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Il découpe son bracelet électronique et appelle les gendarmes


"J'ai fait une grosse bêtise. Je ne savais pas que c'était considéré comme une évasion", a indiqué le prévenu à barre.
"J'ai fait une grosse bêtise. Je ne savais pas que c'était considéré comme une évasion", a indiqué le prévenu à barre.
PAPEETE, le 13 mai 2019 - Ce samedi 11 mai un ancien détenu placé sous surveillance électronique, a coupé avec une paire de ciseau son bracelet à la suite d'une dispute avec sa compagne. Ce dernier contacte néanmoins dans la foulée la gendarmerie de Taravao qui l'appréhende sans soucis.

"J'ai pété un plomb et j'ai décidé qu'à ce moment-là il valait mieux que je retourne à Nuutania", voici les explications données ce lundi par un ancien détenu de 34 ans, pour justifier son acte de samedi dernier. L'intéressé a été condamné par la cour d'appel de Papeete en juillet 2018 à quatre ans de prison, dont deux ans ferme pour un trafic de stupéfiants. Le juge d'application des peines l'avait ensuite placé sous surveillance électronique à son domicile. 

Alors qu'il n'avait fait aucune vague depuis sa mise sous surveillance, le week-end dernier en pleine beuverie avec un groupe d'amis du côté de la Presqu'île, ne supportant plus les réprimandes de sa compagne qui lui demandait d'arrêter de consommer de l'alcool, ce dernier s'empare d'une paire de ciseau et découpe son bracelet électronique. Néanmoins l'homme ne s'enfuit pas, et contacte dans la foulée la gendarmerie de Taravao qui l'appréhende sans soucis. 

Il comparaissait donc ce lundi devant le tribunal correctionnel pour des faits "d'évasion" et de "dégradation de bien destiné à l'utilité publique." "J'ai fait une grosse bêtise. Je ne savais pas que c'était considéré comme une évasion", a indiqué le prévenu à barre. 

"Vous avez bénéficié d'une mesure très avantageuse pour vous. Même si vous ne vous êtes pas enfui, la question se pose maintenant si on peut de nouveau vous faire confiance", s'est exclamé le président du tribunal.

"Nous avons à faire là à un homme stable", a insisté l'avocate du prévenu. Avant d'ajouter, "il a la confiance du service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), et celle de ses six employés qu'il emploi. Je demande donc de la clémence."

Le procureur a pour sa part requis un mois de prison de ferme et son maintien en détention. Après en avoir délibéré le tribunal a décidé de suivre les réquisitions du procureur. Le prévenu devra également s'acquitter d'une amende de 50 000 francs pour les dégradations. 



Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 13 Mai 2019 à 18:31 | Lu 5300 fois