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Huilerie de Tahiti : la grève est validée par le tribunal des référés


Huilerie de Tahiti : la grève est validée par le tribunal des référés
Le Tribunal des référés, saisi par la direction de l’Huilerie de Tahiti mercredi 9 mai, protestant contre l’irrégularité des points 1 et 5 de la liste de revendications du préavis de grève transmis quelques jours plus tôt, n’a pas donné raison au plaignant et valide le mouvement social. La grève est maintenue : retour à la table des négociations dès lundi, pour tous le monde.
Le syndicat CSTP-FO a déposé un préavis jeudi 3 mai à la direction de l’entreprise, menaçant une grève à compter de ce mercredi, 0 heure. La contestation couve depuis quelques mois déjà. L’huilerie emploi 29 personnes. La communication entre délégués du personnel et direction semble ne pas être très fluide à en croire le délégué syndical CSTP-FO, Lotoato Pakaina, dit Tama.
Les revendications portent sur cinq points : 1 La réorganisation de la société ; 2 Le paiement des salaires, le doublement du tarif des heures supplémentaires et la prise en charge des frais d’Evasan ; 3 La participation des représentants du personnels au Conseil d’administration de l’entreprise ; 4 La création d’une commission mixte paritaire de recrutement rassemblant direction et représentants du personnel ; 5 La réalisation d’un audit financier à l’Huilerie de Tahiti.
Deux tentatives de négociation ont été menées en vain, durant la période de préavis.

Soutien du secteur du coprah

Avec un statut juridique de société anonyme et le pays pour actionnaire à 98%, l’Huilerie de Tahiti assume une mission sociale essentielle : Pour le pays, la culture du coprah est une des seules sources de revenus monétaires pour la population des Tuamotu. L’activité participe au maintien des populations dans les atolls. Ce rôle économique et social justifie le soutien financier des pouvoirs publics. L’Huilerie de Tahiti en est l’instrument. Sans considération pour le cours du marché mondial, bien inférieur, l’entreprise est tenue d’acheter toute la production des coprah-culteurs de Polynésie française : tout est acquis au prix de 100 Fcfp le kilo.
En 2011, l’Huilerie a ainsi drainé à elle 11.000 tonnes de coprah. Le pays a versé une dotation de 1.1 milliard Fcfp à l’entreprise. Un peu plus de 7000 tonnes d’huile brute ont été exportées ; 350 tonnes d’huile raffinée produites.
Normalement gérée pour marcher à l’équilibre, l’entreprise a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 900 millions Fcfp et un résultat d’exploitation déficitaire de 140 millions Fcfp. « Nous avons dû faire face à une augmentation importante de nos coûts d’exportation », justifie Gérard Raoult, le directeur général de l’Huilerie de Tahiti. « Et compte tenu de la situation de la société, on peut difficilement accepter les demandes qui nous sont faites ».


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 11 Mai 2012 à 14:42 | Lu 1134 fois