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Ils agressaient les passants la nuit à Papeete pour les dépouiller : 1 an et 3 ans de prison ferme


Celui-là comparaissait libre, il n'a pas échappé au mandat de dépôt requis ce jeudi après-midi par le procureur de la République.
Celui-là comparaissait libre, il n'a pas échappé au mandat de dépôt requis ce jeudi après-midi par le procureur de la République.
PAPEETE, le 5 novembre 2015 - La justice a tapé du poing sur la table en condamnant sévèrement, ce jeudi, deux jeunes aux casiers judiciaires bien chargés et impliqués dans une longue série de vols avec violence, commis depuis deux ans sur des badauds isolés qu'ils piégeaient, le soir, dans les rues de la capitale.


Direction Nuutania. Deux jeunes d'une vingtaine d'années, l'un détenu et l'autre qui comparaissait libre, ont été sévèrement condamnés jeudi par le tribunal correctionnel. Maintien en détention pour le premier qui écope de 3 ans de prison ferme, et mandat de dépôt à l'audience pour le second, envoyé pour une durée de 1 an derrière les verrous.
"Vous avez été suffisamment avertis", a tonné le président Bernard Fouquere, après lecture de leurs casiers judiciaires "longs comme un jour sans pain. Il arrive un moment où il faut comprendre que ces agressions physiques sont insupportables et notre travail est d'empêcher que cela se reproduise".

Les deux hommes ont fait de nombreuses victimes. Au moins six identifiées ces deux dernières années. "Et sûrement plus que cela", affirme le substitut du procureur, convaincu de l'existence "d'un chiffre noir".
Entre 2013 et 2015, les deux hommes, ensemble ou chacun de leur côté, ont été reconnus coupables d'avoir tendu des guets-apens et agressé, parfois de manière ultra-violente, des passants isolés qui se baladaient ou rentraient de soirée dans les rues de Papeete. La plus effrayante s'était produite début 2015, près du rond-point Jacques Chirac.

"L'insécurité à Papeete, c'est vous !"

Le président du tribunal a donné lecture du témoignage de la victime, absente à l'audience, pour mieux se rendre compte de la violence des faits : "Je marchais tranquillement quand j'ai reçu des coups de pieds par surprise à l'arrière de ma jambe. Puis une pluie de coups de poing au visage. J'ai senti qu'on me faisait les poches. J'ai résisté et j'ai été frappé à nouveau, par terre, à la poitrine". Laissé pour mort, le malheureux se réveillera à l'hôpital où il avait été admis inconscient pour un traumatisme crânien, secourus par des passants et victime. 30 jours d'incapacité de travail (ITT). Et tout ça pour un portefeuille.

Quelques mois plus tard, c'est vers la rue des Remparts que l'un des deux voyous sévira avec le soutien de cinq autres individus. Tous n'ont pas été retrouvés. Cette fois la victime est dépassée par le nombre de ses assaillants, conduite sur un terrain à l'abri des regards et rouée de coups au point de perdre connaissance. Elle se réveillera dépouillée de tous ses effets personnels, sur un pont non loin de la caserne des pompiers.

La liste des victimes est longue, toujours la même : des passants sans histoire venus passer la soirée en ville. Le mode opératoire est violent, toujours le même : une bande de loustics surprend ses proies et roue de coups celles qui résistent ou s'accrochent un peu trop à leur sacoche.
"C'est à croire que vous passez toutes vos nuits à l'affût, vous ne faites que ça ?", s'emporte le président. "L'insécurité à Papeete, c'est vous". Sans emploi et désœuvrés, les deux hommes n'ont pas particulièrement brillé par leurs explications, ni véritablement manifesté de remords à la barre.
Le tribunal a intégralement suivi les réquisitions du ministère public qui l'enjoignait à "mettre un terme à ces agressions".



Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 5 Novembre 2015 à 17:42 | Lu 3908 fois