par l'effondrement d'un amas de débris de roche, appelé moraine, qui retenait un lac d'eau de fonte d'un glacier.
"Considérant les pluies persistantes durant les jours précédents et la décharge soudaine observée, une crue glaciaire par débordement de lac (GLOF, de son acronyme anglais, pour "Glacial lake outburst flood"), ou l'effondrement d'un lac retenu par une moraine, est suspectée d'être la cause principale", a-t-il déclaré à l'AFP.
Cela aurait contribué à une "crue éclair soudaine de haute énergie", a expliqué l'expert, notant que le terrain glaciaire au-dessus de la ville comportait des "zones sédimentaires instables".
Mais la couverture nuageuse a empêché de vérifier par satellite la source exacte des débris, et M. Joshi a précisé que les données satellitaires étaient insuffisantes pour arriver à une "confirmation définitive".
- "Gravité de la catastrophe" -
Safi Ahsan Rizvi, conseiller à l'Autorité nationale de gestion des catastrophes, pense lui aussi que la cause "probable" du drame est un "glissement de débris de roche fluvioglaciaires".
Sandip Tanu Mandal, un glaciologue de l'ONG Mobius Foundation de New Dehli, évoque également la "possibilité d'un GLOF", causé par "l'accumulation importante d'eau dans le lac due à une augmentation de la fonte et des précipitations".
M. Mandal note que quoique forte, la pluie juste avant la crue n'était "pas très importante" par rapport aux énormes volumes d'eau qui ont déferlé dans la vallée.
Ce qui semble, là encore, étayer la thèse de l'effondrement d'un lac glaciaire.
Les glaciers de l'Himalaya, qui fournissent une eau essentielle à près de deux milliards de personnes, fondent plus vite que jamais à cause du réchauffement climatique, exposant les populations à des désastres imprévisibles et coûteux, préviennent les scientifiques.
Le ramollissement du pergélisol (ou permafrost, partie du sol gelée en permanence pendant au moins deux années consécutives) augmente les risques de glissements de terrain.
La catastrophe de mardi "met en évidence la nature complexe et interconnectée des dangers himalayens", estime M. Joshi.
Le développement rapide de la région et les constructions en aval ont démultiplié l'ampleur des dégâts, selon lui: "Le schéma d'utilisation des terres dans la plaine inondée a exacerbé la gravité de la catastrophe".
Des pluies de mousson torrentielles continuent de tomber sur la région et compliquent le travail des secours. Les lignes téléphoniques sont endommagées et les communications difficiles.
Une large partie du village est envahie par la boue. Des responsables des opérations de secours estiment qu'elle atteint dans certains lieux jusqu'à 15 mètres d'épaisseur, de quoi engloutir entièrement des bâtiments.
11 soldats sont également portés disparus à Harsil, un village en aval, selon les secours. L'armée a été mobilisée.
"Les gens ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Les eaux de la crue les ont frappés en 15 secondes", a rapporté un habitant, Suman Semwal, au journal The Indian Express, expliquant que son père a vu, depuis un village situé en amont, cette crue "d'une ampleur inimaginable" frapper Dharali dans "un bruit sourd".
































