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Il menace de mort sa femme à qui il envoie 141 SMS en quelques heures


Le tribunal a pris en compte le casier judiciaire vierge et la détresse psychologique du prévenu mais l'a averti qu'il veillera de près à ce qu'il respecte l'interdiction d'entrer en contact avec la victime.
Le tribunal a pris en compte le casier judiciaire vierge et la détresse psychologique du prévenu mais l'a averti qu'il veillera de près à ce qu'il respecte l'interdiction d'entrer en contact avec la victime.
PAPEETE, le 27 avril 2017 - Les faits remontent à mardi dernier à Punaauia. L'homme, qui supporte mal l'agonie conflictuelle de son couple, a écopé de 8 mois de prison avec sursis et interdiction d'entrer en contact avec son ex-compagne ce jeudi en comparution immédiate.


C'est un homme marqué, les traits tirés, le visage émacié qui s'est avancé ce jeudi, nerveux, à la barre du tribunal correctionnel. Ce quadragénaire était jugé en comparution immédiate pour avoir inondé de SMS plus terrifiants les uns que les autres, mardi dernier, le téléphone portable de sa compagne. 141 messages en tout. Entre 14 h et 19 h.

Un texto toutes les deux minutes si l'on veut faire une moyenne, "des SMS extrêmement violents", souligne le président de l'audience après en avoir donné lecture : "Je n'ai plus rien à perdre tu as tout détruit dans ma vie", "je vais te tuer", "tu peux te cacher je vais te trouver", "pour en finir avec toi", ou encore "demain c'est ton dernier jour" et autre "je suis formé à l'explosif et la kalachnikov". L'homme dit avoir été gendarme adjoint volontaire par le passé. Fonctionnaire d'Etat, il est aujourd'hui employé civil à la gendarmerie justement, où il s'occupe de travaux d'entretien.

"Je ne suis pas un tueur…"

Présente à l'audience, la victime a fait part de ses craintes : "J'ai clairement peur". "Il est violent dans ses propos, dit que je suis responsable de ses malheurs, je ne sais pas ce qu'il est capable de faire, ce que la justice est capable de faire, je ne me sens pas en sécurité, je veux une vie normale", avait déclaré la jeune femme devant les enquêteurs en début de semaine. Elle a déjà déposé trois plaintes pour des violences et des menaces dans ce contexte de séparation pour le moins conflictuelle d'un couple ensemble depuis plus de dix ans.

Son compagnon, qui a écopé ce jeudi de 8 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant 2 ans est convoqué deux fois dans les mois qui viennent au tribunal dans le cadre de ces plaintes. Une situation dans laquelle le quadragénaire semble s'être mis tout seul, fragilisé aussi dans sa vie professionnelle depuis l'arrivée du couple en Polynésie française. Jaloux, il ne supporte pas la vie sociale de sa compagne, ses collègues masculins, a peur qu'elle lui fasse payer une infidélité. "Elle est partie à cause de vous, pas pour quelqu'un d'autre que vous" a rappelé le procureur de la République, sensible malgré tout à la situation de détresse d'un prévenu qui n'avait jamais fait parler de lui auparavant.

"J'ai agi sous la colère, je ne toucherai jamais à un cheveu de la mère de mon enfant, ce ne sont que des paroles", a assuré l'homme à la barre avant de se faire reprendre par le président : "Ce ne sont pas des paroles, ce sont des écrits. On peut avoir une parole malheureuse. Mais quand on écrit 141 SMS de menaces de mort, on peut penser que vous avez un peu réfléchi à ce que vous dites". "Je ne suis pas un tueur…", a-t-il lâché en réponse. Le prévenu, au profil psychologique fragile et déprimé, s'était aussi rendu sur le lieu de travail de sa compagne, accentuant un peu la pression. Sa compagne, décidée à tourner la page de cette histoire, a quitté le palais de justice sans s'attarder.


Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 27 Avril 2017 à 17:49 | Lu 13033 fois