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Il tabasse l'épicier qui faisait la charité à ses parents


PAPEETE, le 8 janvier 2015 - Dans la nuit de mardi à mercredi un épicier de Moorea a été violemment agressé par quatre jeunes. Le "chef" de cette petite bande était jugé ce jeudi pour répondre d'un acte extrêmement grave, contre un homme qui avait pourtant été généreux avec sa famille.

Ce jeudi en comparution immédiate le tribunal de Papeete jugeait un jeune homme de 21 ans, François M.. Sa victime, un sexagénaire de Moorea, est arrivée à l'audience sur des béquilles, un œil très tuméfié et l'air d'être passé sous un camion. Mais ce n'est pas un accident de la route qui l'a mis dans cet état. Le mercredi 7 janvier à 2 heures du matin c'est François et trois autres jeunes qui l'ont violemment agressé.

Les quatre jeunes, dont l'un est mineur, avaient passé l'après-midi à boire. Trois bouteilles de vodka et plusieurs litres de bières plus tard, ils se sont retrouvés à sec et ont décidé de se réapprovisionner à l'épicier du coin, connu pour toujours conclure une vente quelle que soit l'heure. Sur le chemin, François assure que pour récupérer de l'alcool il "est prêt à se battre s'il le faut".

Et c'est effectivement ce qu'il fera. Noa, le cousin mineur de François, crie le nom de la victime pour le faire descendre. Le but semble être dès le départ de lui soustraire les clés de son magasin pour le dévaliser. L'épicier se déplace, mais explique aux jeunes que "y a plus de bières". Il part ensuite soulager sa vessie dans un fourré, mais il se prend deux coups de poing dans l'oreille gauche.

Il a cru qu'il allait mourir

Le premier coup venait de François, mais beaucoup d'autres suivront. Noa lui donne des coups de pied pendant que François l'étrangle. Les deux autres complices se mettent à l'écart. "Si ma femme n'était pas arrivée, c'était la mort" assurera-t-il au juge. Mais heureusement, attirée par le bruit, son épouse arrive à mettre les agresseurs en fuite.

La victime aura eu l'orbite fracturée, le pied blessé et de nombreuses ecchymoses. Le médecin lui donnera 20 jours d'incapacité totale de travail, témoignant de la rare violence de l'agression.

Le procureur, atterré par les faits et malgré le casier judiciaire vierge de François, demandera 6 mois de prison ferme. Les demandes de clémence de la défense ne seront pas entendues : le tribunal a condamné François à 12 mois de prison dont 6 ferme, trois ans de mise à l'épreuve, l'obligation de suivre une formation et de trouver un emploi. Il a quitté le tribunal menottes aux poignets, direction Nuutania.

Le cousin Noa, mineur, passera devant le tribunal pour enfants. Les deux derniers complices, qui sont restés à l'écart de l'agression, restent libres.

Le pire pour la victime, comme il l'expliquera après que le verdict a été rendu, est qu'il connaissait tous ces jeunes, François en particulier : "Je le connais bien, il a déjà volé dans le magasin mais j'avais fermé les yeux en lui disant de ne plus recommencer. Je donnais même souvent de la nourriture à ses parents, pour les aider, comme ils en avaient besoin…"

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Jeudi 8 Janvier 2015 à 16:47 | Lu 5998 fois