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Il vole son téléphone et lui lèche la bouche


Tahiti, le 5 juin 2025 – Un homme de 33 ans comparaissait ce jeudi devant le tribunal pour avoir volé un téléphone et léché la bouche d'une jeune fille de 17 ans, enceinte, qui dormait tranquillement au domicile de ses parents, dans sa chambre, avec son compagnon. Il a été condamné à 18 mois de sursis et devra indemniser ses victimes.
 
Ce n'est pas la première fois que cet homme de 33 ans se retrouve devant la barre du tribunal. Mais ces condamnations précédentes n'étant pas définitives, son casier est encore vierge. “C'est fâcheux”, soulignera d'ailleurs la procureure au moment de prononcer ses réquisitions. En 2019, il a en effet déjà écopé d'une peine de prison de six mois avec sursis pour avoir “caressé le sexe sur la culotte” d'une fillette âgée de 11 ans. Un “modus operandi” qui s'est ainsi répété le soir du 21 avril dernier.
 
Il est environ 22 heures quand le prévenu, imbibé d'alcool après avoir avalé une bouteille de rhum, tente de rentrer chez un couple en train de regarder la télé avec leurs deux enfants. Le papa voyant passer une ombre le fait fuir aussitôt et le jeune homme file par l'arrière en oubliant sa “boom box” que se “fera un plaisir de revendre” le père de famille. “Je voulais voler”, dit le prévenu à la barre. “Le monsieur dit que vous vouliez vous en prendre à sa fille de neuf ans”, rétorque la juge. Mais ce ne sont pas pour ces faits qu'il comparaissait ce jeudi.
 
En effet, les gendarmes apprennent qu'il est chez sa sœur et lorsqu'ils l'interpellent, il leur explique n'avoir volé “que le téléphone”. Surpris puisqu'il n'était pas question de vol de portable dans la première maison, les forces de l'ordre regardent dans le téléphone et voient une photo de jeune fille.
 
“C'est l'effet rhum”
 
Car, il s’avère que le prévenu ne s'est pas arrêté là ce soir-là et a pénétré dans une seconde maison du même quartier. Plus précisément dans la chambre de cette jeune fille âgée de 17 ans et enceinte de cinq mois qui dort aux côtés de son compagnon. Son téléphone portable est en charge. Il s'en empare et il lui lèche la bouche. Elle pense d'abord que c'est son ami mais, alertée par la petite lampe, elle se rend rapidement compte que ce n'est pas lui et son compagnon le met en fuite.
 
Après avoir nié les faits pendant sa garde à vue, le prévenu a finalement admis lui avoir “fait un bisou”. “Elle ne dit pas que c'était un bisou. Elle dit que vous lui léchiez la bouche. Ce n'est pas pareil”, lui lance la juge. Il ne répond pas. “La première fois, c'était ‘l'effet stone’, là c'est l'effet rhum [...]. Ça va s'arrêter quand ?” lui demande-t-elle encore, soulignant que s'il est actuellement en détention provisoire, c'est parce que “les gens du quartier en ont assez et veulent vous attraper”.
 
Le prévenu a fait l'objet d'une expertise psychiatrique qui révèle une enfance difficile avec des “carences affectives” mais sans maltraitance, “un handicap intellectuel modéré” et un “discernement altéré”. Pour son avocate, “il n'a pas les bons codes de comportement. Il boit à outrance et c'est ce rapport avec l'alcool qui entraîne des faits délictueux”. Et, à ce titre, elle demande un “sursis probatoire renforcé” avec une “prise en charge sanitaire, sociale et éducative”.

Il a été condamné à 18 mois de sursis probatoire renforcé pendant trois ans avec obligation de soins pour ses addictions au paka et à l'alcool, suivi psychologique et obligation de trouver un travail.
 
La jeune fille et la maman qui se sont constituées partie civile ont obtenu 350.000 francs de dommages et intérêts pour la victime, et 60.000 pour sa maman.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 5 Juin 2025 à 17:47 | Lu 6014 fois